Blog concernant notre vie littéraire, poétique, cinématographique. Tout ce qui touche à l'art, à l'expression artistique sous toutes ses formes. Tous les moyens d'expression sont reconnus dans ce blog. EXCLURE FORMELLEMENT LA VULGARITÉ ET LA GROSSIÈRETÉ.
Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.
... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.
jeudi 31 décembre 2009
L'Abandon . Taïeb le jeune griot
mardi 29 décembre 2009
Condamné à mort.
jeudi 24 décembre 2009
Conte de Noël.Mémoires Indiennes

mercredi 23 décembre 2009
Arrêtez ce débat ,Monsieur le Président
lundi 21 décembre 2009
Réchauffement planète Transmis par Agnès Courbier/ Christian CAZALS
Raminagrosbisou. Merci à Poétudes/
samedi 19 décembre 2009
Raminagrobisou. (suite )
Chatouneries. Ombre Lune
vendredi 18 décembre 2009
L'irréversible . In Octavo Editions. 2005
jeudi 17 décembre 2009
Le voyage. Christian CAZALS
mercredi 16 décembre 2009
le regard .
lundi 14 décembre 2009
Autoportrait



jeudi 10 décembre 2009
Cinéma. Scénaristes, cinéastes exprimez vous.
mardi 8 décembre 2009
Texte transmis par Christian CAZALS
lundi 7 décembre 2009
Le Continent
vendredi 4 décembre 2009
Fausta prend son envol


mardi 1 décembre 2009
Hôtel The Elegant
samedi 28 novembre 2009
La fille aux cheveux rouges
vendredi 27 novembre 2009
Personne. Gwenaëlle AUBRY

Lettre ouverte et bouteille brisée pour Mr Besson
jeudi 26 novembre 2009
Martyr des Moines de Thibéhirine

mercredi 25 novembre 2009
le soir s'étire..
lundi 23 novembre 2009
Interrogation en forme de commentaire
Qui est Jan Petrus? Que veut Jan Petrus?
La Havane/ Jan Petrus. A la recherche de la fille aux cheveux rouges
Envoi commentaire de Croukougnouche
dimanche 22 novembre 2009
samedi 21 novembre 2009
Journal de Jan Petrus.Transmis par Christian Cazals. Commentaire Plan séquence de Storyboard
lundi 16 novembre 2009
La Termitière/ Songe de Jan Petrus
vendredi 13 novembre 2009
Lu dans Poézibao. Florence Trocmé
En préambule à la publication d’un compte rendu de la rencontre organisée hier soir à l’auditorium du Petit Palais, à Paris, autour de Michel Butor. À travers les pages à travers les alphabets Les encres et les phrases les cartes et les images À travers les histoires à travers les cris Les explications et les interrogations les sous-entendus et les ironies À travers les voyages à travers les songes les points et les blancs les prémonitions et les nostalgies Révéler fixer le silence et le paradis. À travers la chevelure à travers la salive Le souffle et le sang les lèvres et les articulations À travers la peau à travers le sommeil Les doigts et les yeux les plaintes et les caresses À travers l’effort à travers la palpitation La souffrance et la fraîcheur la tendresse et la buée Révéler fixer l’angoisse et le délice. Prince de l’instant alchimiste d’ombre À travers le noir à travers les os Refus et fureurs douceurs et regards Fixer libérer la mort et l’éveil. Michel Butor, « ballade du photographe », Envois, Œuvres complète. IV, Editions de la Différence, p. 892-895, cité in Michel Butor, rencontre avec Roger-Michel Allemand, Argol, 2009, p. 184 • Le plus grand critique, le plus inventeur, est le plus modeste. Lorsque nous le lisons, il nous donne immédiatement envie de revenir au texte même. Et le voici ce livre poussiéreux, enfin sorti de son rayon : quel génie, quel éclat, quelle nouveauté ! Comment avons-nous pu être aveugles à ce point, comment ce critique lui-même a-t-il pu être aveugle à ce point, car il y avait tant de choses à dire ! Nous l’en oublions presque. Cette mise en branle de notre propre imagination critique à sa suite prouve qu’il a su réorganiser tout le halo, s’installer comme fenêtre illuminante autour du noyau des textes, les reprendre en leur totalité comme composants d’un nouveau foyer. L’œuvre neuve est un germe qui croît dans le terrain de la lecture ; la critique est comme sa floraison. Ici et là immenses arbres poussant à chaque saison tant de nouvelles branches sur le tissu des bois. Michel Butor, « la critique et l’invention », Répertoire III, Œuvres complètes, II, p. 727, cité Michel Butor, rencontre avec Roger-Michel Allemand, Argol, 2009, p. 194 Michel Butor a également participé à l'écriture d'un ouvrage sur le martyr des sept moines assassinés.
Les Sept Dormants, récit commun aux chrétiens et à l'islam.
jeudi 12 novembre 2009
11/11/2009 3h A.M Cérémonial
Les Films du Horla
lundi 9 novembre 2009
Suite de l'article transmis par Jo Carret
Le corps féminin
Le corps féminin, dans la société traditionnelle africaine, est d’abord assigné à un rôle de procréation et à ce titre, il est régi par des normes sociales. « C’est à travers le corps de la femme que la société se perpétue. Ainsi ce corps doit-il être façonné, contrôlé et marqué ». [17] Il est commun de rencontrer dans la lecture du texte d’Angèle Ntyugwetondo Rawiri, Fureurs et cris de femmes la notion de « corps ». Il se constitue en matrice de la structure sacrificielle et il se signale ensuite par la symbolique de la douleur dans ses romans, qui indiquent ce qui s’augure. Ensuite, elle trouve une place dans la narration pour s’achever dans une sorte de représentation réitérée au cœur de laquelle trop vive, la douleur explose et conduit à la réappropriation du corps. Dans Elonga d’Angèle Ntyugwetondo Rawiri, le sort organise la vie des personnages. De plus, le milieu social où échoue Igowè est un milieu fétichiste. Le milieu social s’offre comme cet obstacle majeur, dressé sur le parcours de la femme vers sa réalisation. La sorcellerie révèle l’impuissance des sujets à s’unir, à jouir d’une vie convenable. Leur vie semble comme suspendue, rompue par le sort donc la recherche d’une protection sous les traits d’une femme : « sachez que cette poupée est destinée à me protéger contre les entreprises de sorcellerie ». [18] Elle rompt avec l’existence passive précédente dont l’objectif est de rendre l’existence dynamique. Igowè la fille d’Igowo et d’Ayila, offerte en holocauste, rend l’âme victime d’un esprit malveillant, « une grosse tâche impalpable apparaissait sur son chemin ». [19] p.258. Ses parents fous de douleur veulent se venger et on entre dans un cercle vicieux d’où on ne sort pas. « Je veux voir Mboumba étendu, mort comme ma fille ». [20] La manducation du corps de la jeune Igowè prend la forme d’un rite sacrificiel qui permet à Mboumba (esprit maléfique incarné dans un homme) de renforcer son pouvoir spirituel. Dans ce cercle familial pernicieux se déploient diverses forces occultes des membres qui contrecarrent la destinée des uns ou des autres, décident de la vie ou de la mort des filles qui généralement, détiennent des pouvoirs supra-humains à exploiter. Ces pratiques s’apparentent à une conception magico-religieuse qui anime les hommes désireux d’obtenir des faveurs en contrepartie du corps féminin sacrifié comme Jephté qui offre sa fille pour que vive Israël (La Bible, Livre des juges, 11, 29-40). Après la représentation sacrificielle du corps féminin dans Elonga, le roman d’Angèle Ntyugwetondo Rawiri, Fureurs et cris de femmes s’appuie sur un support discursif qui rend l’expression de la douleur plus patente. D’ailleurs, la douleur liée à la décrépitude du corps est récurrente dans la production romanesque. Elle fait l’objet d’une attention particulière notamment lorsqu’elle sert d’élément catalyseur à la création. Ntyugwetondo Rawiri nous invite à connaître les tourments du corps féminin à travers certaines prémices indispensables afin de comprendre ce qui s’ensuivra. La stérilité au sein du couple est prise en acte, en train de se manifester et de se déployer comme venant démontrer les apports discursifs qui ont permis d’énoncer et d’annoncer la relation adultérine de l’époux d’Emilienne, Joseph qui possède une maîtresse, son « deuxième bureau avec qui il a deux enfants » [21]. Il appert que le rapprochement des corps de l’épouse, Emilienne et de la maîtresse de son mari, Dominique est au faîte de la fusion. Les gestes d’empathie d’Emilienne envers Dominique dénotent du champ sémantique de l’affection, palliatif à l’amour de l’homme. La femme se retrouve et intensifie son sentiment d’existence par l’octroi de sensations fortes. Son corps qui n’était qu’une terre de douleurs devient un arbre de plaisirs. L’affectivité nous vient du corps et peut aller au langage selon Chantal Chawaf, la « chair linguistique » [22] guide le questionnement de l’héroïne sur l’amour et met en cause le dualisme féminin/masculin. On constate seulement qu’Angèle Ntyugwetondo Rawiri transmet aux mots la culpabilité, les cris de rage et écrit ce que sa chair lui dicte. Pour remédier à sa stérilité, Emilienne va voir un guérisseur car la stérilité est considérée comme un sort parce qu’elle se dit « frappée de stérilité ». [23] Lorsqu’Emilienne parvient à ses fins, elle affirme son caractère priapique en rejetant alors son mari et la maîtresse de son mari devenue son amante. Toute l’intrigue qui a suscité l’intérêt et maintenu le lecteur en état d’effervescence maximale jusqu’au bout, est enfin dénouée. Dans cette optique, l’intrigue commande une stratégie d’écriture permettant au discours d’intensifier son potentiel attractif. L’enfant que l’héroïne désire tant occupe son esprit et les vides creusés par le manque d’amour et le cri de son corps. C’est le lieu de convergence de tous les points du récit. L’aboutissement de l’action principale plonge le récit à un stade supérieur, à un degré supplémentaire de son déploiement. Après avoir fait une auto-représentation du corps en proie à la douleur, du corps transformé par la maternité ou par la vieillesse et le corps rongé par l’angoisse de la stérilité dans une société qui contrôle la virginité, le plaisir féminin et la fertilité, le « corps-découverte »[24] est plus que présent dans le récit d’Angèle Ntyugwetondo Rawiri : « Pendant une semaine, Emilienne se laisse entrainer par ce cri nouveau de son corps qu’elle peut faire taire à volonté par les caresses qu’elle échange avec sa secrétaire dans son bureau ». (Fureurs et cris de femmes, p.116.) Cette posture explore les méandres de la conscience féminine qui s’éveille en voulant rivaliser avec l’homme. Angèle Ntyugwetondo Rawiri dresse le portrait d’Emilienne qui goûte aux plaisirs de l’adultère avec Dominique, sa secrétaire également la maîtresse de son mari, dans son bureau afin de ressentir les mêmes émotions que son mari. On mesure l’ampleur des transformations corporelles au sens où la femme découvre son corps en comblant le vide affectif et le manque sexuel, plutôt que de subir les infidélités et les rebuffades de son époux. Et on peut penser qu’Emilienne veut supplanter l’homme dans le cœur de Dominique. Par ailleurs, dans G’amàrakano, au carrefour, Angèle Ntyugwetondo Rawiri met en scène un autre type de protagonistes qui prennent les hommes comme des objets afin de favoriser leur ascension professionnelle. Toula et les personnages féminins périphériques refusent de se constituer en victimes des hommes qu’elles utilisent comme moyen d’accession à la réussite professionnelle. La mercantilisation de la relation amoureuse est l’expérience abyssale de la femme pour sortir de l’asservissement en exigeant financièrement de l’homme le maximum. « Les hommes commandent encore aux femmes. Et ça nous oblige à faire tous nos efforts, à déployer tous nos charmes pour leur être attirantes ». [25] Sa vision de l’amour vise un approfondissement de la connaissance de l’homme à travers un guide de séduction : conseils diététiques, esthétiques, attitude à adopter pour retenir l’attention, cadeaux à exiger, une fois la victime subjuguée. Pour atteindre son but, Toula ne s’embarrasse pas de scrupules, l’attrait physique ne compte pas. Ekata, la collègue et l’initiatrice de Toula définit sa relation avec les hommes comme suit : « je me contente de leur argent et de jouir de la vie tant que je peux ». [26] Cela induit, dans la trame discursive, une forme de théâtralité, faisant de l’action du roman, une mise en scène introduisant un jeu qui oppose savamment l’homme et la femme. A ce niveau, nous assimilons ce jeu au renversement des rôles dont les pérégrinations prouvent la duplicité de la femme. La réalisation des personnages féminins dépend des bases fondées au sein de leur milieu professionnel en vue de la construction d’une stratégie féminine et, entre autres, d’un possible existentiel. Le bureau apparaît comme le lieu du njembè, société secrète exclusivement féminine chez les omyene, groupe ethnique auquel appartient la romancière. Cette secte initiatique met en valeur chez l’impétrante, représentée dans le récit par Toula, tous les atouts et les pouvoirs mystiques féminins pour lui permettre de réaliser un parcours ascensionnel en séduisant son patron.
L’inscription textuelle du corps chez les romancières africaines est non seulement un désir de rompre le silence mais aussi une écriture en porte-à-faux audacieuse. La représentation du corps est insérée dans un projet esthétique personnel qui n’a aucun rapport sur le plan familial, économique ou politique. Le corps devient expression du désir féminin, création d’un espace propre de subjectivité du discours féminin. Marianne Bosshard, expliquant les rapports du corps et du verbe chez Chantal Chawaf dit qu’« il faut humaniser l’histoire humaine non par le biais d’une spiritualité détachée du corps mais par la spiritualisation et la verbalisation du corps et de la chair afin de leur rendre leur place perdue auprès de l’Esprit ». [27] Par le corps, le « je » féminin se décline sous le mode de la relation existentialiste de l’être en situation et va libérer de l’inertie, l’inconscience, la corporalité du langage refoulé. Les romancières font vivre leur chair à travers leurs écrits par une sorte de transcendance scripturale.