Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

mardi 10 mai 2011

L'enfant Talibe Enfant de la rue.

A l'heure où je trace ces mots, la ville africaine s'éveille. La circulation est dense, un léger brouillard monte du fleuve, déjà les hommes s'activent autour de l'immense colline de cacahuètes, il faut presser l'arachide. Dans la cour de la petite maison où viennent se réfugier les enfants de la rue, des cris, des rires, on se dispute les rares aliments disponibles, on se prépare au départ.Ce sera la déambulation quotidienne sur les quais du port, sur les berges du fleuve, dans les grandes avenues encombrées d'une foule disparate, aux abords de l'aéroport, dans les marchés empoussiérés... Les touristes sont les premiers donateurs, les plus faciles à décider car apitoyés par la misère, la maigreur, la tristesse des visages malgré les sourires. Ce sont des sourires tristes. Parfois lorsque le don est trop important à leurs yeux il y a une lutte fratricide, inégale, les plus petits et les plus faibles ont toujours tort, une lutte sans merci.
A la nuit les enfants reviendront à la maison. Ce sera le moment le plus dur. Il faudra faire les comptes, et accepter les coups de bâton si la quête n'est pas suffisante.




L'enfant, c'est cet enfant qui arpente les rues de la ville et quête toute la journée avec sa grande boîte de conserve.

Twyla Tharp.

samedi 7 mai 2011

LE GRIOT DU JARDIN PUBLIC




 


DAKAR, ville tentaculaire, bruyante, dans les jardins d'immenses bougainvilliers couverts de poussière de latérite, le matin, dans la nuit le muezzin s'égosille pour rassembler ses fidèles, il fait froid, les femmes courent à la recherche d'aliments improbables, elles sont enveloppées de longs tissus et de voiles, les premiers taxis, des petits chariots tirés par des ânes efflanqués, les coups de gourdin pleuvent, des chiens se disputent une charogne. Ça sent le gas-oïl.
Une foule emmitouflée descend vers le môle de départ des bateaux et vers les docks pour charger les bateaux en partance vers la Casamance, le Sud de l'Afrique, les îles du Cap Vert.

C'est un personnage connu dans Dakar.
Il est né dans la rue. Il y a très longtemps. Sa mère l'a déposé un jour sur la place de l'Indépendance, personne ne se souvient du jour. Sûr il est très vieux. Des petits yeux largement ouvert sur le monde. Il vous scrute jusqu'au plus profond de vous même. Les voyous de la rue lui font une caresse sur la joue en riant aux éclats, le passant ordinaire, l'employé des ministères échangent quelques mots avec lui, parfois lui demandent conseil, le touriste balance une pièce dans la sébile posée entre ses genoux, une banane, une papaye, des cacahuètes comme s'il s'agissait d'un singe.

Et lui n'en finit pas de parler, de raconter la vie, d'annoncer le futur. C'est la Pythie du baobab sacré.
Dans ce jardin près de la Présidence un grand baobab, il est très vieux et abrite toute une population bigarrée qui se raconte des histoires, parle des évènements du pays et du monde et interroge le griot.
Il répond toujours en fouillant dans sa musette de toile beige.
Il en sort des petits sachets de poudre fine qu'il verse dans le creux de sa main, et lit dans cette poudre, il laisse s'échapper de sa bouche des mots étranges, des chants, des rires.
Parfois des larmes coulent de ses yeux.
La journée s'écoule ainsi dans la douceur. Des gestes savants qui parfois se posent sur le front d'un enfant en souffrance, un regard qui plonge dans celui d'une vieille femme mourante, une étreinte pour l'homme en colère. 
Hisham est connu dans cette immense mégalopole. Le parfum des bougainvilliers environnent le petit nid qu'il occupe au pied du baobab. Jour et nuit. A la saison des pluies
on vient le chercher et on l'héberge gratuitement. 
Une calebasse de lait de chèvres et quelques bananes lui suffisent.













dimanche 1 mai 2011

L'OMBRE D'UNE SOIRÉE

LUNES



L'OMBRE D'UNE SOIRÉE.

Des larmes refoulées
Un feu intérieur
Un frisson
Et des senteurs de jasmin
Au plus secret du corps.

boucherif


OBJET DE MÉDITATION

Les 5 Eléments

Les 5 éléments ou 5 agents sont des forces essentielles agissant sur l'univers des signes. Mouvance et fluctuance, Yin et Yang, ces forces-symboles sont en perpétuelle action et inter-action. Le terme chinois Hing, qui les désigne, signifie marcher - agir. Elles suivent l'ordre conforme à la succession des saisons :
Le Bois engendre le Feu, qui engendre la Terre, qui engendre le Métal, qui engendre l'Eau, qui à son tour engendre le Bois...
Dans l'astrologie chinoise, les éléments reflètent notre comportement vis-à-vis de l'extérieur. Chaque élément est étroitement associé à un chiffre.
Ces 5 Eléments ont été déterminés par les Taoïstes :
A l'est dans le ciel, souffla le vent, et de sa tiède caresse à la terre naquit le Bois.
Au sud, dans le ciel, naquit la châleur, elle descendit sur terre et la féconda. De leur union surgit le Feu.
Du ciel, le Zénith humide s'écoula lentement sur le sol, afin d'y engendrer la terre.
Venant de l'ouest, dans le ciel, la sécheresse effleura la peau de la terre et engendra le Métal. Vents venus des steppes lointaines à la recherche de la sève vitale.
Au Nord, dans le ciel, naquit le froid; descendant sur la terre, il engendra l'Eau. L'Eau pour la Chine est plus synonyme de froideur et de glace que source de fertilité.







OBJET DE MÉDITATION