Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

samedi 30 octobre 2010

De profundis. Extrait de Georg Trakl

Il y a une éteule ou tombe une pluie noire.
Il y a un arbre qui se dresse solitaire,
Un vent qui siffle et tourne autour des huttes vides-
Tristesse de ce soir!
 *
Au -delà du hameau
La calme orpheline glane encore de maigres épis.
Ses grands yeux couleur d'or boivent le crépuscule;
De tout son être elle attend le divin Fiancé.
 *
Quand ils revinrent,
Les bergers trouvèrent son doux corps
Pourri dans le fourré d'épines.

le vieux coffre aux souvenirs...



De l'or s'écoule
dit-elle en ouvrant ses mains
Le sable respire.

le vieux coffre aux souvenirs...

"... ne pas trop ouvrir les vieux coffres aux souvenirs qui virent à la souffrance... la chaleur du gros poêle dans la pièce du bas est sans doute plus appropriée aux jours gris des larmes de la pluie."

                                    Croukougnouche                                                                        

vendredi 29 octobre 2010

Un raisonnement absurde. Extrait du mythe de Sisyphe

Avant de rencontrer l'absurde, l'homme quotidien vit avec des buts, un souci d'avenir ou de justification ( à l'égard de qui ou de quoi, ce n'est pas la question ). Il évalue ses chances, il compte sur le plus tard, sur sa retraite ou le travail de ses fils. Il croit encore que quelque chose dans sa vie peut se diriger. Au vrai, il agit comme s'il était libre, même si tous les faits se chargent de contredire cette liberté. Après l'absurde, tout se trouve ébranlé. Cette idée que " je suis ", ma façon d'agir comme si tout à un sens ( même, si, à l'occasion, je disais que rien n'en a), tout cela se trouve démenti d'une façon vertigineuse par l'absurdité d'une mort possible. Penser au lendemain, se fixer un but, avoir des préférences, tout cela suppose la croyance à la liberté, même si l'on s'assure parfois de ne pas la ressentir. Mais à ce moment, cette liberté supérieure, cette liberté d'être qui seule peut fonder une vérité, je sais bien alors qu'elle n'est pas. La mort est là comme seule réalité. Après elle, les jeux sont faits.

A. CAMUS  Le mythe de Sisyphe

jeudi 28 octobre 2010

Les combles.

La maison battue par le vent
les combles et le froid dans le coin poussiéreux la malle rouge sombre de bois vermoulu
                                                                                                                                   et je l'ouvre
des gestes précieux pour ne pas disjoindre les planches
elle est pleine...
il y a la somptuosité d'un corps en jouissance
les dentelles d'un autre âge jaunies par le temps
un bouquet de lavande sèche

- des jours sans soleil -
sur le ventre d'un bébé en celluloïd une prière écrite en écriture gothique

- des larmes dans un flacon de cristal -
un béret noir
un fouet
la photo d'un visage connu,
je ne peux pas dire le nom

- une rose écrasée -

la photo de Baudelaire
un texte de Rainer Maria Rilke sur les Anges: " qui, si je criais, qui donc entendrai mon cri parmi les hiérarchies des Anges?... car le Beau n'est rien autre que le commencement de terrible... "
Un poème de YEATS écrit en Anglais sur un morceau d'ardoise

du verre brisé
un chapelet de moine
un tricorne de corsaire.


UNE STATUETTE ANTIQUE AFRICAINE PERCEE D'AIGUILLES EN OR.

Des larmes coulent sur mon visage.
Je referme la malle.



Notes de Michelle Giudicelli sur ANTÓNIO LOBO ANTUNES " Connaissance de l'enfer "

" C'est l'épaisseur humaine de ce récit éminemment subjectif - écrit par un écorché vif à cheval entre deux mondes, celui des bourreaux, qu'il dénonce mais auquel il appartient, et celui des victimes, dont il partage la souffrance - qui donne son intensité au roman. Les différents enfers traversés par le narrateur, et qui se disputent sa conscience tourmentée, sont tour à tour celui de la colonisation et de la guerre, celui du monde terrible de l'hôpital psychiatrique, celui d'une société injuste et absurde, qui n'a pas su tenir les promesses de la révolution. Mais, dans ce livre, l'enfer, ce n'est pas seulement les autres; il est aussi, il est surtout le fait de cette attaque insidieuse qui s'empare soudain et impitoyablement des êtres les plus fragiles."

Michelle Giudicelli ( Traduit du portugais et préfacé par M. Giudicelli. )



Médée. Adaptation de Heiner Muller.

Médée, son nom est formé par la racine med (prendre soin de) idée de réflexion, imagination , ruse également et soins magiques. C'est la fille d'Ætès (le fils d'Hélios, le soleil) prêtresse d'Hécate déesse de la magie. Ce fut l'amante de Jason,son personnage appartient à l'ensemble du mythe appelé "cycle des Argonautes". Sa destinée est très lié à celle de Jason. Aphrodite se servit du petit Dieu Erôs qui décocha une flèche à Médée et cela suffit pour la rendre amoureuse de Jason. Certaines pratiques magiques et après avoir endormi le dragon qui gardait la Toison d'Or elle s'enfuit avec les Argonautes.
La légende dit qu'afin de retarder la poursuite organisée par le roi de Colchide, elle n'hésita pas à dépecer son frère Absyrte et à en jeter les morceaux dans la mer.Jason et Médée s'enfuirent à Corinthe. Après sa séparation d'avec Jason, Médée furieuse n'hésita pas à tuer ses propres enfants.
Les différentes légendes ne disent rien sur sa mort.
( le destin de Médée a inspiré de nombreux auteurs dramatiques parmi lesquels nous citons Lars Von Trier, P.P. Pasolini, Heiner Muller dont nous donnons un extrait)

C.C




mercredi 27 octobre 2010

Créer c'est vivre deux fois.

                                                                             albert camus

mardi 26 octobre 2010

Grotte.

Un dernier refuge Cathare dans la montagne ariégeoise
L'écho répercuté de l'orage
                                         pluie fine sur la mousse et la roche glissante,
                                         gris du ciel.

Visage de l'enfant troublé de larmes, fuyant la colère du père, il cherche protection dans le secret de la grotte,
cocon sombre et fortifié, habitat des divinités chthoniennes,
grotte en pénétration profonde sous le flanc de la montagne.
Secret bouleversement volcanique des premiers jours de l'humanité.
Les murs élevés dégoulinent, un immense lac translucide, le chant d'une cascade.
L'enfant et sa petite lampe.

Accroupi il contemple la muraille, les lignes tracées en courbes, formes brisées, ses grands yeux contemplent les
scènes de chasse, les corps qui s'étreignent, stalactites, stalagmites, le silence l'emporte, il ferme les yeux, épuisé il s'endort.

Beaucoup plus tard, dans la soirée pluvieuse, il ira sur les chemins muletiers, emporté par le rêve il s'isolera et se laissera nourrir d'images merveilleuses, de chants éloignés.


 

lundi 25 octobre 2010

Un beau noir j'ai vu...

Un beau noir j'ai vu
Le Samedi 23 Octobre 2010 à la Galerie Barnoin de Pierrelatte.

Le noir d'avant le feu, d'avant les flammes, le noir luisant de l'anthracite,
le charbon remonté de la cave pour entretenir le poêle
ce noir travaillé sur la toile ou le papier par la main habile d' Agnès Balaÿ-Mottelet,
ce noir qu'elle travaille maintenant après la couleur si bien étalée dans ses précédentes oeuvres.
C'est aussi le noir des nuits sans lune
Le noir d'un ciel sans étoiles,
Le noir d'un jais, bague rituelle sur un doigt de porcelaine, sur un sein d'albâtre, au creux d'une gorge en jouissance.
Il y a de la couleur aussi dans ce noir.
Des filaments,
des taches,
des fleurs.
L'harmonie règne dans ces lieux.
Harmonie avec les oeuvres photographiques travaillées par Vincent Balaÿ après la prise de vue.

Une exposition de grande qualité.

samedi 23 octobre 2010

Pour faire suite à l'article de Mykonos du 7 avril 2010. Eros par Georges Bataille

L'énigme du puits.

Nous ne pouvions imaginer contradiction plus obscure, mieux faites pour assurer le désordre des pensées. Pouvons -nous d'ailleurs imaginer lieu plus favorable à ce désordre: la profondeur perdue de cette caverne, qui ne dut jamais être habitée, qui même, aux premiers temps de la vie proprement humaine, dut être abandonnée.
( Nous savons encore qu'à l'époque où nos pères s'égaraient dans les profondeurs de ce puits, il leur fallait, voulant y parvenir à tout prix, s'y faire descendre à l'aide de cordes...)
" L'énigme du puits" est certainement l'une des plus lourdes, elle est en même temps la plus tragique de celles que notre espèce est pour elle-même. Le très lointain passé dont elle émane rend compte du fait qu'elle se pose en des termes dont,en premier, l'obscurité excessive est frappante. Mais à la fin, l'obscurité impénétrable est la vertu élémentaire d'une énigme. Si nous admettons ce principe paradoxal, cette énigme du puits, qui répond d'une manière si étrange, si parfaite,à l'énigme fondamentale, étant la plus lointaine, celle que l'humanité lointaine propose à l'humanité présente, étant la plus obscure en elle-même, pourrait être en même temps la plus chargée de sens.
N'est-elle pas lourde en effet du mystère initial qu'est à ses propres yeux la venue au monde, l'apparition initiale de l'homme? Ne lie-t-elle pas en même temps ce mystère à l'érotisme et à la mort? La vérité est qu'il est vain d'introduire une énigme à la fois essentielle, et posée sous la forme la plus violente, indépendamment d'un contexte bien connu, tel cependant qu'en raison de la structure humaine il demeure en principe voilé.
Il demeure voilé dans la mesure où l'esprit humain se dérobe.
Voilé, devant les oppositions qui, vertigineusement  se révèlent, dans le fond pour ainsi dire inaccessible qu'est, selon moi, " l'extrême du possible"...
Telles sont, en particulier:
L'indignité du singe, qui ne rit pas...
La dignité de l'homme, qu'ébranle toutefois un rire " à ventre déboutonné"...
La complicité du tragique - que fonde la mort - avec la volupté et le rire...
L'opposition intime de la station droite - et de l'ouverture anale- liée à l'accroupissement...

Redevenir liquide

Puissant désir de m'étaler d'allonger les bras et les jambes dans les interstices des salles froides de l'immense maison repenser liquide amniotique glissement des cellules, flaques. Abandonner mon corps, celui des tourments des pensées sombres et douloureuses des yeux dans l'onde boueuse des grenouilles que j'entends des crapauds le plongeon des salamandres leurs peaux en strates et leur ventre nacré, je m'introduis et je m'habille en homme élastique. Laisser se répandre le froid autour de moi agiter le liquide et me noyer. Écouter le ruissellement la caresse du liquide sur le ventre le froid le chaud l'agitation des multiples lieux du corps qui deviennent liquide les muscles en étalement fondent leur texture est malléable JE suis dans cet élément JE suis cet élément un être se penche et se mire dans la profondeur du miroir Le silence envahit le lieu il n'y a que le ruissellement sur les rochers disposés. Surface étale translucide réverbération des lustres antiques des chandelles et torches de résine crépitement des flammes. Noir. Nuit sur la surface calme du liquide épanché. Mon corps flotte à demi immergé toute respiration est absente mon corps flotte autour de lui des cercles concentriques le liquide originel respire.  


..." Et je ne sais tellement pas quels mots faire jouer entre mes lèvres ceux qui sortent ne sont que pantins.Parce que je ne sais plus être moi."
                                                                           C.R
                   

jeudi 21 octobre 2010

Canto General de Pablo Neruda. Poème de Pablo Neruda. Musique Mikis Théodorakis. Extrait

"  L'art est un jeu, tant pis pour celui qui s'en fait un devoir  "

                                                                                      Max Jacob

Le poulet Yassa. Excellent plat cuisiné au feu de bois sur une plage du Sénégal

Yassa.

Rassemblée sur le sol écorché
Le sol de terre battue
Le sol gris de la case ronde.

Au centre le grand plateau d'aluminium poli y frémit le riz le poulet le citron dans son jus l'huile en gouttelettes.

Une multitude de doigts
                                   des minuscules
                                   des boudinés
                                   des très fins bagués de cuivre
et d'argent gravé à la pointe du silex.
Adembo l'aîné, griot et musicien habile, ses doigts glissent sur les cordes de la kora.
Mahfou le jardinier, ses yeux lumineux fixent les bougainvilliers et ses lèvres tremblent... un chant intérieur. Pour l'heure il participe au grand repas de fête.
Awa revient au village.
Awa, studieuse, toujours très loin dans ses pensées.
Awa la comédienne, elle qui parcourt le pays, chante, danse.
Dans quelques jours elle va franchir les mers, les continents, pour une lointaine métropole.
Avec délicatesse, elle plonge ses doigts et roule le riz et le poulet. Gourmande, dépose une boulette sur sa langue. Hostie. Douceur du citron.
Plaisir répandu dans sa gorge et celle de ses frères.
L'enfance au village des pêcheurs...souvenirs en images de soleil, le rythme du djembé dans son coeur de femme libre.
Envol d'une palombe noire au dessus de l'écume, semence étalée sur la plage.

Babacar et Souleymane, inséparables sur les chemins de la brousse et dans les branches des arbres.
Plaies et bosses en cours d'école et sur le terrain de foot.
Lamine encore  étonné, à peine sorti de l'âge du bébé, il commence à marcher, se roule dans le sable chaud,
Et puis Maurice Idrissa DIEDHIOU le vieux maçon
Accroupi auprès du fromager
l'oeil sur la case familiale,
près de la porte Ngoné Nuaa Mariana
et dans ses bras le dernier: Ibrahim,
enveloppé de batik bleu et or
bouche soudée au téton du sein généreux.

Toute une famille en Casamance dans l'entrelacs des bolongs près de l'île aux oiseaux.


mardi 19 octobre 2010

Mourir d' Aimer.

Aujourd'hui, l'excellent blog de Jacqueline Waechter" Bright Moments " nous remet en mémoire le suicide au cours de l'année 1968 de Gabrielle Russier, enseignante, condamnée à une peine de prison douloureuse pour détournement de mineur à la suite d'une liaison amoureuse avec un de ses élèves, âgé de 17 ans.
Les parents du jeune homme, enseignants, approuvèrent d'abord cette liaison. Progressivement ils s'éloignèrent de cette décision pour finir par condamner cet acte qu'ils désapprouvaient. Le jeune homme fait une fugue, Gabrielle Russier incarcéré aux Baumettes à Marseille vit très mal cette situation. Elle se suicide au gaz le 1° Septembre. Elle devait passer en jugement en Octobre.
Georges Pompidou, élu en 1969, et qui avait promis aux français une nouvelle société se défaussa en répondant à un journaliste qui l'interviewait la phrase d'Éluard: "Comprenne qui voudra, moi, mon remord ce fut la victime raisonnable au regard d'enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés."


" Comprenne qui voudra."

Sur le Blog " Bright Moments" lire et méditer sur le  Mourir d' Aimer.

lundi 18 octobre 2010

Sons de la Poésie. Charles DANTZIG

Pensant que la littérature n'est écrite pour personne, j'ai longtemps éprouvé les plus grande réticences envers les lectures publiques de poèmes. La poésie est une production de solitaire et sera mieux reçue solitairement, me disais-je. Elle nécessite du recueillement. De plus, les lectures publiques tendent à la faire confondre avec l'éloquence dans l'esprit du public. Et qui sait si à la longue, l'auteur ne deviendra pas un bluffer en écrivant pour satisfaire cette confusion?
Que, anciennement, la poésie ait été lue en public est une preuve puérile. Le nouveau peut être meilleur que l'ancien.
Enfin, pas de souci: le public de ces lectures est le plus souvent composé d'autres poètes.

dimanche 17 octobre 2010

La Cage.

Les oiseaux noirs sont sortis de la cage
éparpillées les graines de pavot.

Les oiseaux noirs sont sortis de la cage
Petite soeur s'en est allée.
Maintenant les barreaux sont tordus.

Les oiseaux noirs chantent à l'ombre des génoises
et la façade ensoleillée
réchauffe l'oisillon échevelé.

Une façade zébrée de fientes, d'ombres et de crépis morcelés  par le gel et le vent et la pluie.

Une cage aux barreaux tordus.

vendredi 15 octobre 2010

VISAGES.

Nous parcourons les rues de nos villes, de France et de Navarre, de nos villages perdus, de nos villages des hautes montagnes, et nous y rencontrons une multitude de visages.
Surprise! Hier en consultant la liste des blogs amis et autres j'ai vu un très beau visage d'homme sur le blog " feelonia". Surprenant de nos jours: UN VISAGE OUVERT. Ouvert sur notre monde je pense. Des yeux étonnants, s'étonnant, le fond des yeux, miroir de lac calme et reposé, il y a dans ces yeux de la bonté et certainement une sagesse face à l'évènement. Pour voir ce visage click sur feelonia.

 Il semble dire " L'absurde naît de la confrontation de l'appel humain avec le silence déraisonnable du monde."


L'Eveil

L'éveil. 
Les yeux clignotent couverts de bruine matinale 
une chaleur douce sur le visage 
le moteur de la barge qui remonte le courant de l'immense fleuve africain. 
Le clapotis contre la coque 
le saut du poisson carnassier 
les premiers appels des piroguiers.

jeudi 14 octobre 2010

Exposition Vincent BALAY. Théâtre LE SAMOVAR

Dit par ARRABAL

LA  PATAPHYSIQUE  EST  CE  QUE  LA  MÉTAPHYSIQUE  EST  A  LA  PHYSIQUE.

                                                                                                                      BORIS VIAN
Jacqueline Waechter a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "L'absurde et le suicide. A Camus" :

«Peut-on considérer le désespoir comme condition normale de la vie sans aller jusqu'à sa conséquence, jusqu'au suicide ?»
Alberto Moravia


Avec Elégance
Jacques Brel

Se sentir quelque peu romain
Mais au temps de la décadence
Gratter sa mémoire à deux mains
Ne plus parler qu'à son silence
Et
Ne plus vouloir se faire aimer
Pour cause de trop peu d'importance
Etre désespéré
Mais avec élégance

Sentir la pente plus glissante
Qu'au temps où le corps étais mince
Lire dans les yeus de ravissantes
Que cinquante ans c'est la province
Et
Brûler sa jeunesse mourante
Mais faire celui qui s'en dispense
Etre désespéré
Mais avec élégance

Sortir pour traverser des bars
Où l'on est chaque fois le plus vieux
Y éclabousser de pourboires
Quelques barmans silencieux
Et
Grignoter des banalités
Avec des vieilles en puissance
Etre désespéré
Mais avec élégance

Savoir qu'on a toujours eu peur
Savoir son poids de lâcheté
Pouvoir se passer de bonheur
Savoir ne plus se pardonner
Et
N'avoir plus grand chose á rêver
Mais écouter son coeur qui danse
Etre désespéré
Mais avec espérance.



Envoyé par Jacqueline Waechter à MISCELLANEES le 14 octobre 2010 10:43
Répondre








Vincent Balay

 à moi
afficher les détails 23:19 (Il y a 16 heures)

l'homme n'est qu'un animal dont il n'a pas la conscience d'être, c'est pour cela qu'il reste dans sa condition.
S'il lui vient le besoin de se sortir de cet état, alors il se construira un chemin vers la lumière d'une autre nature.

Depuis qu'il existe beaucoup de texte écrits sont son oeuvre. Certains sont porteurs et d'autres visitent les catégories animales ,du microbe à l'araignée... mamifère.... invertébré...... 

Pour trouver un chemin écartons nous de ces jeux qui ne construisent que de l'insécurité pour le mental, que des écarts de vie trompeurs......

A +
 

 Vincent Balaÿ.

mercredi 13 octobre 2010

L'absurde et le suicide. A Camus

Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux: c'est le suicide.
Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue,c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie. Le reste, si le monde a trois dimensions, si l'esprit a neuf ou douze catégories, vient ensuite.
Ce sont des jeux; il faut d'abord répondre. Et s'il est vrai, comme le veut Nietzsche, qu'un philosophe, pour être estimable, doive prêcher d'exemple, on saisit l'importance de cette réponse puisqu'elle va précéder le geste définitif. Ce sont là des évidences sensibles au coeur, mais qu'il faut approfondir pour les rendre claires à l'esprit.

mardi 12 octobre 2010

YOUSSOU N'Dour et Paroles Africaines.





La main ouverte ne donne pas de coups de griffes.


Au bout de la patience, il y a le ciel.
Berger sans taureau finira sans troupeau.


(Paroles Africaines)

lundi 11 octobre 2010

Les roses flétries de Mykonos

Peuplées d'étranges couples les plages de Mykonos.

Des corps dénudés
balafrés de Lune
ils dansent et foulent le sable qui respire le soleil dans la nuit enveloppante et fraîchissante sur la peau de douceur des jours arrachés à la douleur et aux souffrances des ruptures, les ruptures des âmes, les paroles qui ne sont plus que chuchotis dans le sombre des fourrés d'épineux.

Viennent s'échouer des navires en perdition, les naufragés épuisés, les monstres marins au terme d'un périple étonnant de plusieurs milliers de mille marins.

J'ai vu la mort. Une fleur au dessin étonnant.
J'ai vu la mort. Une fleur femme blessure étrange.
J'ai vu la mort. Sur une roche de cette plage.
J'ai vu la mort. Un dos déchiqueté.

Le soleil est présent et inonde la tombe d'Ajax.



Histoire de Sisyphe/ Nouveau dictionnaire de la Mythologie. Raymond JACQENOD.

Histoire de Sisyphe.

Quand Sisyphe fonda Corinthe, il se construisit une citadelle au sommet de la colline de l'Acrocorinthe et il la surmonta d'une tour de guet, poste commode pour voir venir les voyageurs et les détrousser.
Un jour qu'il observait les environs, il aperçut Zeus qui enlevait la nymphe Égine. Le roi des dieux alla violer sa victime sur l'île d'Œnone. Le dieu-fleuve Asopos, père de la malheureuse, la cherchait partout. Il s'adressa à Sisyphe. Le rusé lui répondit qu'il savait des choses, mais qu'il ne les dirait que si Asopos faisait jaillir de l'eau sur l'Acocorinthe. Ce qui fut fait: Asopos produisit la source Pirène. Sisiphe alors dénonça Zeus. Mais Zeus n'aime pas qu'on divulgue ses fredaines. Il envoya Thanatos (la Mort) s'emparer de Sisyphe avec ordre de l'emmener chez Hadès (aux Enfers). Thanatos avait affaire à forte partie. Ce fut lui qui se trouva pris: Sisyphe l'enferma dans sa tour.

Thanatos étant prisonnier, plus personne ne mourrait. L'affaire tournait à la catastrophe démographique car la terre allait regorger d'humains. Et les enfers allaient chômer.L'assemblée des dieux chargea donc Arès de délivrer Thanatos qui prétendit cette fois emmener Sisyphe pour de bon.
Or Sisyphe avait prévenu son épouse Mérope : ne pas ensevelir son corps ni faire les offrandes rituelles. Les choses n'étant pas en règle, Hadès refusa de prendre en charge le défunt et le renvoya sur terre, vivant, pour enjoindre à sa femme de faire le nécessaire. Le malin n'attendait que cela. Il revint tranquillement à Corinthe et vécut longtemps avec son épouse sans plus s'inquiéter des dieux infernaux qui exigeaient impatiemment son retour. Il lui fallut quand même un jour subir le sort de tous les mortels et c'est alors qu'on lui fit payer cher son indiscrétion à l'égard de Zeus et sa désinvolture à l'égard des dieux.


Une autre version de l'histoire de Sisyphe dit qu'il fut mis à mort par Thésée.





dimanche 10 octobre 2010

Le Mythe de Sisyphe ( A. Camus ) Mythologie

En grec Sisyphos fils d'Éole et d'Énarété. Il fonda la ville de Corinthe, épousa la pléïade Mérope. Célèbre pour sa fourberie on l'associe au brigand Autolycos. Prisonnier du Tartare il est obligé de pousser éternellement vers le haut d'une montagne un rocher énorme qui redescend avant d'atteindre le sommet
Monter vers le sommet puis descendre... et remonter, le rocher roule vers le bas, il faut descendre...puis remonter... sans cesse geste renouvelé, situation absurde.
Monter et redescendre.
remonter.
ABSURDE.

samedi 9 octobre 2010

La Roche de Sisyphe.

Les Mythes sont faits pour que l'imagination les anime.
Ainsi le Mythe de Sisyphe.
Dans son recueil nous parlant du mythe de Sisyphe Albert Camus pense qu'Homère nous désigne "Sisyphe comme étant le plus sage et le plus prudent des mortels. Selon une autre tradition cependant, il inclinait au métier de brigand."

jeudi 7 octobre 2010

Envoyé par Croukougnouche suite au texte de Christian BOBIN du Dimanche 3 Octobre.

"Le jour où Franklin mangea le soleil, personne ne s'aperçut de rien. De toutes façons, personne ne s'aperçoit jamais de rien. Personne, c'est les grands, les tout raides, les adultes, les gendarmes et même les voleurs, tous ceux qui travaillent et même ceux qui ne travaillent pas, ça fait du monde, personne, ça fait beaucoup de gens, personne. Donc, personne ne s'aperçut de rien , à part les enfants . Franklin était un enfant . Les enfants sont des gens qui ne ressemblent à personne."

Christian Bobin / Saraï Delfendahl

mercredi 6 octobre 2010

Ce qu'il y a dans la tête de l'Ange. Christian CAZALS

Laissons la pensée s'ouvrir comme une fleur.
Les pétales s'écartent, s'envolent les désirs, les joies, les tristesses, la nudité du sentiment, sa froideur, sa distance se perd au fond du labyrinthe, se cogne contre le mur, cherche l'issue.
Les multiples éclats, bribes de mots, de gestes, mouvements amorcés, interrompus, repris, répercutés, retenus.

UNE CARESSE UNE LARME UN CRI, la nuit alors que les étoiles veillent.

Le bruissement des feuilles, le brouillard, un phare surgissant, luciole automobile.
Le silence
troublé par le chant de l'oiseau nocturne, le pas sur la route, le torrent qui n'en finit pas de se répandre au coeur de la vallée, une sonnaille très loin...
Laissons la pensée s'ouvrir comme une fleur, les mains parcourir les courbes, les creux, les doigts écarter, explorer, les larmes brouiller le regard, le sourire s'éteindre, le silence envelopper le corps étendu.

Laissons la pensée s'ouvrir comme une fleur.


© ed In Octavo christian CAZALS

Respiration... Merci Raphaël

mardi 5 octobre 2010

Le Chemin des douaniers

Il lui prit la main
Qu'il savait douce
chaude aux heures d'angoisse
et l'entraîna sur le chemin des douaniers escarpé à flanc de falaise.
Ses hanches balançaient.
Les seins suspendus en fruits éternels dansaient au rythme du chant des vagues en fracas sur les rochers.
Les cris des goélands effrayés faisaient se dresser le téton fragile.
Les embruns mouillaient en sperme, délicate frisure de la peau, senteur des abysses, les caches secrets de ce corps qu'il fit pénétrer dans l'anfractuosité de la roche.
©christian CAZALS 2010



lundi 4 octobre 2010

Summer in Paris/ Un ange nu.

Espérer
Sous la lune écartelée
L'ange nu dans le soleil matinal.
Six heures du matin l'été. Six o'clock!
Une roche plate bordée de lichen gris argent
Carrefour de l'Odéon attendre espérer l'amour définitif
Attendre et se consumer
élargir le ciel écarter les nuages
s'allonger sur le sable et attendre la caravane
Boire l'eau du puits
Caresser le museau de la gazelle
Lécher ses fines pattes d'argile
La voir bondir
Attendre l'ange...
Sang écoulé dans la boue et la neige
Attendre la fleur étoilée
Le rouge est mis.
Stop.
S'endormir dans les bras de l'ange.

LES ROUTES

JESAISLESROUTESDESDÉSERTSROUTESCARAVANIÈRESDESGRANDSFROIDSNOCTURNES
ETDESABLESDETEMPÊTEDEROCHESENOBSTACLE
ETMURAILLEDESEL
RICHESSEDESPAYSDEGRANDEPRIÈRE
JESAIS
LESROUTESCRIBLÉESDEBOMBES
LESCOHORTESDEVÉHICULESMITRAILLÉS
JESAIS
LESENFANTSAUXVISAGESBOUEUX
APEURÉS
REFUGIÉSDANSLESFOSSÉSETLEVENTREDUBÉTAILDÉCHIQUETÉ
JESAISLESROUTESENCAISSÉES
LESMONTAGNESDESRÉGIONSAFGHANES
DESCONTRÉESÉLOIGNÉES

RECOUVERTESDENEIGEETDEGLACE
JESAISLAROUTEDESÉTENDUESAMÉRINDIENNES
LESGRANDSLACS
LEGELDESHIVERSDETRAPPEURS

JESAISLAROUTEDETONCOEUR
LESMOTS
ENÉCRITUREÉLÉGANTE
COUCHÉESURLAFEUILLEBLANCHE
JESAISTESYEUX
TABOUCHEÉLÉGANTE

TONVISAGE
TONCORPS
JESAIS.


dimanche 3 octobre 2010

CHRISTIAN BOBIN

Aujourd'hui le réel m'est entré dans la bouche, et le silence avec. Je n'ai pas touché à la parole. Mozart m'a donné la becqée et la pluie a essuyé mes lèvres.

Christian  BOBIN

samedi 2 octobre 2010

La Vitre de tes yeux brisée en son milieu

Couleur du cygne épaisseur ouatée de ses ailes nos mains glissent et se réchauffent sur son corps de laine douce
chant de ton coeur
longueur de tes bras
chaleur
joie
frisson
l'intime de tes pensées.

Couleur du cygne épaisseur ouatée de ses ailes
froideur de la neige
ta robe blanche
calme du velours d'entre les seins.

Dans l'alcôve qui saigne.


" Mais toi tu es né pour un jour limpide". (Holderlin)