Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

samedi 30 mai 2009

Un moment de méditation et de respiration intérieure

Les plages de nos pensées parfois désertes
encombrées de lichen et de bois africains, et le ressac, l'écume de nos caresses,
de nos instants d'intimité et de prière commune .
Un moment de méditation et de respiration intérieure en compagnie de Bernard-Marie Koltès
auteur, comédien, réalisateur disparu trop tôt.
Un très beau texte qui m'accompagne et que je vous offre bien volontiers.
( Christian CAZALS )
" Si un chien rencontre un chat - par hasard, ou tout simplement par probabilité, parce qu'il y a tant de chiens et de chats sur un même territoire qu'ils ne peuvent pas, à la fin, ne pas se croiser -; si deux hommes, deux espèces contraires, sans histoire commune, sans langage familier, se trouvent par fatalité face à face - non pas dans la foule ni en pleine lumière, car la foule et la lumière dissimulent les visages et les natures, mais sur un terrain neutre et désert, plat, silencieux, où l'on se voit de loin, où l'on s'entend marcher, un lieu qui interdit l'indifférence, ou le détour, ou la fuite -; lorsqu'ils s'arrêtent l'un en face de l'autre, il n'existe rien d'autre entre eux que de l'hostilité, qui n'est pas un sentiment, mais un acte, un acte d'ennemis, un acte de guerre sans motif.
Les vrais ennemis le sont de nature, et ils se reconnaissent comme les bêtes se reconnaissent à l' odeur. Il n'y a pas de raison à ce que le chat hérisse le poil et crache devant un chien inconnu, ni à ce que le chien montre les dents et grogne. Si c'était de la haine, il faudrait qu'il y ait eu quelque chose avant, la trahison de l'un, la perfidie de l'autre, un sale coup quelque part; mais il n'y a pas de passé commun entre les chiens et les chats, pas de sale coup, pas de souvenir, rien que du désert et du froid. On peut être irréconciliables sans qu'il y ait eu de brouille; on peut tuer sans raison; l'hostilité est déraisonnable.
Le premier acte de l'hostilité, juste avant le coup, c'est la diplomatie, qui est le commerce du temps. Elle joue l'amour en l'absence de l'amour, le désir par répulsion. Mais c'est comme une forêt en flammes traversée par une rivière: l'eau et le feu se lèchent, mais l'eau est condamnée à noyer le feu, et le feu forcé de volatiliser l'eau. L'échange des mots ne sert qu'à gagner du temps avant l'échange des coups parce que personne n'aime recevoir des coups et tout le monde aime gagner du temps.
Selon la raison, il est des espèces qui ne devraient jamais, dans la solitude, se trouver face à face. Mais notre territoire est trop petit, les hommes trop nombreux, les incompatibilités trop fréquentes, les heures et les lieux obscurs et déserts trop innombrables pour qu'il y ait encore de la place pour la raison.

jeudi 28 mai 2009

Roman-photo, suite..

Où l' on retrouve le Comte della Barbosa, A lire sur le blog de croukougnouche, "petites histoires sans importance"

Cérémonie 1

La nuit fut semblable à la précédente et Fausta resta très longtemps sur le Balcon. Nuit froide. Une multitude d'étoiles scintillaient dans la voûte céleste.
Transie, elle entra dans l'intimité du boudoir et s'étendit sur un sofa.
Quelques heures d'un sommeil léger suffirent à lui redonner l'énergie dont elle avait besoin aujourd'hui.
Certains bruits parvenus à ses oreilles pendant son sommeil lui firent comprendre que les hommes chargés de la crémation étaient déjà au travail.
Après avoir déposé Luigi dans un cercueil de bois blanc ils l'emportèrent vers le crématorium dans une grande limousine blanche.
Le petit groupe d'amis se retrouva, très tôt, dans les jardins de l'immense bâtisse ancienne, et pénétra en silence dans la grande salle de méditation au centre de laquelle se trouvait le catafalque.
Un jeune adolescent, le protégé de Luigi, son fils spirituel, habillé de blanc, les cheveux bruns bouclés, chantait de sa voix de haute-contre le magnifique texte de Bob Dylan: " He was a friend of mine".
L'assemblée fut plongée dans un moment de méditation.
La tension fut extrême quand le jeune homme prononça cette pensée de Rilke:
"Il est étrange, sans doute, de ne plus habiter la terre;
de ne plus suivre ces coutumes, qu'on vient d'apprendre à peine;
et de ne donner plus aux roses, à d'autres choses en promesse,
la signification du devenir humain; de n'être plus
ce qu'on avait été dans l'angoisse infinie des mains,
et puis d'abandonner jusqu'à son propre nom, tel un jouet brisé."
Puis ce fut l'intervention des praticiens de la crémation.
Dans une pièce contiguë le four flamboya.
Enfin les participants à la cérémonie attendirent dans un salon anonyme. Pas de fleurs, pas de prières.
L'attente. Pour les uns quelques larmes, certains conversaient entre eux. Le père San Felice lisait son bréviaire. Fausta, était plongée dans un texte de l' Enfer de Dante.

lundi 25 mai 2009

Le lendemain. ( suite )

Le chant des premiers gondoliers sur le Canal de la Brenta parvint à ses oreilles en accord avec le roucoulement des pigeons et le son cristallin de l'angélus. Elle étira son corps souple de danseuse et ressentit dans tous ses muscles la présence d'une nouvelle vie qui allait l'emporter vers des aventures dont elle rêvait depuis sa liaison avec Luigi. Celui-ci lui avait tout donné mais il manquait le mystère, la joie intérieure face aux situations nouvelles, l'improvisation des gestes et la créativité des mots, des sourires, des caresses. Elle désirait vivre en toute liberté. L'image du comte était présente et s'imposait à ses pensées. La matinée fut riche en démarches administratives et nécessaires pour cette nouvelle situation. Le lendemain serait le jour de la crémation de Luigi, puis le départ immédiat pour l'île de Lampedusa, terre natale de l'industriel. Pour respecter les dernières volontés du vieil homme Fausta demanda aux personnes présentes à la cérémonie d'être vêtues de blanc. L'urne blanche en figure de proue de la goélette blanche de l'industriel. Voiles blanc immaculé. Ni fleurs ni couronnes.

vendredi 22 mai 2009

Veillée funèbre de Luigi Castiglione

A l'issue d'une soirée vénitienne, Luigi Castiglione est décédé à son domicile de Padoue.
Le roi de la machine - outil venait d'assister au dernier bal masqué du Carnaval dans les salons du Palais Moretti.
Ces quelques lignes d'un journal Romain sont reprises dans la presse locale.
Les radios et les chaînes T.V reprennent la nouvelle et l'étoffent en parlant du couple Fausta / Luigi.
La nuit précédente est encore chevillée au coeur de Fausta. La beauté de la serre, les savantes caresses du comte, les paroles murmurées, ses soupirs, ses moments de jouissance entrouvrant les portes du paradis, le chant d'une harpe dans les bosquets du grand parc du palais Moretti... et maintenant la chambre mortuaire, silencieuse. Seules les paroles du prêtre et du personnel de maison parviennent étouffées aux oreilles de Fausta.
Eros et Thanatos, dualité mythologique toujours présente à l'esprit de cette belle femme pulpeuse.
Aujourd'hui tout est en pleine lumière. Luigi, gisant, le prêtre, la petite assemblée versant quelques larmes et soudain le téléphone.
Un valet prononce aux oreilles de Fausta ces quelques mots: Le comte. Elle se saisit du combiné et ne peut que soupirer doucement en versant quelques larmes. Elle même interrompt la communication.
A la minuit quelques personnes entrent, viennent s'incliner devant la dépouille de Luigi, et prennent place sur les sièges disposés autour de la couche. Fermant les yeux certains entrent en méditation, d'autres marmonnent des patenôtres inintelligibles. Fausta, effrayée par tant d'hypocrisie se retire en silence et va s'étendre dans son petit boudoir tout de rouge tendu.
Ce boudoir dans lequel elle aime s'étendre, les jours d'angoisse et de nostalgie. Une couche lui permet de s'étendre lorsqu'elle reçoit ses ami(e)s.
Maintenant, le vieil homme qui partage sa vie s'efface et lui laisse une totale liberté.
Elle sait que c'est son voeux le plus cher. La nuit... Les heures qui s'égrènent la plongent dans le sommeil. La grande maison est calme. Parfois des pas résonnent dans le couloir et la porte de la chambre mortuaire grince légèrement.

Canal de la Brenta

Canal de la Brenta menant à la grande maison de Luigi Castiglione, roi de la machine - outil.

Court métrage d'animation de Thi-Von Muong-Hane

Morning songs, mon court métrage d'animation / my short animated movieBoîte de réceptionX cazals.christian.miscellanees@blogger.coX Répondre à tousTransférerRépondre par chatFiltrer les messages similairesImprimerAjouter à ma liste de contactsSupprimer ce messageSignaler comme phishingSignaler le message comme non-phishing. Afficher l'original. Afficher avec une police à chasse fixe. Afficher avec une police à chasse variable.Texte du message indéchiffrable ?Pourquoi ce message est-il considéré comme spam/non-spam ?Thi-Von Muong-Hane afficher les détails 12 mai (Il y a 10 jours) Répondre Coucou vous tous !!!Hi everybody !!! Voici le lien vers le film d'animation que 2 potes lao et moi nous avons réalisé. Il a gagné le 3ème Prix et le Prix du jury au 1er festival de films au Laos. J'espère que vous prendrez autant de plaisir à le regarder que Chongkham, Vilakone en avons eu à le faire... 2minutes 45 juste pour rire... pour vous montrer ma vie au Laos. Here is the link to the animated movie 2 buddies of mine and I directed. It won the 3rd and the Audience Prize at the 1st movie festival in Laos last sunday. I hope you will enjoy it as much as we enjoyed making it... 2 minutes 45 just for fun... to show you how my life in Laos is. http://www.youtube.com/watch?v=71YZ9jUCeys N'hésitez pas à me faire des remarques et au plaisir de vous voir bientôt, tous en forme !Feel free to make any remark and I hope to see you all soon, in good shape! T.Von

jeudi 21 mai 2009

Magie sur le sable/ Plage de Sète/Compagnie Cacahuète/ Danse/Udaïpur India.

Stage de Danse-improvisation au Lieu Noir, à Sète Par Josy Corrierri, Du 1er au 5 Juillet de 9h à 12 h ( les après midi, libres sont réservés aux découvertes de la région, Aux délices de la plage , des merveilles de Sète, etc.) Du 13 au 16 Août de 9h à 13 h "L'Espace et ce dont il est fait: un prétexte au mouvement....." Du dedans au dehors du Corps..... De l' intérieur du studio au bord de la mer.... Comment le corps se bouge et comment nait la danse? Josy Corrierri Si vous êtes intéressés, vous pouvez joindre cette amie très chère , Chorégraphe , comédienne et danseuse, Qui , depuis plusieurs années fait vivre aussi un stage -rencontre A Udaïpur , en Inde, Est l'initiatrice de nombreuses créations alliant la danse et les arts visuels , En partenariat avec musiciens , plasticiens et performers.contact email: josy.corrierri@club-internet.frPortable: 06 20 71 57 42Possibilité d' hébergement sur place . Son compagnon, Pascal Larderet, Démiurge de la compagnie Cacahuète , Incontournable, dans le milieu du théatre de rue, Est le fondateur Du Lieu Noir , qui accueille des résidences d' écriture des arts de la rue. Tout çà pour vous dire que ce lieu , ces gens, sont des exceptions, Des Ovnis. Qui rendent la vie plus belle , plus drôle, Plus intense , plus folle .. Et que je les remercie d' exister Et d' avoir le talent de faire partager Avec une grande générosité Leurs passions d' artistes!! Publié par croukougnouche à l'adresse 23:30 0 commentaires dimanche 17 mai 2009

mercredi 20 mai 2009

Texte 5 / Retour à Padoue .

Elle sentit son corps épuisé.
Sur le haut du perron elle tremblotait et la trop grande lumière du matin l'aveuglait.
En contre bas l'eau de la lagune l'appelait et elle ne put résister à la tentation de s'approcher et de plonger la pointe de son pied - elle venait de retirer ses bottes qui comprimaient ses chevilles et la gênaient dans sa marche - . La fraîcheur de l'eau éveilla en elle un frisson de bien être.
Pleine d'une nouvelle énergie elle héla un gondolier paresseux et se fit transporter vers Padoue par le Canal de la Brenta. Un taxi de luxe la déposa devant le superbe et désuet Hôtel particulier de Luigi à deux pas de la Basilique Sant' Antonio.
Un battement particulier du coeur, une angoisse indéfinissable, ses mains devenaient moites.
Ce n'était pas la première fois que son corps s'était détaché de l'emprise de Luigi. Elle était libre et ne se privait pas de cette liberté. Alors ... pourquoi?
Elle pénétra en silence, repoussant le grand portail de bronze. Il régnait un silence étrange dans les corridors; une odeur bizarre la saisit, une odeur d'encens, de cire brûlée...
Elle avança vers le grand salon de lecture, lieu protégé, dans lequel elle venait se réfugier pour converser avec Luigi. Elle aimait l'écouter raconter ses aventures de jeunesse et l'assurait de sa fidélité. Il vieillissait et maintenant avait besoin de cette présence encore jeune et belle. Un viatique dans son parcours maintenant difficile.
Elle fut surprise de croiser le Père San Felice qui se dirigea vers elle avec un geste de compassion appuyé. Il lui saisit l'épaule, la serra contre son coeur. Mon enfant... mon enfant...Elle comprit, regarda les portes de la chambre et lentement se dirigea vers le lieu où reposait la dépouille du vieil industriel.
Sa mort était récente. Il reposait le visage calme. Fausta prit une chaise, s'assit à la tête du lit, et lui saisissant une main resta ainsi dans le calme de la méditation. Il commençait à faire sombre. Seul le prêtre et un ou deux valets priaient dans un monologue incompréhensible.

Les fleurs et les senteurs au détour d'un chemin dans les bois et à proximité des torrents, dans l'intimité des draps, dans le secret des corps.

entre deux pierres sèches, blotties, enchâssées en racine éternelle,
odorantes
la fleur, d'un pétale vêt la femme dénudée,
le corps, éperdu, bouleversé en ivresse solaire.
Étranges bijoux façonnées et ciselées,
fleurs odoriférantes,
senteurs aux creux des chemins,
des lieux secrets du corps
des sables du désert
matin froid des nuits tropicales.
Un vieux tilleul parfume le jardin.
L'herbe fraîchement coupée m'abreuve et calme le doute qui m'étreint.
Éveil de la nature.
Nous marchons vers les sommets, ricanement des marmottes.
Les éboulis de pierres volcaniques palpitent en énergie.
Des senteurs de soufre et de magma en repos.

samedi 16 mai 2009

Mort de Roger Planchon

Disparition de Roger Planchon : la SACD salue un grand homme de théâtre et de cinéma Grande figure du théâtre et de la décentralisation, Roger Planchon a marqué plus de 50 ans de création et d’engagement pour le texte, la mise en scène et le cinéma. Travaillant aussi bien les textes contemporains que les classiques, les portant vers tous les publics par une dramaturgie nouvelle et libre, il a également mis son talent artistique au service du cinéma en réalisant plusieurs long-métrages.Engagé toute sa vie pour la décentralisation théâtrale et cinématographique, Roger Planchon avait ouvert son premier théâtre à Lyon dès 1952 avant de créer le TNP à Villeurbanne. Il est aussi l’initiateur de Rhône-Alpes cinéma, qui, depuis 1990 a coproduit plus de 200 films et est à l'origine du développement du soutien des régions françaises au cinéma. En 2002, Roger Planchon ouvrait également à Villeurbanne un studio de cinéma pouvant servir de salle de spectacle, Studio 24. Roger Planchon a, par son acuité artistique, son engagement et sa puissance de travail, formé et inspiré toute une génération d’auteurs et metteurs en scène de théâtre, qui, aujourd’hui rendent hommage à l’homme qu’il était et à l’œuvre qu’il laisse. Adresses et sites utilesOrganisations professionnelles, associations, écoles... FAQ Question / RéponseUne réponse à chacune de vos questions Ressources & téléchargementsTous les documents indispensables ... GlossairePour comprendre le jargon du droit d'auteur Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques9 rue Ballu, 75009Paris, FranceTél. : +33 (01) 40 23 44 55 Plan d'accès Contacts Abonnement newsletter Nos fils RSS Téléchargez le lecteur PDF Informations légales Crédits webmaster@sacd.fr

mercredi 13 mai 2009

Fausta et les diamants, texte 4 /

Fausta ne sut pas vraiment comment elle était rentrée chez elle ..... A travers les voilages, le ciel était déjà fort lumineux: Quelle heure pouvait-il être? Elle essaya de se remémorer la fin de cette épuisante soirée: Luigi ,fatigué , prétextant une réunion matinale S' était fait raccompagner directement Dans leur villa de Padoue , Elle-même décidant de rester pour la nuit Dans leur appartement de Venise.. Elle avait échangé des banalité d' usage avec plusieurs connaissances, Et après avoir bu deux autres coupes de champagne , S' était trouvée face au personnage mystérieux aperçu Du haut de la fenêtre, Pietro Moretti avait fait les présentations , avec un petit sourire narquois: "Mon vieil ami , Gianfranco della Barbosa, qui revient Tout juste d' un périple de prospection, en afrique du sud-est!" -Pour trouver quoi?", avait soufflé Fausta intriguée, -Ceci , ma chère !" avait répliqué le Comte , En plongeant une main très bronzée et quelque peu velue Dans l' échancrure de sa chemise de soie. Il avait fait apparaitre un petit sac , pendu au bout d' une chainette d' or, Et , d' un geste ostentatoire ,versé le contenu Au creux de la main fine de Fausta, Dont il s' était emparé brusquement , La prenant au dépourvu . Le contact glacé des pierres la fit frissonner , Instinctivement , elle referma ses doigts et ses paupières. Le rire tonitruant de Barbosa la fit sursauter, Elle rouvrit les yeux , comme égarée Et contempla le contenu de sa main : Des diamants bruts , de toute beauté , Une vingtaine , au jugé , dont trois avaient des reflets bleus. "Et bien, chère Madame Beresini ,que pensez-vous de ma petite récolte? -Vraiment stupéfiante , mon cher Comte, quelle vie aventureuse que la vôtre! -Vous ne croyez pas si bien dire , belle Dame , j' ai du m'enfuir au plus vite Après cette trouvaille , heureusement que mon hélicoptère privé me suit toujours à la trace, Sinon, je ne serais pas ici , en votre si gracieuse compagnie, Il faut dire que mes guides n' ont guère apprécié la manière Dont je les ai entourloupés: Leur part n' a pas été aussi....belle que celle que vous tenez , Leurs sbires , armés jusqu' aux dents attendaient à mon hôtel, Où je me suis bien gardé de repasser , Laissant valise et autres effets inutiles en cadeau d' adieu!!" Puis , le Comte , prenant doucement entre les siennes , La main de Fausta, avait remis les précieux diamants Bien au chaud contre sa poitrine , Faisant disparaitre le petit sac de tissu brun sous l' encolure De sa chemise d' apparat . Ensuite , tout était flou: Fausta se souvenait d' avoir dansé , Dégusté un breuvage exotique Apporté par Gianfranco dans la véranda aux fleurs tropicales, Mais rien de précis n' émergeait de sa conscience , Seule une vague torpeur et la sensation D' avoir vécu une expérience vénéneuse, Lui laissaient un trouble indéfinissable . Elle se leva et tira complètement le rideau pour admirer la Salute: Une légère vapeur montait de l' eau , Mais le ciel , dégagé , promettait une belle journée. Les clochers sonnèrent soudain , avec de petits décalages , mais avec un bel ensemble, " Seigneur! 14h !!, déjà!!" Elle s' habilla à la hâte , et en ouvrant son petit sac de soirée Pour y prendre son mouchoir , En fit tomber une pierre aux reflets bleutés. Elle eut un choc , et tout lui revint soudain , Comme une vague noire et insondable : La véranda , la lumière glauque des verrières, Le cocktail douceâtre et entêtant , Les lèvres très rouges sur les dents aiguisées, Un visage penché sur elle ..et.. Le rouge envahit son cou où elle porta convulsivement ses mains... Ce cadeau dont elle ne souvenait pas Devait avoir eu une contrepartie des plus fâcheuse pour sa réputation... Vite ! quitter cette ville et ses chimères , reprendre pied dans la réalité, Et retourner à Padoue . Rien ni personne n' existait vraiment , ici , Des masques , des silhouettes fuyantes, Des fantômes , des ombres, Quelle importance ?? Du vent! Chaussant ses bottes , elle enfila ensuite son manteau noir , Et , le coeur plus léger , elle referma la porte de l' appartement Et dévala ,les marches de l' imposant escalier , Pour rejoindre la vraie vie. suite proposée par Croukougnouche

dimanche 10 mai 2009

Fêtes Vénitiennes. Texte 3/ Palazzo di Borgho. Christian CAZALS

Fêtes vénitiennes. Texte 3 Masques et Bergamasques / Palazzo di Borgho Des Pierrots lunaires, d'extravagantes sorcières, des diables en rut hurlant la jouissance des enfers, accouplement de divinités chtoniennes, musique angélique sur la lagune, tambourins, mandoline, guitares, grands éclats de rire et cris énamourés, chants de gorge et roucoulements... Le corps souple des femmes au rythme languissant autour du nouvel arrivant. Des chuchotis... Le comte...le comte... des larmes, et Fausta Berestini s'avançant vers lui mue par le désir, attirée par sa présence. Elle pénètre l'aura du comte pour se perdre. Noblesse de sa démarche, mouvement souple des hanches, creux des lombes au parfum musqué. En toute sérénité son corps glisse et vient se lover contre celui du comte, qui laisse aller son regard sur la naissance des seins . Une coupe tendue par la main d'un jeune éphèbe, le champagne glisse dans le corps échauffé de Fausta, son visage s'empourpre, ses lèvres s'entrouvrent, une étrange vibration agite ses cuisses. Le couple pénètre la foule multicolore folle de rythme et de musique. Luigi les regarda s'éloigner vers la grande véranda du palais, lieu étrange, jardin intérieur et secret dans lequel les amants s'étreignent et mêlent le suc de leur plaisir tout en prononçant des
mots étranges.
Le vieil industriel padouan s'appuie contre le balcon de marbre, il sent le froid de la pierre le pénétrer. Comment ne pas penser aux derniers instants de sa vie laborieuse? Il respire les effluves de la lagune à cette heure criblée par les lanternes des gondoles. La douleur au sommet du thorax s'intensifie . Il décide de prendre une gondole et de rejoindre Mestre par le canal , puis sa grande maison solitaire dans les faubourgs de Padoue.
La Véranda
* Lieu discret Grande baie vitrée réchauffant la couche des amants Plantes tropicales Et senteurs poivrées les roses et les œillets enivrent le cœur et les gestes lents sur les corps étendus... Extatiques.
Au lever du soleil les amants en lévitation iront sur les bords de la lagune. Fausta blottie dans les bras du comte laissera son regard se perdre dans les brumes matinales. Elle songera à Luigi . Les derniers masques s'éloigneront du palais . Fausta épuisée fermera les yeux. La respiration des amants sera une.

mercredi 6 mai 2009

Début de soirée..

Fausta Beresini avait rencontré Gianfranco della Barbosa del Popolo Quelques temps avant le décès de son mari Luigi. Elle avait croisé son regard lors de la réception donnée chez des amis communs, Lors des festivités du Carnaval. Malgré la bise cinglante et l' humidité de cette fin d' hiver, Elle portait ce soir là, une robe très ajustée , Un fourreau de brocard émeraude Bordé d' une dentelle ancienne de sa grand-tante Stefania Bruno, Qui , dans sa jeunesse en avait appris l' art délicat Par sa nourrice de Burano. Cette robe était sa préférée , Pour rien au monde elle n' aurait songé à en porter une autre , Pourtant , Luigi , très prodigue , Lui avait proposé à plusieurs reprises de faire quérir Maria Vianello , la meilleure costumière de Venise, (elle travaillait d'ailleurs régulièrement pour La Fenice) Et de lui faire imaginer et réaliser une robe hors du commun, Pour rendre hommage à sa beauté . Mais, Fausta, avec une moue charmante , avait toujours refusé: "Caro mio, tu sais bien , je suis comme Cinderella , Je ne vais pas au bal sans ma robe magique!!" Et c' était ainsi depuis au moins dix ans , Fausta Beresini, parée de son immuable robe émeraude , La gorge ornée d'un collier toujours différent ( on disait qu' elle vouait aux pierreries une passion coûteuse) Sortait sur le ponton devant sa demeure , le soir du 10 Février, Enveloppée d' une lourde cape doublée d' oppossum, Pour attendre la gondole qui les mènerait, Glissant sur les eaux noires du canal , Vers la chaleur , les parfums, la musique, les tourbillons effrénés de la fête . Luigi , très droit et élégant , tenait légèrement le coude de son épouse Pour l' aider à monter dans l' embarcation. Il enroula plus étroitement l' écharpe blanche de fin cachemire Autour de son cou, La gêne qu' il ressentait déjà depuis plusieurs semaines Lui taraudait douloureusement la poitrine, Mais jamais il n' aurait imaginé manquer cette soirée, Un rituel dans leur vie mondaine bien remplie. Tournant la tête, il admira le profil de son épouse: En prenant de l' âge , Fausta avait gardé tout son mystère Et sa séduction . Et c'est nimbés d' un certain panache , Accueillis avec effusion par le maitre de maison , Qu' ils firent leur entrée chez les Moretti, Couple richissime ayant fait fortune dans les gisement de platine en afrique. Beaucoup de vieilles familles d' aristocrates vénitiens Les considéraient comme d' infâmes parvenus, Le bruit courait même qu' ils avaient des appuis inavouables , Mais , c' est chez eux que se faisaient et se défaisaient les modes, Ils étaient à la pointe de la branchitude : Le luxe encanaillé d' un soupçon de vulgarité , Mais avec un tel sens de l' à-propos , Qu'il en devenait le summum du bon goût: Tels en témoignaient ces somptueux et criards rideaux oranges Contrastant avec les tables nappées de turquoise , Dressées avec ostentation de verreries d' un violet ténébreux Et d' assiettes contemporaines d' une laideur certaine. Dans l' immense salle de réception , la foule déjà compacte Se pressait autour des buffets où le champagne coulait à flot. Luigi joua des coudes pour atteindre le lieu stratégique . Plus loin , au son d' un orchestre à cordes , des couples évoluaient sur le parquet de danse. Fausta , appuyée contre l' embrasure d' une des hautes fenêtres, Plongeait son regard sur la volée de marches de l' embarcadère , D' autres invités continuaient à arriver, Elle percevait des rires et des exclamations, Les capes virevoltaient , laissant entrevoir des étoffes chatoyantes, Les visages masqués se renversaient, Offrant leurs regards énigmatiques Des lèvres rouges s' entrouvraient, Soudain , l'intérêt et la surprise allumèrent ses yeux: Un homme de haute stature venait de sauter à terre , Son visage nu , très blanc sous la lueur des lampadaires , Se détacha soudain et frappa son imagination: Ces traits aux lignes brutales lui rappelèrent Ceux qu' elle prêtait,adolescente , aux héros mythiques Des épopées antiques : Ulysse , Demetrius .... Reculant brusquement de son poste d' observation , elle faillit bousculer Luigi et la flûte de champagne Qu' il venait très galamment lui apporter: "oh! désolée ! mille merci! je meurs de soif , Viens , allons examiner de plus près tout ce beau monde Et nous moquer un peu de ces oiseaux au plumage tapageur!!!" Elle lui échappa, fendant la cohue avec aisance , Laissant glisser sa traine aux reflets de bronze, Ses épaules nues jaillissant de l' écrin de sa robe , Et bientôt , seule sa nuque délicate fut visible au milieu de cette mêlée bigarée.. 0 suite de l' histoire de Christian ,proposée par Croukougnouche

dimanche 3 mai 2009

Le Voyage

Le Comte Gianfranco della Barbosa del Popolo bondit dans son gros cigare motorisé au mouillage face à la plage du Lido, il file à grande vitesse grâce à la puissance phallique du hord-bord. L'étrave du monstre marin fend l'eau glauque et nauséabonde de la lagune vénitienne, éperonne des corps étranges - poissons déchiquetés, humains rejetés la nuit par les tueurs de la Camora - .
Les embruns fouettent le visage, les bras découverts, les appâts généreux de celle qui l'accompagne, femme aimante d'un jour, d'une nuit, d'un voyage.
A bâbord une chaloupe mortuaire couverte de grands voiles noirs .
A tribord, enveloppée de brumes , l'île de Murano.
Les souffleurs de verre travaillent à la réalisation de son personnage statufié.
Pour l'éternité il sera présent en Sicile natale dans la maison familiale.
Pour l'heure, le jet privé rugit et se prépare au départ tonitruant du comte.
Nous le reverrons toujours dans l'extase, un sac de diamants autour du cou, caché sous sa chemise et caressant son torse velu . Un grand cri orgasmique agitera sa couche.

samedi 2 mai 2009

Soutien à Pierre Etaix.

Objet : SOUTIEN A PIERRE ETAIX suite...Répondre à : Les amis de Pierre Etaix <lesfilmsdetaix@gmail.com> PLUS QUE DEUX SEMAINES POUR SAUVER LES FILMS DE PIERRE ETAIX !!Bonjour,Il y a quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, vous avez signé la pétition demandant la ressortie des films de Pierre Etaix. Du fond du coeur, merci ! Le 10 mai 2009, nous espérons rassembler 50 000 signatures. Elles seront remises à Madame Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication quelques heures avant l'ouverture du 62 e Festival de Cannes. Si, comme chaque signataire, vous invitez une seule nouvelle personne à signer cette pétition, nous pouvons atteindre les 50 000 signatures. Donc, ne re-signez pas la pétition (les doublons sont décomptés) mais parlez-en à vos amis,collègues, conjoint... ou mieux, prenez un peu de temps et copiez / collez le petit texte ci-dessous et transférez le message à tous vos contacts. Par avance, merci de votre aide et de votre soutien. Si vous ne souhaitez plus recevoir de nouvelles de Pierre Etaix, vous pouvez vous désabonner ici Texte à copier / coller et à transférer à vos contacts et amis (n'hésitez pas à le personnaliser) Chers amis, A quatre-vingts ans, Pierre Etaix, clown, dessinateur et cinéaste ne peut plus montrer ses films !! Ses cinq longs métrages (dont quatre co-écrits avec Jean-Claude Carrière)sont aujourd'hui totalement invisibles, victimes d'un imbroglio juridique scandaleux qui prive les auteurs de leurs droits et interdit toute diffusion (même gratuite)de leurs films. Alors, si comme moi, vous souhaitez comprendre les raisons de ce rapt culturel et signer la pétition pour la ressortie des films de Pierre Etaix, visitez ce lien: http://sites.google.com/site/petitionetaix/ N'hésitez pas à faire suivre ce mail à tous vos contacts et amis avant le 10 mai 2009, date de remise de la pétition à Madame Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication. Par avance, merci de votre aide. -- Delphine PreslesLe Village La Maison du Milou07700 BIDON 04.75.50.04.4606.35.28.43.16 preslesdeschamps@gmail.com