Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

mardi 30 décembre 2008

Appel à création

Comment survivre quand on est palestinien? Comment survivre quand on est français ou américain? Comment lever la tête des mangeoires tièdes où les puissants nous déversent à grand frais catastrophes annoncées, menus plaisirs sans joie, phrases pieuses, humiliations et menaces? Comment échapper a la honte d'être bétail et soldat malgré soi de l'Empire? Comment surnager dans les lagons du consensus, dans les eaux dormantes de la pensée unique? Comment dévier de la conduite unique, de la bonne conduite normée, codée, obligatoire? Comment briser la camisole de force, la cuirasse sécurisante, des comportements totalitaires et des appels urbi et orbi aux lynchages et aux génocides? Pour survivre , il faut rester éveillé, lutter, se battre. Résister, non pour revenir au passé, mais pour exi ger que soit respectés tous les droits de l'humanité, l'humanité dans chacun de ses principes , l'humanité dans chacun de ses individus jusqu'au dernier , au plus frêle et au plus démuni d'entre nous. Pour survivre , il faut prendre parti et nouer des alliances contre les forces de mort, leurs armes, leurs mercenaires et leurs symboles. Pour survivre, pour avoir la force, l'intelligence et le coeur de lutter, et parceque cela est constitutif de l'humaine condition, il faut créer des biens pour le bonheur de l'homme. Mais il faut aussi créer dans son imaginaire: innover, inventer, imaginer, laisser monter en soi l'utopie, le rêve, le sentiment, l'humour, la métaphore, la fable, le conte.... Pour survivre , nous devons oser créer, réapprendre à créer et nous persuader que chacun porte en soi, inaliénable et dont il est responsable , la puissance de création. Texte de Joseph Carret- Tarrek écrit au 4 ° trimestre 2001 . Hôtel de Digoine Bourg Saint Andéol. Atelier d'écriture Traces compagnes & Pandora. Il est midi aujourd'hui. Le hamas est toujours en état de siège. Notre prochain billet : les enfants de Gaza.

vendredi 19 décembre 2008

Lapidation

Les portes du stade s'ouvrent sur les dunes
femme lapidée.
Le sable est chauffé à blanc et l'humide
poudre grise parsemée du rouge du sang frais
de larmes et de chair.
De blancs lambeaux du suc interne qui fait battre le coeur
active les poumons
brise la voix
étire la gorge dans un gémissement étouffé.
Cri de la foule enturbannée
foule mâle au visage de bistre.
Un vautour le bec sanglant guette l'instant de la chute.
Le repos des membres étirés brisés lacérés
le sang des flaques desséchées et le chant rauque des dunes
pénètrent l'espace de douleur
- les portes du stade sont largement ouvertes -
musique du sable frappant les feuilles caduques
des plantes solitaires.
Le lointain du désert crève de chaud et de froid aux heures du jour et de la nuit.

dimanche 14 décembre 2008

histoires de chats

Les attributs du chat: La maison: Lorsqu' on pense à un foyer, on voit aussitôt un chat qui se chauffe prés de l' âtre. Quand Hansel, le petit héros du conte de Grimm , hésite à quitter sa maison, il dit à sa mère qu' il voit le chat sur le toit. EMPORTER LE CHAT , c' est sortir d' une maison sans dire adieu à personne, déménager complètement, le chat étant, de tous les animaux domestiques, le plus fidèle au logis . Ronronnement et miaulement : On pense que le chat est doué de parole. Dans " le petit chaperon rouge" morvandeau,adjoint de l' initiateur, il dévoile à l' enfant qu' il est en train de manger la chair de sa grand-mère. Mais souvent, quand il parle, c' est pour menacer les hommeset les défier, comme dans l' histoire marocaine de ROUDIA , ou pour annoncer la mort du roi des chats. Les paysans français pensaient qu' à minuit la veille de Noël les paroles des chats étaient compréhensibles par les hommes . Le ronronnement du chat adulte est une spéficité du chat domestique, une sorte de régression entretenue par la vie en captivité. En effet, les félins sauvages ne ronronnent aue lorsqu'ils sont bébés, avant 2 ans, pour attendrir leur mère et échapper à ses crocs!! Le chat Porte-bonheur: Il est entièrement noir, sans aucune tache d' autre couleur. En Bretagne, on l' appelle " chat d' argent" .Il n' accomplit son devoirque lors d' une des fêtes de la Vierge. Ce jour-là,la maitresse de maison doit lui donner le sein, puis , lui mettre sur le dos deux petits sacs, l' un chargé d' or ou d' argent , l' autre vide. Il se met alors en route pour une destination inconnue et revient exténué, portant dans le deuxième sac une somme identique à celle qui lui a été confiée. Sa maitresse lui prépare alors une jatte de bouillie, le frictionne et le réchauffe devant le foyer en lui parlant gentiment. Mais attention: un chat qui a servi 9 maitres emporte l' âme du neuvième en enfer. aussi, dès qu'un homme a fait fortune, s' empresse-t-il de donner son chat noir à un voisin, en accompagnant au besoin ce cadeau d' une poignée d' espèces sonnantes et trébuchantes. Un deuxième conseil: l' argent reçu par ce moyen doit être aussitôt dépensé ou changé . D' une personne à qui tout réussit, on dit qu' elle a trouvé le chat d' argent. Cette même croyance se retrouve dans d' autres pays, au Japon, par exemple. Dans le même ardre d' idées, les Lapons danois aiment posséder un gros chat noir auquel ils confient tous leurs secrets, et qu' ils consultent pour leurs affaires .... anecdotes extraites du très beau livre: Griffes de velours, contes de chats par Edith Montelle , collection Le Miel Des Contes, chez Slatkine/Sodifer

mercredi 10 décembre 2008

Un désordre de pétales rouges

Commençons par une histoire. Elle est vraie. Elle est arrivée à un ami écrivain. Les histoires qui nous arrivent viennent du fond de notre coeur. Elles viennent du plus lointain et rien n'est plus lointain que le fond sans fond de notre coeur. Ce qui arrive ce soir -là à un écrivain s'est mis en marche depuis des années. Ce qui arrive est une rose rouge, brûlant dans la main d'un jeune homme. L'écrivain est assis derrière une table. Il signe des livres. Le jeune homme s'avance. Il a l'air triste. Il a mis la tristesse sur son visage et il regarde brûler sa tristesse dans la rose qu'il tend à l'écrivain. Il lui dit : je vous aimais. J'aimais vos livres, d'amour. Avant. Quand vous étiez pur. Quand vous étiez intouché par la lumière de ce monde, quand vos livres circulaient dans les souterrains de ce monde, dans les soubassements de cette vie. Autant que vos livres, j'aimais cette circulation taciturne des mots, cette résistance sourde de quelques paroles pauvres. Vous lisant j'entrais aux catacombes. Vous êtes écrivain et donc vos mots ne vous appartiennent pas - ce sont les mots des pauvres, des muets, des bêtes, des arbres, que sais-je encore. Un écrivain est grand non par lui-même mais par la grandeur de ce qu'il nomme, et je ne sais pas d'autre grandeur que celle de la vie faible, humiliée par le monde. Et voici que le monde vous acclame, voici que le monde vient vous chercher et j'ai peur de ne plus vous reconnaître, de ne plus m'y retrouver dans tout ce bruit. Je ne vous demande pas ce soir de signer un livre. Je me moque des livres. Je vous demande de continuer à ne signer que les roses qui brûlent d'amour au monde désert, dans les jardins d'un monde sans eau. Voilà ce qu'il a dit , le jeune homme. Aux Editions Lettres Vives / Collection entre 4 yeux. Un texte à lire ensemble comme on chante en choeur. Le plaisir de découvrir une pensée. Méditer sur le texte. S' ouvrir au chant de l'écrivain. Nous devenons la fleur rouge posée sur le coeur.

lundi 8 décembre 2008

Elégies de Duino. R.M. Rilke

Réponse à un blogger au sujet du texte sur les Anges: Qui , si je criais, qui donc entendrait mon cri parmi les hiérarchies des Anges? Et cela serait-il, même, et que l'un d'eux soudain me prenne sur son coeur: trop forte serait sa présence et j'y succomberais. Car le Beau n'est rien autre que le commencement de terrible, qu'à peine à ce degré nous pouvons supporter encore; et si nous l'admirons, et tant, c'est qu'il dédaigne et laisse de nous anéantir. Tout Ange est terrible. Ces vers résonnent en moi, se répandent sur mon coeur, et je les offre à tout lecteur de ce Blog.

vendredi 5 décembre 2008

Rencontre Sarko / Dalaï Lama à Gdansk

nous sommes au delà de nos orientations politiques.
Suite au billet expédié hier nous vous demandons d'être demain en harmonie
et de permettre ainsi de lutter avec efficacité contre les forces malsaines
dont le seul but est de nous diviser.
Nous pouvons avec la méditation combattre et ainsi nous élever spirituellement.
"Nous devons être le changement que nous voulons voir dans le monde"
Ghandhi

La Chine, son regard policier et mercantile

Que la Chine s'occupe de la signature du traité concernant les bombes à fragmentation, larguées sur le sol et qui font de nombreuses victimes par la dispersion de leurs fragments, surtout en Afrique et parmi les enfants, au lieu de s'occuper du voyage de notre président et de sa rencontre annoncée avec le Dalaï - Lama dans la ville de Gdansk. Ce message va être complété et développé, et nous nous chargerons de sa diffusion sur le web et les ondes radios.
Nous demandons aux contributeurs de ce blog et aux artistes qui animent ce blog et écrivent de nous assister dans cette diffusion.
Possibilité d'envoyer des photos et des vidéos libre de droits. Merci & à bientôt.
Christian CAZALS

dimanche 30 novembre 2008

Nos coeurs épluchés / Babacar SALL

Nous nous retrouvons tous les deux
Avec nos baluchons scellés d'adieux
Sur les lacs bleutés d'indigo
D'où parut à la nage
La naïade tenant en gage
Nos coeurs à peine épluchés
*
La bonne saison
N'était pas aussi loin
Et nous cueillions
Sur la berge parfumée
Des rivières d'encens
Les pétales tamisés
Et les lampions pondus
Sur les nervures
Des nénuphars
Pour joindre notre blog africain: africultures.com puis afriblog identifiant: cazguard
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Nos coeurs épluchés / Babacar SALL

vendredi 21 novembre 2008

Gaël Premier, roi d' Abimmmmmmme et de Mornelonge

Il n' y a pas de premier chapitre. Il n' y a pas de début à cette histoire.On peut bien tourner et retourner le livre, on peut bien le secouer en tous sens, rien à faire: il manque une page. Sur cette page, sans doute, on aurait lu le premier chapitre. Impossible de savoir ce qu' il est devenu. Des souris l' ont mangé-- ou bien l' auteur était trop paresseux, il n' avait pas écrit cette page et maintenant il dit qu' on l' a mangée, il accuse des souris qui ne sont même pas là pour répondre , c' est honteux . Un chapitre qui disparait, un auteur paresseux et des souris affamées: celà fait bien trop de monde pour une page qui n' existe pas . Passons à la suite, ou plutôt: commençons avec la suite, commençons avec le deuxième chapitre . Au début du deuxième chapitre le monde était très simple. Le monde était composé de deux pays et de deux seulement. Le pays d' Abimmmmmme et le pays de Mornelonge. Entre les deux, une rivière, la Toussandras.Les habitants d' Abimmmmmme s' appelaient des Folenvhis . Les habitants de Mornelonge s' appelaient des Clairsizots. Les Folenvhis se reconnaissaient de loin: ils tenaient tous une ficelle dans la main gauche et , au bout de la ficelle , très haut dans le ciel, un oiseau . Ou une baleine. Ou un serpent. Toujours un animal, chacun le sien . Les Clairsizots, eux , dans la main gauche , ne tenaient rien. D' ailleurs ils auraient eu beaucoup de mal à tenir quelque chose dans la main gauche : ils n' avaient pas de main gauche . Sinon, tout allait bien : Les Clairsizots avaient deux jambes, une gauche , une droite, tout comme les Folenvhis. Oui, encore un détail : ils étaient tous muets. Tous. Les Folenvhis comme les Clairsizots , les Clairsizots comme les Folenvhis. si vous voulez la suite de cette étrange histoire, elle est de Christian Bobin , éditée chez " le temps qu' il fait " avec d' épatantes illustrations- collages de Saraï Delfendahl

mercredi 19 novembre 2008

Supplément à la Tombe de Jean Genêt

Une tombe sur l'étendue pierre de lave noircissant le rouge de poussière touffeur d'un après-midi flamboyant tes mains serrant le fruit juteux rafraîchissant l'étreinte du soleil et là-bas une fois sur le sol africain abandonné la mer le bleu à l'horizon blanchit et le silence autour de la pirogue pointant son étrave vers la falaise le clapotis le sel sur ta bouche ton corps en figure de proue recevant la brise musquée du désert traversé. Il est venu mourir s'étendre pour l'éternité le lourd manteau de terre lui servant de linceul la terre rouge pénétrant ses orifices la pluie brouillant son regard et l'air chargé de cris d'oiseaux et de vents maritimes en concert la nuit le jour un tourbillon de vie dans ce lieu retiré au-dessus de la ville.
La ville qui la nuit n'en finit pas de s'illuminer et de cracher les flammes de ses incendies.
Il ets venu mourir le poète sur cette falaise écarlate il a creusé sa tombe en s'aidant de ses ongles/arraché les roches encore brûlantes au feu d'une lave visqueuse s'écoulant inexorablement du sexe ouvert d'un volcan cicatrice ancienne du premier continent.
Il dort enfin et repose/
flamme sort de son coeur et court la nuit sur le sol crevassé chair millénaire exposée avec par endroit une fleur une ronce un arbrisseau sec et cassant.
La vie est là dans ce berceau de terre invitant le promeneur à grimper sous le feu du soleil.
Parfois il s'arrête et dans un mouvement lent de la tête projetée en arrière s'abreuve au goulot d'une gourde en terre cuite.
La fraîcheur de l'eau calme ses lèvres sèches et se répand au plus profond de son corps le poète étendu frémit car il a froid et les étoiles montent haut dans le ciel.
Jusqu'au petit matin jusqu'à la première prière les bédouins garderont la tombe en faisant crépiter le feu du bivouac.
Marchant l'amble la caravane disparaîtra vers l'est aux portes du désert.
Latérite

lundi 17 novembre 2008

petites nouvelles

bonsoir ! Christian , j' ai en fin commencé à comprendre comment procéder pour se servir d' un blog ( gràce à Sarah , de passage à la maison ) je n' ai hélas pas trop de temps pour écrire , le boulot , etc.;; j' ai aussi beaucoup tricoté ces derniers temps : expo d' une 20 aine de chapeaux à la cave de bourg .à + vincent fait pas mal de photos .

mardi 11 novembre 2008

Prométhée

Prométhée, premier jet. EEnchaînéEnchaîné, fixé à la roche par de lourds anneaux de bronze. nu il prolonge le sacrifice / l'attente nocturne du moment sacrificiel trouble son regard / la connaissance est en lui poussière miraculeuse infiltrée dans les interstices organiques des villosités cérébrales. Il plonge ses mains dans l'argile / malaxe et frappe la gangue refermée sur le sourire de l'enfant / - le désir de l'homme et de la femme - le sourire du vieillard, ses regrets. Torche de lune portée à bout de bras le corps du supplicié se découpe dans la roche ensanglantée. Epiméthée nu, en miroir, lui révèle sa nudité et le calme éternel en font une statuaire grecque. Le mont Caucase, ultime station du parcours. Dans le bois sacré les singes du fromager protègent, accompagnent la marche du supplicié. Un chant de mort résonne au creux de l ' hypophyse, au coeur des circonvolutions depuis l'enfance irriguées de joie. de comptines, de chants de guerre, et de couplets à boire. Dans les nuées, au dessus du brouillard levé dans la nuit, très haut dans l'immense voûte le tournoiement d'un aigle, affamé, bec enrubanné de lambeaux sanglants. Regard. Horizon. Toujours l'attente. Un corps fixé au pilori, muscles bandés l'ombre des rochers s'étend sur le sable répandu en marge du désert. Sable remué, cris et gestes, chevelures arrachées et sang en flaque sèche sur l'écorce du sol. L'ombre s'étend sur le glacis aux pieds de la forteresse, murs de latérite, de briques rongées par le vent. L'ombre sur le sol, sec, sable et sel, l'herbe rase jaunit, les sources se tarissent, le guerrier fume, son corps exhale l'odeur acre de la peur et du crime.

vendredi 7 novembre 2008

La tombe de Jean

Enfin! Exit du ferry à Tanger que je snobe ( ce qui est dommage), mais j'y reviendrai. Départ immédiat par la route en direction de El-Araïch (Larache) ancienne colonie portugaise puis espagnole. Tard dans la nuit hôtel espana. Au réveil cheminement dans les rues du marché jusqu'au promontoire face à la mer dans ce quartier dans lequel se niche le cimetière marin. J'écoute en moi les vers de Valéry...
Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer toujours recommencée!
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux!
Jean (Genet) repose sur un promontoire, une tombe simple et blanche dans le cimetière espagnol.
En vigie éternelle il repose dans le petit cimetière marin.
Promenade spirituelle, méditation profonde. Ce jour il pleut et le soleil se cache derrière les nuages.
L'oppidum de Lixus domine la ville.

lundi 20 octobre 2008

Le nourrisson" suite texte de P. Quignard"

Alors le peuple demanda à l'enfant qui était son père. Mais l'enfant dit, toujours en latin, que, s'il se souvenait du visage de l'homme qui était monté sur sa mère à l'instant où il avait été conçu, comment connaîtrait-il son nom? Il dit encore: Ce n'était pas exactement son nom que mon père murmurait alors à l'oreille de ma mère. Bref, tout ce que le nourrisson pouvait assurer, c'est que cet homme n'était pas St Brice. Or le peuple, mécontent de la réponse que lui avait faite le nourrisson, désirait toujours lancer ses pierres. On décida de faire une ordalie afin que la colère de tous fût désarmée. Le forgeron mit des charbons ardents dans les mains de l'évêque. La foule demanda à Brice de porter les braises toutes rouges jusqu'au tombeau de St Martin. Brice traversa la Loire. Tout le monde le suivait en murmurant. Or, après qu'il eut posé les tisons ardents sur la pierre tombale de St Martin, les paumes qui les avaient contenus étaient intactes. * Alors la foule se retourna contre la mère du nourrisson. On dénuda les seins de la religieuse lavandière. Un jeune homme les lui coupa. Cela exécuté, le corps de la femme était non seulement couvert de sang mais aussi de lait parce qu'elle était encore à nourrir son enfant âgé de trente jours. La religieuse fut lapidée par les Tourangeaux en raison de son mensonge.

Le Nourrisson

dimanche 19 octobre 2008

Statuaire Africaine

La branche cachée

La branche cachée. Une branche de fromager caressée retournée débarrassée de sa gangue de terre, elle était enfouie au coeur de la forêt, quelques morceaux de métal pour creuser, tarauder, percer, du verre pour polir, des couleurs, des blancs très anciens sortis de la terre et des pigments végétaux, des noirs, un regard sur le visage sculpté, LE MASQUE né sur les berges du fleuve, il invite à l'amour, une maternité, guérison de l'enfant. LE MASQUE créé pour toi, loin de la ville et des commerces mondialisé.

mardi 7 octobre 2008

Pour Aimé Césaire

En hmmage au poète Aimé Césaire les textes écrits sur ce blog.. En hommage au poète aimé Césaire les textes écrits sur ce blog. Ceux qui chantent l'Afrique, ses paysages, son art, sa beauté enfin, cette beauté sauvage de l'immensité dans laquelle se perd le regard,du labyrinthe des bolongs, ces grands lacs poissonneux, refuges du lamantin et d'autres animaux marins cachés dans les palétuviers.

La nuit africaine

La nuit africaine nous enveloppe
des masques flottent sur le bolong
Croix du Sud
Doigt de l'éternel posé sur la soyeuse fourrure du ciel
âne gazelle et sauterelle en méditation s'observent.
Ane gazelle roule sur le sable et découvre la calebasse d'un ventre nacré.
La nuit le rythme la sonorité voilée du djembé.
Liane lyre.
Chant de mort de l'enfant étendu de retour au village.
Les ancêtres le veillent.

Suite du texte de P. QUIGNARD: Le Nourrisson

On amena l'enfant qu n'avait que trente jours. Il était dans les bras de sa mère, à moitié endormi. Il ne pleurait pas.
Saint Brice les fit venir tous les deux sous la voûte, dans l'abside.
L'évêque de Tours se pencha vers le nourrisson et lui demanda en présence de tous:
- Est-ce moi qui t'ai ensemencé?
Le bébé ouvrit tout grands ses yeux mais ne répondit pas.
Saint Brice posa sa question en latin.
- Si ego te genui?
L'enfant de trente jours répondit alors aussitôt:
-Non tu es pater meus. ( Ce n'est pas toi qui es mon père.)

dimanche 5 octobre 2008

samedi 4 octobre 2008

Le Nourrisson

Bien des années après que saint Brie fut devenu évêque, une religieuse tourangelle, qui se trouvait être soeur lavandière dans son couvent, mit au monde un fils et nomma saint Brice pour le père. La cité de Tours se rassembla, gronda, prit des pieres, les lança contre saint Brice. Le peuple criait: - Tu es luxurieux. Tu as pollué une soeur lavandière. Nous ne pouvons baiser un doigt qui s'est sali. Rends- nous ton anneau. Brice répondt simplement: - Amenez moi l'enfant. A suivre.
A suivre

vendredi 3 octobre 2008

Le Nourrisson

En 395, alors qu'ils se trouvaient dans la Sainte-Chapelle de Candes, saint Brice déclara :-Martin est un radoteur. Saint Martin s'approcha de saint Brice. Il lui dit : -Eloigne -toi ! Eloigne-toi ! Mes oreilles sont trop près de ta bouche pour que tu parles. Malgré cela, aprés la mort de Martin, Brice fut élu évèque par la communauté de Tours. Les ombres errantes Pascal Quignard

mardi 30 septembre 2008

Le Nourrisson.

En 395, alors qu'ils se trouvaient dans la Sainte Chapelle de Candes, Saint BRICE déclara: - Martin est un radoteur. Saint Martin s'approcha de Saint Brice. Il lui dit : - Eloigne-toi ! Eloigne-toi ! Mes oreilles sont trop près de ta bouche pour que tu parles. Malgré cela, après la mort de Martin, Brice fut élu évêque par la communauté de Tours. les ombres errantes, Pscal Quignard.

dimanche 28 septembre 2008

L'oriflamme

L'Oriflamme.
Une oriflamme
La toison rougeoyante parsemée
de pierres bleues
d'épines sanglantes
Fendue verticalement
elle se dresse à l'horizon
appelle le guerrier
lui fait courber la tête
jouit de sa force de bête
et le laisse pantois.
Dans l'ombre des charniers
Des vallons bouleversés
Des ferrailles étalées.
Seul l'homme peut ainsi se courber.

jeudi 25 septembre 2008

mercredi 24 septembre 2008

L'Equipe

J'ai d'étranges amis Un juif, un Berbère, un Hottentot, Un arabe, un Indien, un Zoulou Un métis de je ne sais qui D'on ne sait où Ils trouvent Je ne sais comment A s'entendre sur des mots graves En s'esclaffant des rixes vaines J'ai des amis étranges N'est ce pas? Malick Fall / Poète du Sénégal

mardi 23 septembre 2008

Le Sénat

Nous profitons de notre blog pour vous recommander l'ouvrage des journalistes Robert Colonna d'Istria et Yvan Stefanovitch sur l'Assemblé des privilèges, enquète sur la cité interdite. "Le Sénat. Enquète sur les superprivilégiés de la République"

Le Désert

L'ombre développe une langue de sable. Des cris, des gestes, des chevelures arrachées et du sang répandu. L'ombre s'étend aux pieds de la forteresse, rouge, de briques ajoutées, rongées par le vent. L'ombre se répand sur le sable sec, par endroit l'herbe jaunit et les sources se tarissent. Un guerrier fume au sommet d'un minaret. Son corps exhale l'odeur acre de la peur et du crime. Nous n'entendons plus le chant des oiseaux, perruches colorées, bariolées de sang.