Fernando Pessoa et son Ode Maritime : il y a si longtemps que M. Paul Petrogalli m'avait conseillé, dans un commentaire, d'en publier des extraits !
Il n'est jamais trop tard et je commence aujourd'hui...
Toute la vie maritime ! Tout dans la vie maritime !
Dans mon sang s'insinue cette séduction subtile
Et je rêve de voyages sur un mode indéterminé.
Ah ! Les lignes de côtes lointaines, aplaties par l'horizon !
Ah ! Les caps, les îles, les plages sablonneuses !
Les solitudes maritimes, comme certains moments dans le Pacifique
Où, par l'effet de je ne sais quelle suggestion apprise à l'école,
On sent passer sur les nerfs le fait que c'est là le plus grand des Océans,
Et le monde, et la saveur des choses deviennent un désert
au-dedans de nous !
L'étendue plus humaine, plus éclaboussée, de l'Atlantique !
L'Indien, de tous les océans le plus mystérieux !
O Méditerranée, douce, sans aucun mystère, classique, ô mer
Bonne à lécher des esplanades regardées par des statues blanches
en des jardins proches !
Toutes les mers, tous les détroits, toutes les baies, tous les golfes,
Je voudrais les presser sur mon sein, les bien sentir, et mourir !
Fernando Pessoa.
Ode Maritime.
Traduction Armand Guibert
Editions Fata Morgana.
Ode Maritime.
Traduction Armand Guibert
Editions Fata Morgana.
Et aussi : "Les Carnets de la Licorne" : http://lalicorne.canalblog.com/
Par pierre escaillas - Publié dans : F. PESSOA
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Jeudi 6 septembre 2007
Toujours avec F. Pessoa et son "Ode Maritime"...
Ah, les paquebots, les charbonniers, les navires à voile,
Se raréfient, pauvre de moi ! les navires à voile sur les mers !
Et moi, qui aime la civilisation moderne, moi qui baise
de l'âme des machines,
Moi l'ingénieur, moi le civilisé, moi élevé à l'étranger,
J'aimerais n'avoir encore sous les yeux que des voiliers
et des bateaux en bois,
Ne connaître d'autre vie maritime que l'antique vie des mers !
Parce que les mers anciennes sont la Distance Absolue,
Le Lointain pur, libéré du poids de l'Actuel ...
Et, las ! Comme tout ici me remémore cette vie meilleure,
Ces mers, plus vastes, parce qu'on y naviguait plus lentement,
Ces mers mystérieuses parce que moins connues ...
Fernando Pessoa, Ode Maritime.
R.d.V sur les "Carnets de la Licorne" : http://lalicorne.canalblog.com
Par pierre escaillas - Publié dans : F. PESSOA
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1 commentaire:
Quel plaisir de retrouver chez vous notre grand Pessoa, poète du voyage immobile !
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