Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

vendredi 21 novembre 2008

Gaël Premier, roi d' Abimmmmmmme et de Mornelonge

Il n' y a pas de premier chapitre. Il n' y a pas de début à cette histoire.On peut bien tourner et retourner le livre, on peut bien le secouer en tous sens, rien à faire: il manque une page. Sur cette page, sans doute, on aurait lu le premier chapitre. Impossible de savoir ce qu' il est devenu. Des souris l' ont mangé-- ou bien l' auteur était trop paresseux, il n' avait pas écrit cette page et maintenant il dit qu' on l' a mangée, il accuse des souris qui ne sont même pas là pour répondre , c' est honteux . Un chapitre qui disparait, un auteur paresseux et des souris affamées: celà fait bien trop de monde pour une page qui n' existe pas . Passons à la suite, ou plutôt: commençons avec la suite, commençons avec le deuxième chapitre . Au début du deuxième chapitre le monde était très simple. Le monde était composé de deux pays et de deux seulement. Le pays d' Abimmmmmme et le pays de Mornelonge. Entre les deux, une rivière, la Toussandras.Les habitants d' Abimmmmmme s' appelaient des Folenvhis . Les habitants de Mornelonge s' appelaient des Clairsizots. Les Folenvhis se reconnaissaient de loin: ils tenaient tous une ficelle dans la main gauche et , au bout de la ficelle , très haut dans le ciel, un oiseau . Ou une baleine. Ou un serpent. Toujours un animal, chacun le sien . Les Clairsizots, eux , dans la main gauche , ne tenaient rien. D' ailleurs ils auraient eu beaucoup de mal à tenir quelque chose dans la main gauche : ils n' avaient pas de main gauche . Sinon, tout allait bien : Les Clairsizots avaient deux jambes, une gauche , une droite, tout comme les Folenvhis. Oui, encore un détail : ils étaient tous muets. Tous. Les Folenvhis comme les Clairsizots , les Clairsizots comme les Folenvhis. si vous voulez la suite de cette étrange histoire, elle est de Christian Bobin , éditée chez " le temps qu' il fait " avec d' épatantes illustrations- collages de Saraï Delfendahl

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Jusqu'à leur majorité les Clairsizots tenaient une fleur rouge dans la main droite. Une fleur de cinq pétales. La fleur mourait et c'était le signe de leur maturité, de leur entrée dans la vie. Ils perdaient quelques larmes de sang.

Anonyme a dit…

Confirmation message anonyme.