Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

samedi 27 mars 2010

Jean Pierre Siméon. Lettre à la femme aimée au sujet de la mort.






                                             Qu'on
                                       nous laisse donc
                               seuls face à l'énigme oui
                           hommes seuls avec leur souffle
                                leur prière de peu mariant
                                      les corps à la nuit
                                           amoureuse


                                             et là
                   s'allégeant dans l'énigme
                                            

mercredi 24 mars 2010

mardi 23 mars 2010

Librairie Le Chant de la Terre " Fictions "

Du 2 Avril 2010 au 30 Avril exposition des oeuvres d' Agnès Balaÿ-Mottelet à Pont StEsprit à la librairie "Le Chant de la Terre". Heures d'ouverture de l'expo aux heures d'ouverture de la librairie. Vernissage le 2/04/2010 à partir de 18h. Adresse:16 rue Joliot Curie 30130 Pont St Esprit. Renseignements: agnes.courbier@hotmail.fr

lundi 22 mars 2010

Lettre de Somalie.Lapidation.

Les portes du stade s'ouvrent sur les dunes, le sable chauffé à blanc, la poussière grise parsemée du rouge du sang frais, de larmes, et de chair lacérée, la voix brisée étire la gorge dans un gémissement étouffé, le cri de la foule enturbannée, foule mâle au visage bistre, un vautour le bec sanglant guette l'instant de la chute, souffrance des membres étirés, brisés, sang en flaques desséchées des premiers supplices. Les portes du stade sont largement ouvertes, le vent frappe les feuilles caduques, musique du sable haine des visages, le lointain du désert crève de chaud et de froid aux heures du jour et de la nuit. Les portes se referment. Un chant solitaire. Le corps étendu, demi-nu, parcouru d'ultimes soubresauts, l'ombre recouvre d'un voile sombre l'arène sanglante. Un frisson glacé parcourt le dos des jeunes femmes dans les gradins. Pétrifiées.

dimanche 21 mars 2010

Le chemin creux.

  • . Le chemin creux. ça fleure bon le crottin de cheval , dans le chemin creux le soleil caresse l'ornière, l'humide de la terre parfume les feuilles naissantes. Une cavalière lombes branlantes sur la selle de cuir anglais, un promeneur, les amandiers sont en fleurs. Bientôt la nudité des amants dans le sous-bois, le roucoulis du pigeon ramier , enfin... le printemps.
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vendredi 19 mars 2010

Echo.

Nous nous faisons volontiers l'écho du texte édité par le Musée d'Art Moderne de Saint Just d'Ardèche dans le cadre de la préparation du printemps des poètes qui se déroulera du 8 au 21 Mars 2010 et qui utilise le slogan COULEUR FEMME. Le musée va présenter une maquette d'architecture ludique comportant un grand nombre de cercles verticaux blancs qui dans l'architecture réalisée mesureraient deux mètres de diamètre et qui dés à présent dans les douze maquettes ( qui ont pour titre: douze vulves géantes) mesurent 19 centimètre de diamètre. ces cercles destinés à recevoir des oeuvres originales sont le prétexte à réunir plusieurs centaines d'oeuvre d'art plastique réalisées et publiées par des artistes femmes dont nous publions ci-dessous la liste( Marina Abramovic, Carole Benzaquen, Elisabeth Ballet, Sophie Calle etc....). Bien entendu chacune, chacun pourra constater des lacunes et toutes documentations de nature à pouvoir combler cette incompétence involontaire seront les bienvenues. Un travail encyclopédique plus vaste est souhaité par des personnes disposant de moyens moins modestes. Nous espérons que ce geste de divulgation poétique de quelques centaines d'images contribuera à faire prendre conscience du handicap d'ignorance qui est infligé aux habitants de nos banlieues dépourvues des équipements culturels de base et particulièrement à la pauvreté ( ou l'inexistence) des bibliothèques publiques.

Photo Artur

Artur le félinosophe, comme Diogène dans son tonneau vit dans un panier confectionné par un paysan ardéchois.

jeudi 18 mars 2010

mercredi 17 mars 2010

J'aime ce chant et cette musique.

Sarah Blazco "All I want" Strange bird on my balcony strange bird in my heart I'm a strange bird a black bird.

lundi 15 mars 2010

Le Choc. Cazals Christian. Miscellanées

... Reçu à la lecture du " Point" hebdomadaire du 16 Mars 2010. Dans un excellent article Elisabeth Lévy nous parle de l'exposition du Musée d'Orsay. En frontispice une terrible photo de la guillotine, "La Veuve", luisante de sang répandu et de crasse déposée par les deux siècles d'utilisation. Elle dresse son sinistre squelette à l'entrée de l'exposition initiée par Robert Badinter ex-ministre de la justice, tombeur de la peine de mort, et de Jean Clair commissaire de l'exposition. Je vous invite à vous procurer ce numéro du "Point" et à vous imprégner de la lecture de l'article. Certainement une réflexion importante naîtra et vous méditerez sur la sauvagerie de cette peine qui fut pendant deux siècles la peine capitale de notre pays. Remercions Jean Clair et Robert Badinter de ce travail entrepris. Je vous donne à lire les premières lignes de l'article d'Elisabeth Lévy: "Ce jour -là en arrivant au musée d'Orsay, les employés affectés à la sécurité ont eu un haut-le-coeur, peut-être même un moment de panique: la guillotine! Elle était là, dressée, symbole fascinant et effroyable, instrument de justice et en même temps arme du crime entre les crimes puisqu'elle a entamé sa carrière de prés de deux siècles en prêtant son concours à un régicide...".

dimanche 14 mars 2010

jeudi 11 mars 2010

Christian CAZALS extrait de" In Octavo Ed" Harmonie 2

L'eau, l'enfant
Très tôt, quand la rosée monte du sol et enveloppe le corps des amants - gelés, pétrifiés - le soleil peine à passer par-dessus les montagnes.
Encore la nuit.
Enfant je marche d'un pas décidé sur le chemin de terre qui longe la rivière.
Elle s'élargit en ce lieu.
Le torrent qu'elle fut dans les montagnes s'épanche,étire ses méandres,calme son cours impétueux.
Les berges de sable caillouteux deviennent des hanches de femme alanguie, étalée, offerte dans la nuit douce qui disparaît enfin pour laisser la place au matin odorant, matin frais de roses en larmes, de chants d'oiseaux et d'aboiements de chiens errants.
Des poissons bondissent, la surface sombre de l'eau s'irise des couleurs multiples du soleil levant.
La vie est intense parmi les mouches, les insectes à pattes fines et désarticulées, les fleurs aquatiques et les ronces serpentines nées de la vase et qui s'étirent jusqu'aux herbes hautes des prairies.
Le jeune promeneur solitaire, canne de bambou noir sur l'épaule, bottes crottées, avance d'un pas décidé vers ce qui depuis le début de mon séjour m'attire, me fascine.
Le gouffre.
C'est presque un lac situé dans une boucle de cette rivière.
Un lac très calme après la chute sur les rochers,
l'écume,
les sauts de truites.
Une eau qui se précipite avec force,
tourbillonne,
s'écrase sur la falaise,
et meurt en s'assombrissant au pied d'une grotte
illuminée par le rouge du soleil.
S'asseoir sur l'arbre abattu,
contempler,
penser qu'il faudrait habiter là, dans ce trou d'ombre.
Au centre
Passer mes journées à essayer de percer le mystère de ce miroir,
sonder sa profondeur,
son calme.
Les vieux du village racontent...
les soldats fusillés précipités dans ce linceul frissonnant,
les enfants nés et noyés aussitôt.
Le jeune pêcheur s'interroge avant de lancer l'appât.
Y aurait-il sacrilège dans ce geste simple?
Que retirer de cet insondable trou d'eau?
Il n'y a pas de fond disent les vieux.
Peut-être une correspondance avec un monde mystérieux.
Dans le lointain,
les cloches, les sonnailles, l'angélus,
l'enfant se rendort, la tête posée sur une pierre ronde,
un peu de mousse sous la nuque.
Un serpent d'eau, effilé, luisant, file vers la cascade,puis plonge dans les remous.

lundi 8 mars 2010

La cotonnade blanche

Sur les branches une cotonnade blanche déplacée par le vent. Frimas d'un hiver prolongé... le chant du rouge gorge s'éteint et le jabot se gonfle sous l'emprise du gel. Un envol de pigeons brise la glace du temps. Cold Song interprété par Klaus Nomi en miroir du chant de Sting proposé par Agnès.

dimanche 7 mars 2010

Naufrage du Joola.

Le groupe de Théâtre du collège de Diannah-Abéné-Kafountine participe à la création d'un spectacle concernant le naufrage du Joola, ferry assurant la liaison Dakar - Kafountine AR.
Le drame dont les causes ne sont pas élucidées pour l'instant (le seront-elles un jour) s'est déroulé le 26 septembre 2002 au large de la frontière entre le Sénégal et la Gambie.
Nous ne ferons pas ici le procès des responsabilités des dirigeants mais il faut noter la différence entre le nombre de victimes (2000 environ) et la capacité du navire ( 600 passagers).
Le ferry n'était pas de la première jeunesse.
Un film sera réalisé sur un scénario du collectif de théâtre par Aurélie Orban-Lallemant et Godefroy Giorgetti si les autorisations officielles sont accordées.

D'amour et de mort.

voile lumineux
suaire argenté déployé sur l'âme du naufragé
myriade de planètes scintillantes.
notre regard se trouble.
les mains s'étreignent.
Très loin dans la brousse le rythme du djembé...
Nuit chaude de la saison sèche.
une lune pleine dessine la crête des vagues,
nos deux corps palpitent,
progressent sur le sable
le pas s'imprime
pénètre le sol minéral
brise le coquillage fragile.
Trés loin dans la brousse le rythme du djembé...
Souvenir du naufrage,
Joola en perdition sur la mer démontée,
la gîte du navire,
les cris,
panique,
soudain la nuit noire et mugissante,
le chant rauque des flots sur la coque retournée.
Très loin dans la brousse le rythme du djembé...
Plus grave... plus lent...
des chants .
On ne compte plus les victimes.
la plage est belle, la nuit, le jour,
au lever du soleil.
cette nuit est chaude.
nous suons l'amour....

vendredi 5 mars 2010

Un regard.

Une fois traversé le village de Gordes, en Lubéron, le promeneur, marcheur impénitent, celui qui dédaigne les engins à moteur, au détour de la route en lacet, route blanche lumineuse sous le soleil de midi, découvre l'abbaye de Sénanque, joyau enchâssé dans un vallon recouvert de lavande. Il se dirige vers l'entrée par un chemin qu'il connaît,isolé de la route carrossable.
Après avoir sonné au grand portail qui défend l'intimité des moines en dehors des heures de visite, il demande l'hospitalité, ce qui lui permet de prendre un repas fait de pain, d'eau puisée à la source, et d'un féculent.
Ensuite il ira prier dans le silence de cette architecture Sistercienne.
Une méditation qui lui donnera l'énergie nécessaire pour poursuivre son périple vers le Nord en direction d'un autre lieu de retraite l'Abbaye d'Aiguebelle, en Drôme provençale.

mercredi 3 mars 2010

La kora est issue de la culture mandingue et associée dans la tradition orale du pays à une légende. La kora fut découverte par le chef de guerre Tira Maghan,qui l'offrit à un de ses compagnons Djelimaly Oulé Diabaté. La première kora est l'instrument personnel d'une femme génie vivant dans les grottes de Kansala en Gambie. Le grand chef de guerre fut ému par la musique de cet instrument et décida d'en déposséder la femme-génie pour l'offrir à son ami griot Djelimaly qui la transmit à son fils Kamba. Ainsi elle passa de père en fils jusqu'à Tilimaghan Diabaté qui l'introduisit au Mali. C'est l'instrument du griot,indissociable de cette caste à laquelle appartiennent ces troubadours africains gardien de la tradition orale. La kora n'est pas que musique. Elle transmet la tradition, que ce soit la joie ou la tristesse. Elle est intimement liée à la poésie du verbe

mardi 2 mars 2010

Le Griot Rouge / Ablaye Cissokho

Les jardins de l'Alliance Française de Ziguinchor sont parfumés de senteurs épicées, de l'odeur forte du feu de bois, une odeur pour moi capiteuse et pleine de rêves étranges. Les corps s'étreignent et le coeur laisse s'échapper les mélopées de la brousse. Le choc des vagues sur la plage déserte est un rythme lancinant. Ablaye Cissokho est originaire de St Louis du Sénégal. Joueur de kora il passe avec aisance du jazz aux sons cristallins de l' instrument. Sa voix chaude , étouffée, chante la paix avec une ferveur quasi religieuse. Une douceur dans le regard.