Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

vendredi 30 avril 2010

Chet Baker "My Funny Valentine" New York








J'ai vu le ciel neiger au soir des fleurs de coton et des ailes de séraphins et des panaches de sorciers,
Écoute New York! ô écoute ta voix mâle de cuivre ta voix vibrante de hautbois, l'angoisse bouchée de tes larmes tomber en gros caillots de sang
Écoute au loin battre ton coeur nocturne, rythme et sang du tam-tam, tam-tam sang et tam-tam. 

New-York à bras le corps/ Thomas CAZALS. Léopold Sedhar Senghor

New-York! je dis New-York, laisse affluer le sang noir dans ton sang
Qu'il dérouille tes articulations d'acier, comme une huile de vie
Qu'il donne à tes ponts la courbe des croupes et la souplesse des lianes.
Voici revenir les temps très anciens, l'unité retrouvée la réconciliation du Lion du Taureau et de l'Arbre
L'idée liée à l'acte l'oreille au coeur le signe au sens.

Voila tes fleuves bruissants de caïmans musqués et de lamantins aux yeux de mirages. Et nul besoin d'inventer les Sirènes.
Mais il suffit d'ouvrir les yeux à l'arc-en-ciel d'Avril
Et les oreilles, surtout les oreilles à Dieu qui d'un rire de saxophone créa le ciel et la terre en six jours.
Et le septième jour, il dormit du grand sommeil nègre.
                                                                               Léopold Sedhar Senghor

Mélancolie.


                                                                               " L'anémone et l'ancolie
                                                                                 Ont poussé dans le jardin
                                                                                 Où dort la mélancolie
                                                                                 Entre l'amour et le dédain "


                                                                                                      (Appolinaire)  




Gestation longue en moi de ce texte nous parlant de mélancolie, terme psychiatrique, empreint parfois d'imagerie romantique. La Mélancolie enfouie dans ce système archaïque de l'hippocampe, système limbique, désirs d'automutilation, de suicide. Fleur noire flottant sur une mare luisante, argentée sombre, miroir de nos pensées profondes, inassouvies, inavouées, fleur noire et magnifiquement noble que j'exhume aujourd'hui du plus profond de mon être grâce à l'impulsion d'un très beau texte recueilli sur i-mazine et dont je vous offre la matière en souhaitant que votre visite volontaire soit quotidienne sur ce blog.( i-mazine.blogspot.com )

Ancolie.

Fleur noire,
noie les flots,
pétales sombres,
l'ombre, notre écaille,
sème la sève de ces nuits,
et en te contant mes rêves,
à l'aube, j'observe ton écume,
la brume bercera mes paupières
auprès de toi mon amie, l'ancolie,
mélancolique ancolie, fleure noire, tu vis.


Je regarde au loin, y vois ta silhouette,
elle s'éloigne de nos horizons sages,
puis peu à peu, quitte mes songes
pour rejoindre celle que j'attends,
un jour,
elle aussi,
te cueillera,
elle aussi
connaîtra,
l'ancolie,
elle,
aussi,
elle,
aussi.


Les ancolies cachées dans les sous-bois de notre enfance, de notre adolescence et de nos parcours amoureux, de nos réflexions adultes et parfois de nos pensées miséreuses cachent les racines de cette mélancolie.
Dans la littérature physiologique des anciens il y a quatre humeurs en l'homme. Ces humeurs imitent les divers éléments. Elles augmentent en des saisons diverses et règnent sur des âges divers.
" Le sang imite l'air, augmente au printemps, règne dans l'enfance. La bile ( jaune ) imite le feu, augmente en été, règne dans l'adolescence. La mélancolie ou bile noire imite la terre, augmente en automne, règne dans la maturité. Le flegme imite l'eau, augmente en hiver, règne dans la vieillesse. Quand elles n'abondent ni plus ni moins que la juste mesure, l'homme est en pleine vigueur ".

Nous reviendrons dans nos textes et dans ceux qui nous seront proposés sur la Mélancolie, qui est avant toute chose une affection psychiatrique qu'il nous appartient de traiter avec sérieux.

L'écriture est déjà très importante dans ce travail au même titre que le chant les arts graphiques et le travail du sculpteur.

sources: Ancolie (i-mazine), Saturne et la Mélancolie (NRF Gallimard)
Appolinaire.

jeudi 29 avril 2010

Les Séraphins veillent... Christian Cazals/ Chant Lisa Gerrard

 



Grandes expos Internationales, politique du tiroir caisse! Cling!!
Beaux messieurs en frac, queues-de-pie et autres artifices.
Visage stérilisé et souriant, immuable, des dames de la politique... belles... cerveaux solitaires...
Les Séräphïms s'activent, sur les pistes de latérite, les décharges, les villes de poussière et de gaz.
Ils nous accompagnent et nous dévoilent le spectacle... nous font voir et toucher du doigt le visage de l'enfant des rues...
Il y a comme un parfum d'encens sur les ordures industrielles.

mercredi 28 avril 2010

Hier j'ai appris la mort..... Christian CAZALS

Le choc
Dans une petite ville
touristique
j'entre, toujours l'encens en Volutes,
les petits savons 
parfumés,
les bagues et les bijoux indiens,
l'arbre à clous,
une gentille jeune femme que je pense reconnaître.
Depuis
combat personnel avec la Camarde,
en Prométhée dénudé,
je ne suis pas revenu dans ces lieux,
ET Je demande le maître de Céans.

Visage souriant m'annonce qu'il est absent
me regarde avec intensité,
et malgré le couvre-chef souple style "Panama"
finit par mettre un nom sur mes traits certainement vieillis.

Toujours en souriant
elle m'apprend qu'il a pris le dernier train pour City of Angels.

La ville des Anges.

C'était un ange.... bruyant
actif,
globe-trotter de par le monde
Inde
Afrique
Amérique du Sud.

J'ai simplement dit
Je penserai à lui
dans mes prières?
mes méditations?
mes souffrances à venir?







mardi 27 avril 2010

Annulons la Dette nous dit El Hadj Ndiaye/ Transmis par Christian CAZALS

" Quand dans un village africain le conteur parvient au terme de son histoire, il appuie la paume de sa main et dit " je dépose mon histoire ici ". Puis après un court silence il ajoute " afin que quelqu'un d'autre puisse la reprendre un jour".
Je dépose ce chant dramatique sur la toile. Vous pouvez y répondre et me transmettre votre texte:
cazals.christian@gmail.com. Le texte paraîtra sur le blog.


lundi 26 avril 2010

Dans la tête de l'enfant/ Retour du camp.

L'enfant était l'enfant
il voyagea en train sanitaire
habita la grande ville
et trouva refuge au fond d'une chambre partagée
attendit le retour de l'oncle
qui un jour apparut dans le gris du ciel et la fumée d'un train surchargé.
*
Homme las
traînant une valise disjointe de carton usagé
il portait une veste rayée
manches trop courtes,
et des chiffres tatoués sur l'avant bras
un matricule le marquait et le désignait.
*
Le visage creusé sous les yeux,
les joues balafrées et gercées.
Le froid avait boursouflé ses lèvres,
des cheveux rares, blancs,
les pupilles brillaient, étranges diamants logés dans le fond de l'orbite.
*
L'enfant était l'enfant
et son regard plongeait au coeur du visage épuisé.
Soudain l'enfant fut surpris,
Une oreille était coupée à hauteur du pavillon.

Prologue de LA FLEUR ROUGE/ Christian Cazals.Adaptation pour la scène du récit de l'auteur russe Vsevolod Garchine (1855-1888) Ed Actes Sud.

La scène se passe dans une cellule blanche de maison psychiatrique...

Ce que je voudrais dans cette explosion de joie, fragmentation des jours tristes qui s'éloignent, hurlement des animaux sauvages broyant mes os, souillant mes organes de la vie, de la vie qui file à la façon de la ligne du pêcheur brutalement tendue par l'espadon des mers du Sud, ce que je voudrais dans les tremblements de mon corps, ce que je voudrais apprendre des larmes qui subitement coulent le long de mes joues, déposant leur sel sur mes lèvres fissurées par le gel, ce que je voudrais... pourquoi la solitude, la marche insensée dans ce désert de mots, les mots qui sortent de ma bouche, se répandent sur le sable gris de mon espérance, espoir de fuite en avant, vers le soleil ou les astres lumineux perdus dans ce lointain désir que j'ai de purifier, de clarifier, d'ordonner, d'exciser pour découvrir l'intérieur de mes rêves, exciser le pistil d'une fleur, puis sucer la liqueur ambrée qui s'épanche et la boire indéfiniment, m'en gaver et la laisser lentement agir - longues années d'attente fébrile - longues années de prison, odeur des murs moisis, souvenir de ces odeurs qui reviennent régulièrement aux heures du soir, heures d'inquiétude quand le jardin s'assombrit, quand la lune grimpe le long du mur, ce mur couvert de lierre, là-bas, après le bâtiment qui gémit la respiration lente des corps qui souffrent. J'écoute le chien de garde servile, créature aux dents jaunes, déchaussées, qui sentent fort quand il s'approche pour m'observer par le judas, le regard et l'odeur... pestilentielle... LA CHAROGNE.

vendredi 23 avril 2010

Sotigui Kouyaté.


Les nuages s'amoncelèrent, le vent se leva en bourrasque, le vent du désert. La surface de l'eau s'agita, une pluie chaude et abondante, boueuse, tomba sur la forêt. Un grand baobab, plusieurs fois centenaire agita ses branches et s'abattit. ( paroles africaines).

Nous rendons hommage à l'acteur burkinabé et malien Sotigui Kouyaté, partit rejoindre ses ancêtres le 17 avril 2010.
A. Tempe
Celui-ci était l'acteur fétiche de Peter Brook, réalisateur du Mahabharata, La Tempête. Entre autres réalisations il présenta une Antigone au Théâtre des Amandiers. Acteur important dans le film London River.

jeudi 22 avril 2010

Dernière partition du séjour parisien de Jan Petrus


La tête pleine des images merveilleuses de l'expo, après la nuit arrosée du Dôme, et une fois de plus les rencontres amoureuses, Jan Petrus embarqua le lendemain à bord d'un appareil de Yemenia airways en direction d'Aden 1° étape de son voyage sur les traces de "l'Homme aux semelles de vent". Il emporta avec lui un petit livre de poèmes, un carnet de croquis et un crayon.
Jan Petrus nous fera signe depuis son exil volontaire. Il aime disparaître ainsi . Et nous taper sur l'épaule le jour de son retour . Salut!!

mardi 20 avril 2010

Les rues de Dakar. Les jeunes talibés des écoles coraniques


Agnès Gruda                             christian cazals
La Presse
(Dakar) Des milliers de gamins errent dans les rues de Dakar, où ils sont censés suivre un enseignement religieux. Au lieu de ça, ils se font exploiter par de faux maîtres coraniques, qui les forcent à mendier et les battent quand ils ne rapportent pas assez d'argent. Human Rights Watch vient de dénoncer ce phénomène. Dans un discours qui a fait mouche à Dakar, Michaëlle Jean l'a carrément qualifié d'esclavage. Voyage au pays des talibés.
Vêtu d'une tunique tellement crasseuse qu'on n'en voit plus la couleur, Saliou tend sa boîte de conserve vide aux clients du marché Kermel, au centre de Dakar.

Il ne porte pas de chaussures, sa peau est couverte de gale et il se gratte furieusement. Quand on lui demande son âge, il hésite. Neuf ans? Dix?
En ce samedi matin tranquille, Saliou mendie pour son marabout - le maître de la daara, ou école coranique, où il a été placé il y a environ deux ans.
Comme la majorité des gamins qui quêtent dans les rues de Dakar, Saliou n'est pas né au Sénégal, mais dans un village de la Guinée-Bissau. C'est son père qui l'a confié au marabout qui l'héberge dans un quartier délabré en banlieue de Dakar.
Chaque jour, Saliou parcourt 20 km en bus pour se rendre en ville. Le matin de notre rencontre, tout ce qu'il avait avalé depuis son réveil, c'est du pain avec de la mayonnaise, gracieuseté d'un bon Samaritain.
Ses quelques heures de «travail» lui avaient fait gagner 400 francs CFA, l'équivalent d'un dollar. Tout l'argent était destiné au marabout.
«J'aimerais rentrer au village, mais je dois d'abord apprendre le Coran», nous a-t-il confié. Mais s'il continue à mendier du matin au soir, il n'est pas près d'avoir mémorisé tous les versets.
Saliou fait partie des milliers de gamins qui hantent les rues de la capitale sénégalaise avec leurs vêtements déchirés et leurs boîtes de tomates vides. Selon Human Rights Watch, le Sénégal compte 50 000 petits mendiants, concentrés surtout à Dakar et à Saint-Louis.
Le gouvernement a adopté une loi qui interdit la mendicité organisée. Mais elle n'est pas appliquée. Et les affaires des talibés fleurissent: leur nombre a doublé depuis sept ans.
Certains de ces gamins n'ont que 3 ou 4 ans. Ils peuvent mendier jusqu'à 16 heures par jour. Ils sont parqués dans des baraques insalubres et passent des semaines sans se laver. Ils doivent mendier leur nourriture. Et sont maltraités s'ils ne ramènent pas le «versement» exigé par leur marabout.
«Les talibés subissent des sévices extrêmes, écrit Human Rights Watch. Ce sont des conditions qui s'apparentent à de l'esclavage.»
Commerce lucratif
À l'autre bout de cette chaîne de production, des marabouts roulent sur l'or. Certains exploitent plus d'une centaine d'enfants. Leurs profits annuels peuvent atteindre 100 000$.
«C'est un trafic très lucratif, c'est mieux que la drogue, parce que la police ne vous embête pas», dit Ibrahima Niang, qui dirige l'Empire des enfants, un centre qui essaie d'arracher les talibés des griffes des marabouts et de les retourner chez leurs parents.
Logé dans un ancien cinéma, l'Empire des enfants est une oasis où les gamins peuvent jouer au baby-foot, manger à des heures régulières, suivre des cours d'arts martiaux, ou encore apprendre à écrire.
Certains des enfants y arrivent dans un état pitoyable, dit Ibrahima Niang en montrant des photos de dos lacérés et de crânes tapissés d'ulcères.
Après ce qu'ils ont vécu, ces gamins ne sont pas tous des enfants de choeur. «Tout ce qu'ils connaissent, c'est le langage de la violence», dit Ibrahima Niang. Pas évident de leur inculquer l'habitude de respecter un horaire ou de se brosser les dents!
Un des pensionnaires du centre, Galas Sene, a passé deux ans chez un marabout exploiteur. Quand il a voulu fuguer, celui-ci l'a enfermé dans un cachot. Un jour, il a vu un enfant se faire poignarder à mort par d'autres talibés. Aujourd'hui, Galas a 17 ans, tient le rôle de grand frère pour les jeunes pensionnaires de l'Empire, et rêve de devenir footballeur. Mais d'autres ne tiennent pas le coup. Ils fuguent. Souvent, ils retombent entre les mains de leur marabout.
À qui la faute?
La tradition d'envoyer les enfants dans des écoles coraniques est bien ancrée en Afrique de l'Ouest. Il y a des marabouts consciencieux et certains talibés - le mot signifie «élève» - sont bien nourris et étudient effectivement le Coran.
Est-ce par respect pour leur religion que les Sénégalais, dont 90% pratiquent l'islam, ferment les yeux sur ceux qui pervertissent cette tradition pour exploiter des enfants?
«En tout cas, je n'ai jamais vu un imam dénoncer cette pratique», déplore Ibrahima Niang.
Et les parents? «Certains ne savent pas ce que leur enfant va subir dans la capitale», dit Ousmane Sonko, éducateur spécialisé à l'Empire des enfants. Mais la pauvreté, exacerbée par la polygamie qui alourdit les responsabilités familiales des hommes, peut inciter à placer le petit dernier chez le marabout sans trop se poser de questions.
Et puis, comme le dit Corinne Dufka, du bureau de Human Rights Watch à Dakar, il existe aussi au Sénégal une certaine indifférence à l'égard des souffrances qu'endurent ces enfants. «Et c'est un des facteurs qui expliquent le fait que ces hommes qui exploitent des enfants au nom de la religion ne sont presque jamais poursuivis.»

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