Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

samedi 28 mai 2011

DANSE DANS LA POURSUITE 1/ DANSE DE L'ANGE


special thanks to C and C.




Tu as su jouer avec ton corps,
tes pieds agiles sur le sol brut de la scène,

- bois sacré dans nos mémoires -

Imputrescible,
Et toi vêtue de lumière dans la poursuite magique

chevelure caressée par un rayon de lune giclant d'en haut
cintre inaccessible où le machiniste funambule s'agite.

Ton visage demeure dans la danse
le geste ou le verbe
celui d'un masque superbe
gravé éternellement sur le fronton ensoleillé et ruisselant de larmes du théâtre

- lieu circulaire et jamais profané-

qui protège notre pensée profonde, une respiration lente au plus intime.

vendredi 27 mai 2011

JUSQU'A DISPARAITRE

 Jusqu'à disparaître...





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La robe est de lin usagé. le soir il quitte l'ashram et marche, une vigueur qui paraît étrange au simple promeneur, une vigueur du mollet et les pieds dénudés foulant la roche du sentier.
Il gravit la colline, les buissons odorants stimulent ses narines, le vent musqué frappe son visage, il pense à l'offrande de santal qu'il va déposer sur le petit autel, au sommet des rochers.
Et puis là-haut il va plonger son regard dans cette flamme solaire,
il va caresser les couleurs d'une pupille humide,
il pense
ce spectacle offert souvent et qui enchante mon cœur,
c'est cet autre,
cette part de moi,
creuse,
profonde,
dans laquelle je pénètre,
des chants étranges s'échappent,
les corps vivent à l'unisson.
*
Il reste ainsi en contemplation.
Son corps vibre.
Une torpeur délicate l'emporte jusqu'au matin.

Le cri du vautour lui fait ouvrir les yeux.

jeudi 26 mai 2011

LES YEUX CLOS

LES YEUX CLOS




Certainement la gazelle est étendue.
Endormie.
Au creux de la roche fendue par le gel.
Dilatée
Le grand soleil au zénith
cisaille le pan de latérite qu'il déchiquette avec brutalité.

L'ANIMAL FRAGILE EST TOUJOURS ÉTENDUE _ LES YEUX CLOS.

Elle s'est endormie presque dans les bras des Touaregs.

Après avoir roulé à tombeau ouvert sur la piste rocailleuse.

Dans la nuit étoilée... la lune est pleine

Les véhicules stoppent aux pieds de l'antique ksar démantelé, refuge espagnol et portugais.
Les combats d'un siècle de luttes coloniales sont présents dans chaque pierre, dans chaque cul de basse fosse, dans chaque mur détruit par l'obus.

Enveloppés d'une gandoura en laine de chameaux, le froid et le vent du désert nous giflent, les larmes coulent de nos yeux, nous entrons sous la tente de fortune dressée par les bergers.

Un repas de couscous et d'abats de chameaux,
un thé brûlant
nous nous étendons harassés aux cotés des guerriers,

les respirations se mêlent.

mardi 24 mai 2011

LE SCULPTEUR

Bois et ventre rond.
Rouge de terre assis sur le sol parsemé sculpte le bois et ponce la pierre.

Les yeux du masque sont de verre

                                                   - galet poli par le flot-

et la corde usagée souligne la barbe du sage en prière.

Jusqu'au chant de la nuit il frotte, griffe, use de la gouge dentelée.

Heures Africaines
©christiancazals

LE RITUEL.

Qu'est-ce qu'un rituel?
C'est une cérémonie au cours de laquelle nous demandons à l'esprit de venir pour guider et superviser nos activités.


SOBONFU  SOMÉ.


Chaque fois que vous commencez un rituel,
prenez conscience qu'il y a toute une lignée d'ancêtres derrière vous,
le monde de l'esprit autour de vous,
le monde animal,
le monde souterrain,
les arbres...


SOBONFU  SOMÉ

samedi 21 mai 2011

L'Homme qui marche




Quelque chose avant sa venue le pressent. 
Quelque chose après sa venue se souvient de lui. 
La beauté sur la terre est ce quelque chose. 
La beauté du visible est faite de l'invisible tremblement des atomes déplacés par son corps en marche. 

Christian  BOBIN  Ed Le temps qu'il fait







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vendredi 20 mai 2011

LES EROTIDES

Résultats du Premier Prix Européen de Poésie des Érotides sur Mykonos: http://christian-cazals.blogspot.com ou http://cercle.poesias.over-blog.com


jeudi 19 mai 2011

SUR LA PIERRE- SIGNATURE.

Il y a du sang...dans les fissures de la pierre.

La roche est griffée par le burin, les chocs du marteau couvrent les plaintes de la pierre grise, pierre couverte des coquillages millénaires.
La roche cache une âme triste. Le mur se dresse, se couvre d'un toit, d'autres murs s'appuient, d'autres pierres saignent et pleurent, une pierre longue, immaculée dans sa simplicité, elle sera consacrée aux sacrifices, d'enfants nus éventrés, de femmes violées, de fausses messes et de libations, le vin d'une transmutation païenne.
Les nymphes et les fées Noires ricanent.


Un signe sur la pierre. Celui du tailleur et du travailleur parfois enchaîné.
Prolongement de la vie.

ÉTERNITÉ




mercredi 18 mai 2011

POÈME DE UMA

Respirations et chant de Pleine Lune






La Pleine Lune.


Boucherif est resté en contemplation

- femme aimée -

Une des "Mille et Une Nuits."

L'explosif brutalise les corps dans certaines régions de notre monde oriental.


Contemplation de celle endormie,

baignée de Lune,

bercée par le chant de l'oiseau de nuit.



lundi 16 mai 2011

MANDORLE DE FEU





L'énergie dégagée aux premières heures matinales encore plongées dans le brouillard des marais, éveille les amants, les interpelle, plongés dans leur joute nocturne, et les prenant par la main leur montre le sommet des ruines de la demeure, leur demande d'écouter les cris des choucas parmi les roches effondrées, de se plonger dans la contemplation d'une lune bienfaisante.
D'enserrer leurs membres. De chanter à l'unissons, voluptueusement, de laisser vibrer la chanterelle et résonner la trompe de cuivre dans le secret des montagnes arides du désert.


DESERT

mercredi 11 mai 2011

ENTENDRE Christian BOBIN

... Ce que vous aimez dans les livres tient à ce vide que vous n'approcherez jamais, autour duquel les écrivains avec leur encre, les enfants par leurs rires, les amants dans leur fatigue, tissent leurs pétales d'encre, de rire ou de fatigue. Laissez cette fleur aller son rythme, s'ouvrir doucement à sa mort parfumée. Ne redoutez pas de la voir exposée en plein jour. Tout empêche un écrivain d'écrire- mais écrire c'est passer outre à l'empêchement d'écrire. Aimer c'est passer outre à l'empêchement d'aimer. Le monde ne peut rien contre ça. Le monde ne sait passer outre à rien, pas même au monde.
Le monde ne sait que se continuer, se continuer indéfiniment, poursuivre son long tracé sans origine ni fin, sa grande ligne droite, inutilement droite, insupportablement droite, incomparablement moins belle et vraie et pure que le désordre de pétales rouges autour d'un cœur sans fond.   Christian Bobin in "Un désordre de pétales rouges".

mardi 10 mai 2011

L'enfant Talibe Enfant de la rue.

A l'heure où je trace ces mots, la ville africaine s'éveille. La circulation est dense, un léger brouillard monte du fleuve, déjà les hommes s'activent autour de l'immense colline de cacahuètes, il faut presser l'arachide. Dans la cour de la petite maison où viennent se réfugier les enfants de la rue, des cris, des rires, on se dispute les rares aliments disponibles, on se prépare au départ.Ce sera la déambulation quotidienne sur les quais du port, sur les berges du fleuve, dans les grandes avenues encombrées d'une foule disparate, aux abords de l'aéroport, dans les marchés empoussiérés... Les touristes sont les premiers donateurs, les plus faciles à décider car apitoyés par la misère, la maigreur, la tristesse des visages malgré les sourires. Ce sont des sourires tristes. Parfois lorsque le don est trop important à leurs yeux il y a une lutte fratricide, inégale, les plus petits et les plus faibles ont toujours tort, une lutte sans merci.
A la nuit les enfants reviendront à la maison. Ce sera le moment le plus dur. Il faudra faire les comptes, et accepter les coups de bâton si la quête n'est pas suffisante.




L'enfant, c'est cet enfant qui arpente les rues de la ville et quête toute la journée avec sa grande boîte de conserve.

Twyla Tharp.

samedi 7 mai 2011

LE GRIOT DU JARDIN PUBLIC




 


DAKAR, ville tentaculaire, bruyante, dans les jardins d'immenses bougainvilliers couverts de poussière de latérite, le matin, dans la nuit le muezzin s'égosille pour rassembler ses fidèles, il fait froid, les femmes courent à la recherche d'aliments improbables, elles sont enveloppées de longs tissus et de voiles, les premiers taxis, des petits chariots tirés par des ânes efflanqués, les coups de gourdin pleuvent, des chiens se disputent une charogne. Ça sent le gas-oïl.
Une foule emmitouflée descend vers le môle de départ des bateaux et vers les docks pour charger les bateaux en partance vers la Casamance, le Sud de l'Afrique, les îles du Cap Vert.

C'est un personnage connu dans Dakar.
Il est né dans la rue. Il y a très longtemps. Sa mère l'a déposé un jour sur la place de l'Indépendance, personne ne se souvient du jour. Sûr il est très vieux. Des petits yeux largement ouvert sur le monde. Il vous scrute jusqu'au plus profond de vous même. Les voyous de la rue lui font une caresse sur la joue en riant aux éclats, le passant ordinaire, l'employé des ministères échangent quelques mots avec lui, parfois lui demandent conseil, le touriste balance une pièce dans la sébile posée entre ses genoux, une banane, une papaye, des cacahuètes comme s'il s'agissait d'un singe.

Et lui n'en finit pas de parler, de raconter la vie, d'annoncer le futur. C'est la Pythie du baobab sacré.
Dans ce jardin près de la Présidence un grand baobab, il est très vieux et abrite toute une population bigarrée qui se raconte des histoires, parle des évènements du pays et du monde et interroge le griot.
Il répond toujours en fouillant dans sa musette de toile beige.
Il en sort des petits sachets de poudre fine qu'il verse dans le creux de sa main, et lit dans cette poudre, il laisse s'échapper de sa bouche des mots étranges, des chants, des rires.
Parfois des larmes coulent de ses yeux.
La journée s'écoule ainsi dans la douceur. Des gestes savants qui parfois se posent sur le front d'un enfant en souffrance, un regard qui plonge dans celui d'une vieille femme mourante, une étreinte pour l'homme en colère. 
Hisham est connu dans cette immense mégalopole. Le parfum des bougainvilliers environnent le petit nid qu'il occupe au pied du baobab. Jour et nuit. A la saison des pluies
on vient le chercher et on l'héberge gratuitement. 
Une calebasse de lait de chèvres et quelques bananes lui suffisent.













dimanche 1 mai 2011

L'OMBRE D'UNE SOIRÉE

LUNES



L'OMBRE D'UNE SOIRÉE.

Des larmes refoulées
Un feu intérieur
Un frisson
Et des senteurs de jasmin
Au plus secret du corps.

boucherif


OBJET DE MÉDITATION

Les 5 Eléments

Les 5 éléments ou 5 agents sont des forces essentielles agissant sur l'univers des signes. Mouvance et fluctuance, Yin et Yang, ces forces-symboles sont en perpétuelle action et inter-action. Le terme chinois Hing, qui les désigne, signifie marcher - agir. Elles suivent l'ordre conforme à la succession des saisons :
Le Bois engendre le Feu, qui engendre la Terre, qui engendre le Métal, qui engendre l'Eau, qui à son tour engendre le Bois...
Dans l'astrologie chinoise, les éléments reflètent notre comportement vis-à-vis de l'extérieur. Chaque élément est étroitement associé à un chiffre.
Ces 5 Eléments ont été déterminés par les Taoïstes :
A l'est dans le ciel, souffla le vent, et de sa tiède caresse à la terre naquit le Bois.
Au sud, dans le ciel, naquit la châleur, elle descendit sur terre et la féconda. De leur union surgit le Feu.
Du ciel, le Zénith humide s'écoula lentement sur le sol, afin d'y engendrer la terre.
Venant de l'ouest, dans le ciel, la sécheresse effleura la peau de la terre et engendra le Métal. Vents venus des steppes lointaines à la recherche de la sève vitale.
Au Nord, dans le ciel, naquit le froid; descendant sur la terre, il engendra l'Eau. L'Eau pour la Chine est plus synonyme de froideur et de glace que source de fertilité.







OBJET DE MÉDITATION