Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

mercredi 15 avril 2009

Article de Isabelle Cissé. Walf Fadjiri

Expo Pouvoirs de femmes : Quand la recherche de l’identité se décline sur toile Même si la plupart de ses œuvres s’intéresse aux multiples casquettes que porte la femme, Ibrahima Kébé n’en porte pas moins un regard créatif sur les scènes de la vie. Ses toiles sont accrochées sur les cimaises de la galerie Léopold Sédar Senghor du Village des arts, depuis le 28 mars et ce jusqu'au 11 courant. Ibrahima Kébé, artiste plasticien, travaille la peinture acrylique sur toile, le papier mâché. Avec cette technique, il décline le thème : ‘Pouvoirs de femmes’. Il s'agit d'une quarantaine de toiles accrochées sur les cimaises de la galerie Léopold Sédar Senghor du Village des arts (V’arts). La mère, la patronne du patron, la co-épouse, l'actrice du développement, entre autres casquettes de la mère de l'humanité, sont présentées par le plasticien. Sur une de ses toiles, trois femmes au long cou sur un fond rouge, sont en vedette. L'un des personnages tient une pomme. ‘Ces trois femmes se partagent le fruit qui est le mari’, explique Kébé. Autre pouvoir des femmes exprimé par l’artiste : l’autorité au foyer. ‘Je peints beaucoup la femme. Je n'ai pas connu ma mère, ce qui fait que je suis à la recherche de son visage ; une recherche qui se poursuit toujours, à travers ma peinture’, soutient le pensionnaire du V’arts. Aussi, dénoncerait-il la femme belle de nuit, la voyante peinte avec ses cauris ? Ces deux toiles se positionnent à la fin de l'expo. Avec pour uniques couleurs le noir et le blanc. L'œuvre, la belle de nuit, est sans vie, contrairement aux autres tableaux. Au-delà de la femme, l'artiste plasticien, qui avoue ne pas aimer les chats, les peint sur plus de cinq toiles, pour ‘représenter les humains’. Kébé immortalise également des scènes de vies. Cette série renvoie le visiteur à l’univers des ouvriers, à une séance de thé, à une jeunesse désœuvrée. Un jeune garçon, le regard lointain, est ‘capturé’ par le pinceau de l’artiste, sur un fond bleu, symbole de la couleur de la mer. Cette toile mène la pensée vers le drame de l'émigration clandestine, puisque Kébé se définit comme un ‘peintre du portrait et du social’. Né le 2 octobre 1955 à Kaolack, Ibrahima Kébé réside au village des arts de Dakar. Son amour pour cette expression culturelle remonte à l'âge de 17 ans. ‘Après le lycée, je me suis inscrit à l'école des Beaux arts’, renseigne-t-il. Visiblement instinctif dans sa peinture, il est à la recherche de l'image. ‘J'aime bien faire des regards qui se croisent dans le trait, dans le gestuel, même si l'on dit que je peints comme les enfants que j'adore’. L'expo de Kébé anime les cimaises de la galerie du V’arts jusqu'au 11 avril. Sabelle CISSE

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