Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

jeudi 31 décembre 2009

L'Abandon . Taïeb le jeune griot

Taïeb déplie la couverture de sable, étire ses petits membres engourdis par le froid de la nuit, Taïeb fixe les étoiles, écoute l'impressionnant silence de ce lieux du désert.
Taïeb tourne la tête, dresse le buste, s'appuie sur ses bras, il rejette le corps en arrière et pousse un long cri. La lune se cache et les dunes sacrées deviennent plus sombres.
Jeudi 31 Décembre 2009, 23h45.
La circulation se fait de plus en plus dense dans Broadway, les noceurs cognent déjà les verres, Billy Solomon l'oeil vertigineux pose ses fesses grasses sur le bord de son lit, planche simplement posée sur quatre briques et recouverte d'un matelas fatigué.
Il pense que la soirée est triste. 31 Décembre 2009, 23h45.
Rejoindre ce monde grouillant, gesticuler, rire, draguer malgré son rictus édenté!!
Couler son angoisse dans un baron de bière, se noyer dans le Scotch?
Encore quelques minutes et le voile se déchirera découvrant les quatre chiffres: 2010!!
Et après?
Taïeb est seul.
La caravane est repartie dans la nuit silencieuse, le pas des animaux ragaillardis marquant le sable. Les hommes et les femmes, ombres voilées courbée vers le sol, ont oublié Taïeb l'enfant chamelier.
Avec application, sans un mot, le regard tourné vers un monde lointain il brossait les chameaux et leur donnait à boire.
Ce dernier jour du siècle.
Émerveillé par la voûte céleste, son regard d'enfant accroché par la majesté devinée des montagnes, il palpe le sable, se dresse et le corps décrit un grand cercle au dessus de la dune; la nuit le moutonnement du relief lui donne le vertige, il reçoit des gifles de sable sur le visage, le vent tourbillonne et s'installe, le vent sec qui chante la mort.
Billy Solomon titube. Depuis qu'il ne travaille plus il ingurgite des litres de bière brune et tape sans relâche sur sa machine à écrire.
Les éditions " Booking Look" petite maison spécialisé dans le polar s'écroule.
Liquidation du personnel. Exit Solomon. Il pense pouvoir se refaire dans le sexy. Sexy polar
Pour l'heure le vieux branleur sèche et ses textes deviennent de plus en plus insipides. Les portes se referment et chaque démarche se solde par un refus.
Cette nuit du Jeudi 31 Décembre 2009 Broadway s'éclate. De la musique dans les rues, le pèlerinage des grosse cylindrées se dirigent inlassablement vers on ne sait quel lieu de plaisir.
La crise? Bof connais pas.
Billy Solomon est dans la rue s'accrochant à tout ce qu'il trouve de vertical. Il repose volontiers son dos fatigué sur les vitrines, embrasse les chasseurs des boîtes de strip qui lui propose le paradis, pisse avec abondance la bière ingurgité. C'est un grand scénariste à la dérive, qui se cache dans une ruelle adjacente, et roule dans un fracas de tôles froissées et de verre brisé sur les poubelles métalliques.
La population des rats s'engouffre dans les entrailles de New York.
Enfin Billy Solomon, étendu, peut contempler un espace de ciel. Une étoile brille, regard affectueux d'un monde lointain sur les ébats frénétiques de la ville.
Pour la première fois depuis longtemps Billy Solomon respire la vie.
Son oeil brille et l'énergie se répand dans cette pupille dilatée d'alcool et de fumée.
Broadway éjacule.
Jeudi 31 Décembre 2009. 23h50.
Des acrobates dans la rue, des femmes sculpturales font la roue et découvrent leurs cuisses luisantes.
Billy Solomon repose sur les ordures, magnifique roi étalé dans son trône de fer blanc. Il considère la voûte céleste qui malgré la luminosité de la ville scintille et lui parle. Une poésie faite d'astres colorés, de souffle parfumé venu de très loin,une brise qui lui effleure le visage.
" C'est comme si du sable me recouvrait" pense t-il.
Maintenant Billy Solomon se fout de l'heure.
D'ailleurs" je me fous de tout ce bordel " hurle t-il en étirant son corps comme un vieux chat rhumatisant .
L'année 2010!!
A grande vitesse son cerveau de mécréant alcoolique, dernier vestige de la beat génération, Bukowski son maître à penser, revoit le début du siècle, le 20° fait d'horreurs; peut-être dans tout ce merdier concède t-il une vision douce à la fumette, pour lui un moment de bonheur pour l'humanité.
Et il ricane en crachant sa chique.
Billy Solomon se fout de l'heure. Il sent une jouissance intense, un frisson prolongé dans ses membres et le bas de la colonne vertébrale.
Ses yeux se plissent, ses mains se tendent et dessinent des arabesques lentes. Jeudi 31 Décembre 2009. 23h 55.
Dans le désert assis sur la pierre du puits l'enfant griot chante le lichen. La voix de l'enfant vibre et résonne de roche en roche, serpente dans les oueds, se perd dans la forêt dense de l'oasis, elle interpelle le ciel, les astres s'ouvrent, des milliers de mains se tendent et demandent l'obole.
Taïeb sourit et le sable glisse sur ses lèvres. Jeudi 31 Décembre 2009 23h59.
Brodway retient sa respiration avant la grande clameur.
Jeudi 31 Décembre2009. 0h00!!
Les coupes de champagne débordent, les rires fusent au coin des rues, des mains s'étreignent, des couples se font et se défont et s'enfoncent dans l'ombre.
Toute la nuit, la fête.
1° Janvier. Jour triste fait de grisaille et de gueule de bois.
De bonne heure la benne à ordure stoppe dans un fracas épouvantable. Les employés se penchèrent et découvrirent Billy Solomon raide, un léger sourire sur le visage, les mains fermées.
Transporté à la morgue, nu, Billy Solomon était grand. Majestueux.
Le chirurgien eut beaucoup de mal à desserrer les doigts et il recueillit avec surprise un peu de sable qui glissa et se répandit sur le sol. Il pensa comme une poussière d'or.
On ne parla plus de Billy Solomon.
La caravane reprit son lent cheminement dans le lit de l'oued asséché.
Elle se dirige vers le Nord, vers les mines de sel.
Le regard dans les étoiles, l'enfant chamelier suit et chante doucement ses ordres à l'animal étrange qui le précède.

mardi 29 décembre 2009

Condamné à mort.

Condamné à mort!... Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée! Je n'ai plus qu'une pensée, qu'une conviction, qu'une certitude: condamné à mort!
( V. Hugo )
Le 29 Décembre 2009 la Chine vient d'exécuter un homme. Peine de Mort.

jeudi 24 décembre 2009

Conte de Noël.Mémoires Indiennes

Sur les plages indiennes, en bordure de l'océan, le voyageur solitaire portant son sac sur le dos, fait souvent d'étranges rencontres.
Ce ne sont pas les petits animaux, parfois venimeux qui courent sur le sable brûlant, ni les chiens décharnés et les chèvres extatiques couvertes de mouches.
Un enfant, venu de nulle part, qu'on dirait accouché par la plage s'avance vers notre couple enlacé et méditant dans la contemplation des rouleaux de l'océan. Le sable s'ouvre comme un écrin et l'enfant surgit de l'immensité minérale, étrange bébé, être déjà chevelu, crasseux de la tête aux pieds, un sourire appuyé nous transperce le coeur. Les genoux sont usés car il se déplace en rampant sur le sol. Son corps exhale le santal et sa bouche éclatée exhibe des chicots rouges du bétel qu'il mastique en écoutant la mer.
Nous avons rencontré cet enfant sur une plage déserte, non loin de Madras, un jour de vent chaud, de mer effrayante - le ressac écumant tirait nos corps vers le large et le soleil brûlait notre épiderme découvert imprudemment.
L'enfant nous regardait, puis son regard se perdait sur la mer, fixait un oiseau de proie, vautour planant très haut, prêt à s'abattre sur sa proie. Il bougeait lentement sur le sable, lave cristalline brûlante et rugueuse sous les doigts.
Une de ses jambes traînait, paralysée, très maigre, sans muscle et sans réflexe.
Il tendit le bras, qu' il avait très velu, vers la chevelure auburn de celle qui avait choisi de franchir avec moi cette distance au dessus des pays en guerre, des pays muselés dans leurs pensées et leurs écrits.
C'était la veille de Noël
Ses doigts très fins, entraînés à nouer la laine des tapis, à modeler la bouse des vaches - les reines efflanquées et sacrées de ces lieux - , à fouiller dans l'ordure et la fiente, ressemblaient aux plumes effilées terminant l'aile d'un ange.
Il resta ainsi, les mains noyées dans la toison de ma belle compagne. Quand le soleil baissa sur l'horizon, le vent devint plus frais et l'enfant s'éloigna en rampant. Il disparut dans un buisson d'épineux.
Ce fut le cadeau de Noël.
Protégés par une barque renversée sur la plage, la nuit s'illumina d'une multitude d'étoiles. L'étoile du Berger, dans sa fixité originelle, marquait l'emplacement du buisson d'épineux.

mercredi 23 décembre 2009

Arrêtez ce débat ,Monsieur le Président

«Arrêtez ce débat, Monsieur le Président !» imgLoaded=true; > > SOS racisme lance une pétition pour réclamer l'abandon du débat sur l'identité nationale lancé par le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale Eric Besson, et prévu pour courir jusqu'au 4 février. En voici le texte:> > «Depuis le 2 novembre 2009, la France a été entraînée, malgré elle, dans les tourments d’un débat sur l’identité nationale. De nombreuses voix s’étaient pourtant élevées pour avertir que le lien posé d’emblée entre l’immigration et l’identité nationale était de nature à libérer une parole au «mieux» stigmatisante, au pire raciste.> > Malheureusement, ces prédictions apparaissent aujourd’hui se situer bien en-deçà d’une réalité inquiétante et nauséabonde. En effet, depuis plusieurs semaines, les débats sur l’identité nationale sont apparus comme des espaces de libération d’une parole raciste, prompte à remettre en cause, de façon insidieuse ou explicite, la légitimité de la présence sur le sol national de catégories entières de la population.> > Un nombre substantiel de réunions nous font honte tant les propos qui y sont tenus heurtent nos consciences de républicains et de démocrates, attachés aux valeurs du vivre ensemble. Propos violents envers les immigrés et leurs enfants, vision caricaturale des «jeunes de banlieue», obsession autour de la figure du musulman comme euphémisation d’un racisme anti-arabe qui n’ose plus s’exprimer en ces termes: voilà quelles semblent être les principales réflexions qui émergent des réunions tenues sur le territoire.> > Pire, des responsables politiques de premier plan ont cédé au tropisme de la stigmatisation. Ainsi, il y a quelques jours, une Ministre de la République, Nadine Morano, livrait en creux sa vision du musulman, essentialisé dans la position de celui qui refuse de s’intégrer à la Nation, fût-il français.> > La technique consistant, face aux tollés soulevés par de tels propos, à expliquer que ces derniers ont été mal compris ne doit pas faire illusion. La preuve n’est plus à faire que le débat sur l’identité nationale, bien loin de renforcer l’adhésion aux valeurs de la République, est un facteur de haine et de désunion, là où notre pays devrait s’atteler à cultiver le vivre ensemble. Un vivre ensemble trop fragile pour qu’il soit affaibli à travers un débat qui, posé en ces termes, ne pouvait finalement rien produire d’autre.> > Face à cette réalité qu’il est inutile de vouloir camoufler, il est tout aussi inutile de sortir la carte du «peuple dont l’expression est légitime». Car, dans notre pays comme dans toutes les grandes démocraties, le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. À cet égard, les propos racistes tenus dans des réunions organisées par les préfectures sont d’autant plus graves que l’Etat vient apposer sa légitimité à l’expression de pensées qui n’ont pas lieu d’être dans l’espace public.> > C’est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Président de la République, de mettre un terme à ces réunions, sans quoi la République française que vous représentez aura fait le choix de laisser se tenir en son sein et avec son assentiment un débat de nature à briser durablement les fondements de notre vivre ensemble.»> > La pétition «arrêtez ce débat» est à signer en ligne ici. > Les premiers signataires:> > Ameziane ABDAT, président de l'association Zy Va; Isabelle ADJANI, comédienne; Pierre AIDENBAUM, maire du 3ème arrondissement de Paris; Jean-François AMADIEU, professeur Université Paris 1; Pouria AMIRSHAHI, secrétaire national du PS chargé des droits de l’homme; Nathalie ANDRE, réalisatrice; Mouloud AOUNIT, co-président du MRAP; Pierre ARDITI, comédien; Gérard ASCHIERI, secrétaire général de la FSU; Eliane ASSASSI, sénatrice de Seine-Saint-Denis (PCF); David ASSOULINE, sénateur de Paris (PS); Yvan ATTAL, comédien; Martine AUBRY, première secrétaire du Parti Socialiste, maire de Lille; Clémentine AUTAIN, co-secrétaire de la fondation Copernic; Josiane BALASKO, cinéaste; Massira BARADJI porte parole de la FIDL; Claude BARTOLONE, président du Conseil Général de Seine-Saint-Denis; Pierre-Louis BASSE journaliste - écrivain; Eric BASSET, producteur; Djamel BEN SALAH, cinéaste; BENABAR chanteur; Ghaleb BENCHEIKH, théologien; Jean BENGUIGUI, comédien; Yamina BENGUIGUI, réalisatrice - adjointe au Maire de Paris; Jean-Luc BENNAHMIAS, député européen, vice-président du Modem; Pierre BERGE, président de la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent; Charles BERLING, comédien - réalisateur; Jean-Louis BIANCO, député et président du Conseil général des Alpes de Haute-Provence; Martine BILLARD, députée, porte parole du Parti de Gauche; Jane BIRKIN comédienne; Nicole BORVO COHEN-SEAT, sénatrice de Paris (PCF); Farid BOUDJELLAL, dessinateur; Ali BOUGHERABA, humoriste; Michel BOUJENAH, humoriste; Pascal BREITH président du Paris Foot Gay; Marie-George BUFFET, secrétaire national du Parti Communiste, députée, ancienne ministre; Dominique BURDOT, éditeur; CALI, chanteur; Gwénaële CALVES, Professeur Université de Cergy-Pontoise; Jean-Christophe CAMBADELIS, député de Paris (PS) ; CARTOUCHE, humoriste; Philippe CASTEL, porte-parole de l’Inter-LGBT; Christian CHARRIERE BOURNAZEL, bâtonnier de l'Ordre des avocats du barreau de Paris; Noëlle CHATELET, écrivain, universitaire; Pascal CHERKI, maire du 14e arrondissement de Paris; Daniel COHN-BENDIT, député européen; Eric COQUEREL, secrétaire national du PG; Geneviève DE FONTENAY, présidente du Comité Miss France; Jerôme DEGUEY, musicien- compositeur ; Magloire DELCROS-VARAUD, acteur; Karima DELLI, députée européen; Laurianne DENIAUD, présidente du MJS; Jean-François DEREC; Harlem DESIR député européen; Manu DI BANGO, chanteur; Marc DOLEZ Député du Nord (PG) Boris DOLIVET, cinéaste, co-scénariste des Lascars; Philippe DOUCET, maire d'Argenteuil Mohammed DRIDI Ancien Champion du Monde de Kickboxing; Jean-Pierre DUBOIS, président de la Ligue des droits de l'Homme; Cécile DUFLOT, secrétaire nationale des Verts, porte-parole d’Europe-Ecologie; Laurent FABIUS, ancien Premier Ministre, député; Eric FASSIN Sociologue - ENS Michel FEHER philosophe - Président de Cette France-là; Dan FRANCK, écrivain; Elodie FRENCK comédienne; Laurent GIOVANNONI Secrétaire général de la Cimade; Daniel GOLDBERGDéputé de Seine-Saint-Denis (PS), Romain GOUPIL, comédien; Raphael HADDAD, ancien Président de l’UEJF; Marek HALTER, écrivain; Clara HALTER, plasticienne; Pierre HENRI, président de France Terre d'Asile; Anne HIDALGO, première adjointe au maire de Paris; Catherine HIEGEL, sociétaire de la Comédie française; François HOLLANDE, député, président du Conseil général de Corrèze; Robert HUE, sénateur, président du MUP; Lionel JOSPIN, ancien Premier ministre; Esther KAMATARI, ancien mannequin; Tcheky KARYO, comédien; Taïg KHRIS, champion du monde de roller; Thomas KIRSZBAUM, sociologue - IEP- ENS Cachan; Jean-François KLEIN, historien INALCO; Nicolas KLOTZ, cinéaste; Patrick KLUGMAN, avocat au Barreau de Paris, conseiller de Paris; Richard KOLINKA, musicien; LAAM, chanteuse; Valérie LANG, comédienne; Jack LANG, député du Pas-de-Calais (PS), ancien ministre; Jacques LE GOFF, historien; LE KAFEAR, La Brigade- artiste; Alain LE VERN, président du conseil régional de Haute-Normandie, Corinne LEPAGE, députée européen; Serge LE PERON, cinéaste; Nolwenn LEROY, chanteuse, Claude LEROY, entraîneur; Nikita LESPINAS, comédienne; Bernard-Henri LEVY, Ecrivain; Vincent LINDON, comédien; Philippe LIORET, cinéaste; Patrick LOZES, président du CRAN; Benoit MAGIMEL comédien; Jacky MAMOU, président du Collectif Urgence Darfour; Stéphane MAUGENDRE, président du GISTI; Pierre MAUROY, ancien Premier ministre; Sandrine MAZETIER, députée; Jean-Luc MELENCHON, député européen, président du Parti de Gauche; André MIQUEL, historien; Jean-Pierre MOCKY, cinéaste; Marie-José MONDZAIN philosophe; Mathilde MONNIER, chorégraphe; Alain MONOD, avocat au conseil; Bernard MONTIEL, animateur - comédien; Laurent MULLER, éditeur; Vincent PEILLON député européen; Patrick PELLOUX, président de l'Amuf; Elisabeth PERCEVAL, cinéaste; Sébastien PIETRASANTA, maire d'Asnières; Denis PODALYDES, cinéaste; Jean-Baptiste PREVOST, président de l’UNEF; Franck PUPUNAT, secrétaire national du PG et fondateur d'Utopia; Firmine RICHARD, comédienne; Pierre ROSANVALLON historien; Elisabeth ROUDINESCO, psychanalyste; Daniel SABBAGH universitaire; Richard SANCHEZ, membre du CN du PCF, président de Fier-e-s Révolutionnaires; marjane SATRAPI, Dessinatrice; Arielle SCHWAB, présidente de l’UEJF; Mohamed SIFAOUI, journaliste; Yves SIMON, écrivain et compositeur; Danielle SIMONNET, secrétaire nationale du PG; SMAïN, humoriste; Dominique SOPO, président de SOS Racisme; Benjamin STORA, historien; Fodé SYLLA, membre du Conseil Economique et Social; Benoit THIEULIN, La Netsquad; Samuel THOMAS, président de la Fédération des maisons des potes, Stéphane TROUSSEL, vice-président du Conseil général de Seine-Saint-Denis; Manuel VALLS, député- Maire d'Evry; Dominique VOYNET, Sénatrice - Maire de Montreuil; Lambert WILSON, comédien; Medhi YAZI-ROMAN, conseiller municipal à Pantin; Baki YOUSSOUFOU, président de la Confédération Etudiante, Malik ZIDI, comédien.> Transmis par Jo Carret et Christian Cazals. Malgré tout passez de bonnes fêtes de Noël et transmettez votre amour à ceux qui en ont grandement besoin, ceux qui parcourent les pays en guerre et cherchent refuge, les enfants exploités. Ceux qui soufrent de la faim et du froid.

lundi 21 décembre 2009

Réchauffement planète Transmis par Agnès Courbier/ Christian CAZALS

Date: Sun, 20 Dec 2009 16:47:07 -0800From: avaaz@avaaz.orgSubject: Copenhague: "l'éléphant est en marche"To: agnes.courbier@hotmail.fr Chers amis, Cette semaine incroyable s'est terminée sur une note amère. Après une dernière nuit de négociations à Copenhague, les dirigeants de la planète ont conclu un accord faible qui est loin de fixer des objectifs de réduction des émissions indispensables pour éviter le péril climatique. L'accord améliore les propositions de financements pour les pays pauvres mais n'est pas contraignant et ne fixe aucun délai d'urgence pour la signature d'un vrai traité sur le climat. Les grands pollueurs comme la Chine et les Etats-Unis recherchaient un accord faible et les champions potentiels du climat comme l'Europe, le Brésil et l'Afrique du Sud ne s'y sont pas opposés avec assez de force. Mais contrairement aux responsables politiques qui n'y sont pas parvenus, les citoyens du monde ont eux écrit l'histoire. A travers des milliers de veillées, de rassemblements et de manifestations, par une avalanche d'appels téléphoniques et de messages envoyés, à travers une pétition de plusieurs millions de signatures, une mobilisation sans précédent a vu le jour. A l'annonce des résultats des négociations, un de nos membres issu d'un pays d'Afrique écrivait : "il faut du temps pour mettre un éléphant en mouvement, mais une fois en mouvement, il est difficile de l'arrêter... aujourd'hui l'éléphant est en marche." Malgré son résultat, le sommet de Copenhague a permis de construire le mouvement capable de remporter la bataille pour la planète. Cliquez ci-dessous pour adresser votre message de remerciement à tous les gens qui comme vous, se sont mobilisés aux quatre coins du monde. Consultez les photos, vidéos et comptes rendus de nos actions menées la semaine dernière. Participez à la discussion mondiale en ligne, accessible dans toutes les langues, échangeons nos idées et mots de sagesse pour préparer la suite de la mobilisation: http://www.avaaz.org/fr/after_copenhagen La semaine dernière, nous avons organisé des milliers de veillées dans 140 pays, nous avons recueilli plusieurs millions de signatures et mené des dizaines de campagnes d'appels téléphoniques nationales générant des milliers d'appels et de messages. Nos actions ont suscité plusieurs centaines d'articles de presse, à l'occasion de sit-ins pacifiques pour remettre la pétition aux sièges de gouvernements-clés, et lors d'événements organisés au sein même de la conférence. Mercredi dernier, le Premier Ministre britannique Gordon Brown a souhaité participer à une conférence téléphonique avec 3000 membres d'Avaaz auxquels il a indiqué: "Vous poussez en avant les idéaux du monde...ne sous-estimez pas votre impact sur les dirigeants réunis ici". Le Prix Nobel de la Paix Desmond Tutu nous a personnellement appelé à reprendre le flambeau des luttes antérieures et à ne jamais abandonner. Nous avons compris ce week-end que le combat pour la planète ne serait pas remporté à l'occasion d'un seul sommet. Mais nous avons aussi montré ce dont nous sommes capables quand nous agissons ensemble. Si nous restons unis, rien ne pourra nous arrêter. http://www.avaaz.org/fr/after_copenhagen Avec espoir et gratitude, Ricken, Ben, Paul, Alice, Luis, Milena, Iain, Pascal, Graziela, Paula, Benjamin, Veronique, Taren, Sam, Raj, Raluca, Yura, Saravanan, Vladimir, Josh, David et toute l'équipe d'Avaaz. PS - Certains sabraient le champagne aujourd'hui à Copenhague. Le lobby des industries polluantes et les grandes entreprises -- ceux qui ont pris nos démocraties en otages et divisés nos dirigeants -- célébraient leur victoire. Ils ont opéré dans l'ombre mais ont su se faire entendre des responsables politiques. Mais en buvant leur champagne, peut-être avaient-ils en tête une préoccupation: le potentiel que représente notre grand mouvement citoyen et populaire. En effet, ils ont récemment entamé une action pour tenter de nous intimider et la semaine prochaine, nous nous lancerons dans la bataille face à l'un des plus puissants lobbies industriels -- soyez attentifs à notre prochain message... . ---------------------------- Vous voulez soutenir Avaaz? Nous sommes totalement financés par vos dons et nous ne recevons aucun financement de la part de gouvernements ou d'entreprises. Notre équipe fait en sorte que le plus petit don soit le plus efficace possible. Donnez ici. A PROPOS D'AVAAZ Avaaz.org est une organisation non gouvernementale indépendante à but non lucratif, qui mène des campagnes mondiales pour faire en sorte que les opinions et les valeurs des peuples influent sur les décisions mondiales. (Avaaz signifie "voix" dans de nombreuses langues). 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Répondre Répondre à tous Transférer christian cazals---------- Message transféré ---------- De : Agnès Balaÿ <agnes.courbier@hotm...11:31 (Il y a 4 heures) Répondre Mail Delivery Subsystem à moi afficher les détails 11:31 (Il y a 4 heures) Delivery to the following recipient failed permanently: Q?Fwd=3A_FW=3A_Copenhague=3A_=22l=27=E9l=E9phant_est_en_marche=22?=From: christian cazals <cazals.christian@gmail.com>To: jocarret@free.frContent-Type: multipart/alternative; boundary=0014852e197a45b7cc047b3a96df ---------- Message transféré ----------De : Agnès Balaÿ <agnes.courbier@hotmail.fr>Date : 21 décembre 2009 08:17Objet : FW: Copenhague: "l'éléphant est en marche"À : vincent balaÿ <vincentbalay@orange.fr>, christian cazals <cazals.christian@gmail.com> ------------------------------Date: Sun, 20 Dec 2009 16:47:07 -0800From: avaaz@avaaz.orgSubject: Copenhague: "l'éléphant est en marche"To: agnes.courbier@hotmail.fr Chers amis, [image: Copenhague: le monde en action]<http://www.avaaz.org/fr/after_copenhagen/?cl=418469484&v=5075>*Cette semaine incroyable s'est terminée sur une note amère.* Après une - Afficher le texte des messages précédents -dernière nuit de négociations à Copenhague, *les dirigeants de la planèteont conclu un accord faible *qui est loin de fixer des objectifs deréduction des émissions indispensables pour éviter le péril climatique.L'accord améliore les propositions de financements pour les pays pauvresmais n'est pas contraignant et ne fixe aucun délai d'urgence pour lasignature d'un vrai traité sur le climat. Les grands pollueurs comme laChine et les Etats-Unis recherchaient un accord faible et les championspotentiels du climat comme l'Europe, le Brésil et l'Afrique du Sud ne s'ysont pas opposés avec assez de force. *Mais contrairement aux responsables politiques qui n'y sont pas parvenus,les citoyens du monde ont eux écrit l'histoire. A travers des milliers deveillées, de rassemblements et de manifestations, par une avalanche d'appelstéléphoniques et de messages envoyés, à travers une pétition de plusieursmillions de signatures,* une mobilisation sans précédent a vu le jour. Al'annonce des résultats des négociations, un de nos membres issu d'un paysd'Afrique écrivait : "il faut du temps pour mettre un éléphant en mouvement,mais une fois en mouvement, il est difficile de l'arrêter...* aujourd'huil'éléphant est en marche.*" *Malgré son résultat, le sommet de Copenhague a permis de construire le Répondre Transférer Nouvelle fenêtre Tout imprimer Tout développer Tout réduire Tout transférerLiens commerciauxEnergie SolaireToute l'actualitédes énérgies solaireswww.faiteslepleindavenir.comCopenhague 2009Jacques Rocher vous invite à signer la pétition de Copenhague. En vidéowww.yves-rocher.frBoules de lavage à 7,03 €Toutes balles-boules lavage dispo Testées - Très Economique-Port baswww.paradirect.frSommet de CopenhagueEnrivonnement : Retrouvez toute l'actualité du sommet sur L'Expresswww.lexpress.fr/Copenhague-200950 Hôtels à CopenhagueReserver votre hôtel à Copenhague. 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Raminagrosbisou. Merci à Poétudes/

Raminagrosbisou est en méditation après une escapade de plusieurs jours. Elle est revenue avec les premiers gros flocons. L'année 2010 sera pour elle une année de combat. Un sacré caractère que ce Coeur Solitaire.

samedi 19 décembre 2009

Raminagrobisou. (suite )

Coeur solitaire.
Née dans les ajoncs
toutes griffes dehors,sous le ventre d'une mère étonnée de sa progéniture
qu'elle lécha parcimonieusement.
Le poil sec,
noir luisant débarrassé de sa gangue humide,
Coeur se roula dans le sable des berges.
La robine était pleine,
le courant rapide,
elle ne vit pas le danger
et plongea dans l'élément trouble d'eau terreuse.
Effrayée
un long miaulement sortit de sa gorge,
faisant fuir le pinson caché dans les genêts.
Une belle esseulée,
en promenade nocturne,
se pencha,l'attrapa sous les pattes, glissa, et prit un bain involontaire.
Alors elle remonta sur le sec,
Et dans un galop sous la lune vint abriter et sécher son corps qu'elle avait souple.
Coeur fut adoptée.
Nourrie tous les jours,
et grandit dans l'harmonie pour devenir un magnifique félin aux yeux verts.
La belle évolua en minette adorable
jusqu'au jour ou la maison fut investie.
Un matou, un tigré, enfant trouvé dans les buissons,
Un boiteux à la patte tordue.
Coeur s'en est allée dans la nature.
Elle vit dehors et reviens par temps de pluie,
quand la faim la tenaille ,
Ou qu'il gèle.
Elle a des yeux furibonds,
elle grogne,
souffle
dors prés de la cheminée,
et puis repart,
dans la campagne proche.
C'est un morceau de la vie de Coeur Solitaire.

Chatouneries. Ombre Lune

Le coeur d'Ombre Lune est-il solitaire ?
L'ombre
La lumière
Le regard
La face cachée de la lune
Les nuages défilent.
Alentour de la grande maison
une promenade de raminagrobis.
Les étoiles détournent leur visage
Le coeur d'Ombre Lune est-il solitaire?

vendredi 18 décembre 2009

L'irréversible . In Octavo Editions. 2005

L'irréversible
Tes pensées
Tes désirs
Tes espoirs
s'enfuient brutalement vers les étoiles lactées
par les veines éclatées du front.
Maintenant toi tu es l'astre qui nous regarde
nous caresse la nuit d'un rayon froid- lumière blanche et pâle-
larme qui tombe le soir sur les vergers ensoleillés
de couchant lumineux
Larme que nous recueillons le matin
sur nos pieds nus de marcheurs pénitents.
Le bruit effroyable de l'arme
Sexe inachevé
insipide
sexe qui porte dans ses couilles toutes nos peurs,
nos haines,
nos jalousies,
notre laideur plusieurs fois centenaire.
Le bruit effroyable je l'entends
Quand toutes les étoiles se rassemblent le soir
bien ordonnées dans leur géométrie originelle
je l'entends car il vient de très près
de derrière les cyprès.
Il submerge les oreilles de chacun
Comme autant de cris d'appels
et nous sentons couler le long de notre échine
la sueur glacée
malodorante
irritante
Tout ce qui pue
Au fond de nos coeurs meurtris
Expulsé du corps par les pores dilatés de rogne
de hargne facile et de colère.
Texte écrit au lendemain d'une bavure policière survenue au coeur d'une petite ville de Provence
Dans ce temps de violence et de barbarie nous relisons ce texte avant d'écouter le très beau chant de Léonard Cohen.

jeudi 17 décembre 2009

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Le voyage. Christian CAZALS

ça continue
pas de raisons que ça s'arrête
c'est si facile d'affréter un charter.
La France dégueule ce(ux) qu'elle prend pour des scories,
ainsi elle parfait son identité nationale.
L'Afghanistan est un pays en guerre.
Héritage d'un cow boy en mal de conquêtes.
Que nos voyageurs, maintenant à Kaboul, ne s'inquiètent pas.
Le destructeur de Boudhas est toujours là, ou peut-être un double.
ça continue.
Vous pouvez vous exprimer en déposant un texte, une photo, une pensée.

mercredi 16 décembre 2009

le regard .



Ses yeux liquides sont aux aguets,
Par delà les collines , au delà du fleuve,
Elle sait que sur ce promontoire ,au bord du rocher,
Le grand chat au pelage soyeux veille sur ses maitres,
La demeure est vaste et pleine d'objets extraordinaires,
Venus de pays lointains.
Elle respire le vent qu'apporte le soir ,
Jamais elle ne rencontrera le guetteur des murailles,
Amoureux de la pierre tiède
Chauffée par le soleil
Malgré l'hiver.

Elle aime la lune farouche 
Et ne sort que la nuit,
Mais elle sait,
Ailleurs est son double...

lundi 14 décembre 2009

Autoportrait

C'est le souvenir de l'enfant qui pétrit le sol argileux.
Aux premiers jours du printemps il gratte la terre, en fait un petit amas qu'il débarrasse des écorces de bois , des graviers, des feuilles d'arbre déjà en voie de décomposition. De cette terre grasse qu'il mouille abondamment il fait une sphère bosselée, un étrange pain d'argile qu'il joint à cette sphère, et des bras "qu'il nomme ainsi dans sa pensée".
Deux minuscules graviers en font des yeux, une écorce le nez, une fente tracée avec le doigt la bouche. Il y a même une expression dans ce travail qu'il réalise avec passion et ténacité.
"Traverses.
La musique toute semblable à la vie, est une construction mélodieuse,
une durée enchantée,
une très éphémère aventure,
une brève rencontre
qui s'isole entre commencement et fin
dans l'immensité du non-être.
On peut distinguer à cet égard un silence antécédent
et un silence conséquent
qui sont l'un à l'autre comme l'alpha et l'oméga.
Le silence -avant et le silence après,
ils ne sont pas plus symétriques entre eux que le commencement et la fin,
la naissance et la mort ne sont symétriques
dans un temps irréversible.
Vladimir Jankélévitch ( La Musique et l'Ineffable 1961)"
L'écriture est une musique qui berce nos pensées, modifie nos actes, nous met en prières,
cette écriture chez Pierre Daboval c'est le dessin, le portrait et l'autoportrait.
Nous vous présentons certaines de ses oeuvres et vous pouvez prendre connaissance des nombreux sites parlant de Pierre DABOVAL.

jeudi 10 décembre 2009

Cinéma. Scénaristes, cinéastes exprimez vous.

Outrage et Rébellion : 40 films enragés contre la violence policière Le 8 juillet dernier, Joachim Gatti, réalisateur de 34 ans, petit-fils du poète et cinéaste Armand Gatti, a été la cible d’un tir de flashball lors d’une manifestation à laquelle il participait à Montreuil-sous-bois. Blessé à l’oeil, il en a définitivement perdu l’usage. Joachim Gatti n’est pas la première victime de ces “armes à létalité réduite”, dont l’usage se développe de manière inquiétante ces dernières années chez les policiers (pour les abonnés de Médiapart, l’article de Carine Fouteau publié le 9 décembre revient sur les circonstances et le contexte politiques de cette tragédie). Mais il a cristallisé une ample mobilisation, notamment dans le milieu du cinéma, contre l’usage de ces armes, et plus largement, contre la politique répressive du gouvernement actuel. Au lendemain du drame, l’historienne et théoricienne du cinéma Nicole Brenez et la monteuse Nathalie Hubert on fait circuler une pétition qui a recueilli 2500 signatures, pour dénoncer la «spirale de la répression» et l’«arbitraire opaque» de la police. Dans la foulée, elles ont lancé un appel à projets, demandant à des cinéastes, des militants, des graphistes, des artistes, de réaliser des petits films, destinés à être diffusés sur Internet mais aussi en salles. “L’idée, explique Nicole Brenez, était de demander aux gens de faire quelque chose d’immédiat, et en image, sur les causes de cette situation : comment est-on arrivé à ce qu’une police armée tire sur quelqu’un qui n’est pas menaçant? Les films sont des ciné-tracts, sans contrainte esthétique d’aucune sorte, sauf qu’ils ne devaient pas durer plus de dix minutes“. Réunis sous le label Outrage et Rébellion, une quarantaine de films a été réalisée à ce jour. Parmi leurs réalisateurs figurent de grands noms du cinéma (radical) comme Philippe Garrel, Jean-Marie Straub, Marcel Hanoun, Lionel Soukaz, Lech Kowalski (voir le post que je lui ai consacré récemment), ou de l’art contemporain comme Ange Leccia. Luce Vigo a quant à elle accepté d’être la marraine du projet. “Parmi ceux qui se sont mis au travail, il y a des gens pas du tout politiques, pas du tout engagés, et qui ont fait des films vraiment enragés, poursuit l’instigatrice du projet. Çà en dit long sur l’état d’exaspération et sur la honte qu’il y a à être en France aujourd’hui sous ce gouvernement dégueulasse“. Pensés comme une “constellation”, ouverte aujourd’hui encore à ceux souhaiteraient y apporter leur contribution, Outrage et Rébellion est diffusé à partir de ce jour, jeudi 10 décembre, à raison d’un film par jour, sur le site http://www.mediapart.fr/ (en accès libre et gratuit). Les films peuvent aussi être montrés “par grappes”, au gré de programmations festivalières par exemple. Une dizaine d’entre eux sera ainsi projetée à l’Institut pour l’image d’Aix en Provence dans le cadre d’une thématique de films sur la police. “Ce qui résume l’esprit du projet, explique Nicole Brenez, c’est que cette constellation constitue un arsenal d’images avec plein d’utilisations possibles. Il y a des essais, des clips, des coups de poing, des poèmes, toutes sortes de propositions qui nous ont été transmises sous tous les formats possibles : clé USB, DVD, pellicule 16 mm, et même du 35… ce qui correspond pleinement à ce qu’est le cinéma aujourd’hui! C’est une configuration qui m’a beaucoup intéressée en tant que cinéphile. Nous allons créer une page Internet pour Outrage et Rébellion, et chacun pourra piocher ce qu’il veut “. Une forme film est par ailleurs en projet, qui prendra la forme d’un “assemblage linéaire”. Sur Médiapart, le programme commence par Exercice de double pensée, une belle proposition de la jeune cinéaste Caroline Deruas. Le titre fait écho à la contradiction mise en scène ici entre le Code de déontologie de la police nationale, dont des passages sont lus en off, et les violences que celle-ci pratique au quotidien, dont des images sont diffusées sur le mur d’un vieil immeuble. Il fait référence à 1984 de George Orwell, dont un passage est cité, qui se termine" C'est en conciliant les contraires que le pouvoir peut se maintenir indéfiniment." La silhouette d'une très jeune fille dansant sur un morceau de musique punk rock, qui vient remplacer sur le mur celle des policiers en action ouvre le film sur l'idée d'une résistance joyeuse et salutaire, la croyance dans la vitalité et la puissance de rébellion de la jeunesse.

mardi 8 décembre 2009

Texte transmis par Christian CAZALS

Samedi 12 décembre 2009 à 16h Vieille Eglise du Castelas Rochefort du Gard FÊTE DU DROIT DES ENFANTS 1889 –1989-2009 Célébration du 20° anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant À l’heure où les droits élémentaires à vivre et à survivre sont foulés aux pieds dans le monde par ceux qui s’enrichissent des famines, des guerres et des épidémies, À l’heure où des états riches refoulent ceux qui devraient avoir le droit de vivre en famille dans le pays de leur choix, À l’heure où de plus en plus de gens considèrent l’enfant et le jeune comme un être inférieur en humanité, qu’on gâte pour le faire taire, juste bon à obéir ; à l’heure où il devient de plus en plus difficile pour nous de les écouter, de comprendre leurs besoins et de les aimer, À l’heure où se pose de plus en plus cruellement la question de savoir quelle planète nous laisserons à nos enfants et aussi quels enfants nous laisserons à notre planète, Il est important, contre la vague de violences qui semble devoir tout submerger, de revendiquer le rétablissement des droits, particulièrement les droits des enfants, ces hommes à venir qui demain peupleront notre terre. Préprogramme 16 h. - Accueil des personnes intéressées et des enfants 16 h.15 - Présentation du texte de la Convention ; historique des luttes pour son application, 16h.45– Théâtre interactif : saynètes d’enfants * Le droit au sommeil : les dormeurs du banc (d’école) * Quand l’enfant battu à la maison arrive en classe : De la famille à l’école * Conflit Père-fils devant un écran plat : Écran total 17.30.h. _ Théâtre interactif adulte :théâtre-forum : Rafle dans une cours d’école 18h.30 –Témoignages, questions et débat en présence d’un psychologue, d’un avocat et d’un historien- La soirée sera ponctuée de lecture de textes écrits par des enfants ou par des auteurs reconnus : un acteur lira, des enfants installés sur scène commenteront librement.

lundi 7 décembre 2009

Le Continent

Le Continent En figure de proue Les Almadies… le Cap Vert Isolée Déesse mythologique de l’océan Le regard Celui du guerrier. Nu Le danger Des espaces En feu Quand le soleil passe derrière la ligne d’horizon Chute dans la nuit maritime Le corps du roi Puissant Se tourne et découvre Gorée Ile des esclaves Le départ La haute mer Et les Amériques. Chant de l’artiste africain Du griot Sur les berges du fleuve.

vendredi 4 décembre 2009

Fausta prend son envol

Fausta , arrivée en Allemagne a pris aussitôt un train pour la vallée du Rhin. son amie d'enfance , Michelina , mariée depuis la nuit des temps avec un restaurateur d'œuvres d'art dont elle est visiblement toujours très éprise , coule des jours heureux à Oberwesel , bourgade riante de ce "Rheinland-Pfalz", tout près du fameux rocher de la Lorelei.... Cette sirène chère aux poètes romantiques .. Fausta aurait tant aimé être une enchanteresse , garder auprès d'elle l'aventurier volage.. Tant pis ! la vie est ainsi: imprévisible , sinueuse . "Pour avancer , sachons nous laisser flotter , on peut croiser de surprenantes barques , au fil du courant... Elle en a assez des avions , Pourquoi pas la lenteur et la majesté de ce fleuve-roi ?? Un léger vent soulève son écharpe vaporeuse . Debout au bord du ponton de l'embarcadère , elle attend le bateau-promenade , Mêlée aux touristes joyeux , elle s'installe à l'avant . Elle n'écoute pas les commentaires en langue germanique qu'elle comprend si peu, A l'approche du fameux rocher , le bateau ralentit . Gracieuse comme la fille de la légende ,Fausta se lève et se dirige vers le bastingage. Ses cheveux déployés échappent à l'écharpe qui s'envole soudain au dessus des flots, Trop tard ! Pfuitt! Fausta éclate de rire ,vivifiée par cette facétie d'Eole, d'un geste rapide , cassant la mince chaine, elle lance le diamant bleu loin dans les vagues , comme une offrande au fleuve. La vie coule en elle comme cette eau,sereine, Sans retour sur le passé, Elle veut nager seule et libre désormais.

mardi 1 décembre 2009

Hôtel The Elegant

Longues avenues de Windhoeck. Fausta dans un somptueux taxi. Un ami de Ben a prêté pour quelques heures ce carrosse des temps modernes. Étaler sa richesse. Fausta repose sur le siège arrière le corps étendu, les jambes largement relâchées. La visite du bar à bière lui permet de laisser aller son corps voluptueusement étendu sur les sièges de velours. Une légère sensation de vertige dans les virages, les ralentissements. Pourtant le chauffeur est un spécialiste mais l'emprise de l'alcool tellement forte que le corps fragile de Fausta réagit à la moindre agression. L'hôtel The Elegant est le havre de paix choisi par Ben. Il sait que le repos de la belle se fera en toute quiétude et que la table sera bonne. L'installation dans la chambre donnant sur le parc se fait avec forces courbettes et salamalecs. Un plongeon dans la piscine, une toilette soignée et minutieuse redonne vie à la belle danseuse sortie du sable du désert. Repas léger,"écologique" selon le maître d'hôtel, léger pour la nuit. Fausta s'étend sous une moustiquaire et s'endort en écoutant le roucoulement des oiseaux de la nuit africaine.Il fait encore sombre quand un petit tapotement éveille notre voyageuse qui dans quelques heures s'envole pour Munich . Le sac de voyage est vite bouclé et Fausta en le considérant pense qu'il ne lui reste pas grand chose. Une grande maison en Italie. Il faudra s'en débarrasser et s'éloigner de ce monde frivole des palais vénitiens, des fêtes somptuaires, des valets masqués et des éphèbes musiciens. Un petit déjeuner et c'est le départ. La route de l'aéroport est encore déserte et le trajet se fait sans encombres. Le parking désert et Ben pénètre dans l'immense hall principal. Enregistrement des billets, on se croise avec un groupe de touristes éméchés porteurs d'armes et d'appareils photos. On annonce l'arrivée d'un vol. Police de l'air. Papiers . Rien à déclarer. Sourire appuyé devant une aussi belle femme. Ben propose un café avant le départ à l'étage...il y a un restaurant. Le couple s'engage sur L'escalator. Quelques personnes descendent par l'escalier situé à gauche. Fausta encore dans un demi sommeil regarde vers le haut. Un couple descend . Le comte Gianfranco, une main sur l'épaule d'une sculpturale black. Regards . L'homme, le visage basané embrasse la femme. Les yeux de Fausta sont toujours fixés vers le haut. Sa main prend le diamant suspendu à son cou et le porte à ses lèvres.

samedi 28 novembre 2009

La fille aux cheveux rouges

Fille aux cheveux rouges bois tropicaux dispersés par les grandes marées. La fille aux cheveux rouges n'en finit pas d'étirer son bandonéon. Elle fait semblant dit-on. Pourtant il y a des sons dans le coeur mutilé de la belle. La plage est déserte. Elle voit sur la mer des voiles faseiller L'esquif gîte dangereusement Le vent hurle dans les cordages Le son de l'instrument faiblit. La fille aux cheveux rouges voit ses doigts bleuir sur les touches. Le froid s'infiltre dans l'échancrure d'une chemise de lin Jusqu'à durcir la peau fine et fragile des seins. Dans le lointain des pleurs. Un gitan solitaire chante. La fille aux cheveux rouges ferme les yeux.

vendredi 27 novembre 2009

Personne. Gwenaëlle AUBRY

"Persona" est le terme latin pour "masque," celui porté par les comédiens dans les tragédies antiques. " Je n'écris pas pour dire que je ne dirai rien, je n'écris pas pour dire que je n'ai rien à dire. J'écris : j'écris parce que nous avons vécu ensemble, parce que j'ai été un parmi eux, ombre au milieu de leurs ombres, corps prés de leurs corps; j'écris parce qu'ils ont laissé en moi leur marque indélébile et que la trace en est l'écriture; l'écriture est le souvenir de leur mort et l'affirmation de ma vie." Georges PEREC " Je ne sais pas quand je me suis dit pour la première fois "mon père est fou" quand j'ai adopté ce mot de folie..." Voyage de Gwenaelle Aubry au coeur de la "folie" de son père. Portrait comme elle le dit en vingt-six angles et au centre absent. Le centre, son père, mélancolique, qui n'a jamais fait bloc avec lui-même et laissé place à tous les autres en lui.

Lettre ouverte et bouteille brisée pour Mr Besson

Bien sûr aligner des mots Mais Youssoupha le fait très bien Je préfère lancer une bouteille à la mer Elle se brisera contre les rochers et vous pourrez écouter ce poème musical.

jeudi 26 novembre 2009

Martyr des Moines de Thibéhirine

Nous avons récemment parlé des moines de Thibérihine, et chose surprenante nous apprenons la déclassification de certains documents secrets concernant ce drame. Il faut maintenant espérer que l'enquête va s'accélérer et que nous pourrons bientôt connaître la vérité. Les moines de Thibéhirine montrent dans leur souffrance un exemple d'engagement dans la foi qu'ils pouvaient transmettre aux populations de cette région sous la forme du don de soi. Espérons maintenant qu'aucune entrave ne vienne perturber l'enquête et son déroulement.

mercredi 25 novembre 2009

le soir s'étire..

Il s'était levé avec regret, Le soir était encore doux et embaumait les glycines, Mais sans doute était-ce dans ses souvenirs d'été, Novembre était là avec les frimas du matin. Penché à la balustrade ,il contempla la splendeur du couchant, De légers nuages formaient une couronne dans le ciel. Il sourit pour lui-même et ferma la porte-fenêtre: Demain ,il ferait beau, Une nouvelle page à écrire..

lundi 23 novembre 2009

Interrogation en forme de commentaire

que veut Jan Petrus? S'embarquer dans une aventure ? Partir ? rester? rêver? La fille aux cheveux rouges ne sait pas jouer du bandonéon, elle fait semblant. Croukougnouche

Qui est Jan Petrus? Que veut Jan Petrus?

Jan Petrus n'est pas comme ces brigands chercheurs de diam's ou comme ces coureurs de filles, peu importe la couleur des cheveux, c'est plutôt un loup solitaire, non un monstre. Il aime simplement déambuler sur les quais du port de La Havane,écouter la musique d'Ibrahim Ferrer, parfois une fille aux cheveux rouges rejoint l'orchestre et semble jouer du bandonéon. Jan Petrus ouvre son cerveau et un impressionnant défilé d'images colorées emporte sa vieille carcasse. Des carcasses il y en a partout sur le port: antiques "Ford", "Dodges" en ruine, rutilantes "mustang" de los musicos cubanos. Jan Petrus ne cherche plus d'aventures. Sous son "Panama" fripé il rêve et sa voix grave, éraillée, chante avec l'orchestre.

La Havane/ Jan Petrus. A la recherche de la fille aux cheveux rouges

Promenade musicale dans les rue de La Havane. La fille aperçue sur le port. le vieux chapeau crasseux, panama fatigué, son dos voûté, la démarche hésitante, le souffle court, il arpente les quais du port. Les bistrots sont débordants d'une faune alcoolisée à cette heure tardive, vomissements et filles aux cuisses dénudées, musique. Belle musique rythmée. Voitures anciennement luxueuses. Jan se saoule de couleurs, de chants, de femmes faciles. Il sent le sexe qui vit en chacun. Sa recherche est vaine. Dans cette foule la fille aux cheveux rouges. Il sait qu'elle joue du bandonéon.

Envoi commentaire de Croukougnouche

croukougnouche a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Journal de Jan Petrus.Transmis par Christian Cazal..." : ce vieux storyboard , le papier gondolé a pris l'humidité ; la vieille en a voulu cher, mais c'était de bonne guerre . la poussière danse dans le soir qui tombe , un bus bringuebalant klaxonne un chien pelé qui traverse la rue; son verre est vide , Jan Petrus se lève , remet son chapeau avachi et remonte la rue vers son meublé.

samedi 21 novembre 2009

Journal de Jan Petrus.Transmis par Christian Cazals. Commentaire Plan séquence de Storyboard

Cuba Des larmes dans les yeux de Jan Petrus en lisant ces" mots bleus " en feuilletant ce carnet d'images le souvenir des spectacles des tournages souvenirs cinéma c'était au Mexique... non pour lui Cuba... les belles américaines... les bars et la musique, et les actrices, voluptueuses. Jan Petrus acteur vieillissant lecture tremblotante sur les lèvres desséchées. Les couleurs pour lui étalées du bout des doigts lèvres en forme de baisers, une bouche d'amour de rose aux joues. Jan Petrus se souvient. Le bar aux guéridons poisseux. Un verre de tequila, une bière forte du pays alimentent son cerveau boursouflé. La luminosité d'un storyboard sur vieux papier. Il a découvert cette merveille dans les cartons d'un broc d'une rue crasseuse de La Havane. Jan Petrus verse quelques larmes. Ah! Jan Petrus!

lundi 16 novembre 2009

La Termitière/ Songe de Jan Petrus

La Termitière Dressée Percée Abri silencieux, épigée, système clos hublots, Jan Petrus aime le refuge et le silence des lieux secrets de prière, de calme dans le coeur. Il aime jeter un regard,passer une partie de son visage, et revenir vite se protéger, étendre ses membres raides. Enfant il se souvient, Des nuits troublantes du chant de la hulotte et de son refuge dans la chambre quadrangulaire. C'est un nain dans l'immensité du lieux. A croupetons il fouille la nuit silencieuse de ce qui est immense, démesuré, des angles lointains. Seul dans l'effroi de toucher le sol rugueux Le songe de Jan Petrus l'étouffe quand la nuit est trop chaude.

vendredi 13 novembre 2009

Lu dans Poézibao. Florence Trocmé

En préambule à la publication d’un compte rendu de la rencontre organisée hier soir à l’auditorium du Petit Palais, à Paris, autour de Michel Butor. À travers les pages à travers les alphabets Les encres et les phrases les cartes et les images À travers les histoires à travers les cris Les explications et les interrogations les sous-entendus et les ironies À travers les voyages à travers les songes les points et les blancs les prémonitions et les nostalgies Révéler fixer le silence et le paradis. À travers la chevelure à travers la salive Le souffle et le sang les lèvres et les articulations À travers la peau à travers le sommeil Les doigts et les yeux les plaintes et les caresses À travers l’effort à travers la palpitation La souffrance et la fraîcheur la tendresse et la buée Révéler fixer l’angoisse et le délice. Prince de l’instant alchimiste d’ombre À travers le noir à travers les os Refus et fureurs douceurs et regards Fixer libérer la mort et l’éveil. Michel Butor, « ballade du photographe », Envois, Œuvres complète. IV, Editions de la Différence, p. 892-895, cité in Michel Butor, rencontre avec Roger-Michel Allemand, Argol, 2009, p. 184 • Le plus grand critique, le plus inventeur, est le plus modeste. Lorsque nous le lisons, il nous donne immédiatement envie de revenir au texte même. Et le voici ce livre poussiéreux, enfin sorti de son rayon : quel génie, quel éclat, quelle nouveauté ! Comment avons-nous pu être aveugles à ce point, comment ce critique lui-même a-t-il pu être aveugle à ce point, car il y avait tant de choses à dire ! Nous l’en oublions presque. Cette mise en branle de notre propre imagination critique à sa suite prouve qu’il a su réorganiser tout le halo, s’installer comme fenêtre illuminante autour du noyau des textes, les reprendre en leur totalité comme composants d’un nouveau foyer. L’œuvre neuve est un germe qui croît dans le terrain de la lecture ; la critique est comme sa floraison. Ici et là immenses arbres poussant à chaque saison tant de nouvelles branches sur le tissu des bois. Michel Butor, « la critique et l’invention », Répertoire III, Œuvres complètes, II, p. 727, cité Michel Butor, rencontre avec Roger-Michel Allemand, Argol, 2009, p. 194 Michel Butor a également participé à l'écriture d'un ouvrage sur le martyr des sept moines assassinés.

Les Sept Dormants, récit commun aux chrétiens et à l'islam.

jeudi 12 novembre 2009

11/11/2009 3h A.M Cérémonial

Étale
Mer caressante
Alanguie
Se meurt sur la berge de sable fin
" Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle"
Le bout des doigts pique et se glisse s'infiltre dans la chevelure "d'elle"
un petit cailloux blanc parfaitement poli par les flots, circulaire,
que l'on retrouve en lieux et place du sexe de Boudha.
Des ibis en formation se dirigent vers une Namibie incertaine, survol des déserts,le jour paraît. 11 Novembre 2009. Le ciel respire la neige.

Les Films du Horla

L'Ouragan KALATOZOV. film documentaire de Patrick CAZALS. 2009/74' produit par les Films du Horla, le Kalatozov Fund, Cinécinéma, l'ICAIC Cuba, la Procirep et l'Angoa.
En offrant en 1955 à l'URSS la Palme d'Or à Cannes pour "Quand passent les cigognes",Mikhaïl Kalatozov, cinéaste d'origine Géorgienne, a bouleversé des millions de spectateurs. Son génial opérateur, Sergeï Ouroussevski, lui resta fidèle pour d'autres aventures et notamment " Soy Cuba". Tourné à Moscou, Tbilissi, La Havane, Honfleur, ce film retrace grâce aux témoignages de partenaires et interprètes de ses films et à la complicité de son petit-fils, un autre Mikhaïl, lui aussi cinéaste, l'itinéraire de Kalatozov, trés impliqué dans l'histoire politique, culturelle et diplomatique de l'ex-URSS.
Vendredi 20 novembre 2009
à 19 h 30 salle Charles Brabant à la Scam 5, avenue Vélasquez- 75008 PARIS (métro Villiers ou Monceau) Cocktail géorgien proposé à l'issue de la projection. Contact: filmsduhorla@free.fr

lundi 9 novembre 2009

Suite de l'article transmis par Jo Carret

Le corps féminin

Le corps féminin, dans la société traditionnelle africaine, est d’abord assigné à un rôle de procréation et à ce titre, il est régi par des normes sociales. « C’est à travers le corps de la femme que la société se perpétue. Ainsi ce corps doit-il être façonné, contrôlé et marqué ». [17] Il est commun de rencontrer dans la lecture du texte d’Angèle Ntyugwetondo Rawiri, Fureurs et cris de femmes la notion de « corps ». Il se constitue en matrice de la structure sacrificielle et il se signale ensuite par la symbolique de la douleur dans ses romans, qui indiquent ce qui s’augure. Ensuite, elle trouve une place dans la narration pour s’achever dans une sorte de représentation réitérée au cœur de laquelle trop vive, la douleur explose et conduit à la réappropriation du corps. Dans Elonga d’Angèle Ntyugwetondo Rawiri, le sort organise la vie des personnages. De plus, le milieu social où échoue Igowè est un milieu fétichiste. Le milieu social s’offre comme cet obstacle majeur, dressé sur le parcours de la femme vers sa réalisation. La sorcellerie révèle l’impuissance des sujets à s’unir, à jouir d’une vie convenable. Leur vie semble comme suspendue, rompue par le sort donc la recherche d’une protection sous les traits d’une femme : « sachez que cette poupée est destinée à me protéger contre les entreprises de sorcellerie ». [18] Elle rompt avec l’existence passive précédente dont l’objectif est de rendre l’existence dynamique. Igowè la fille d’Igowo et d’Ayila, offerte en holocauste, rend l’âme victime d’un esprit malveillant, « une grosse tâche impalpable apparaissait sur son chemin ». [19] p.258. Ses parents fous de douleur veulent se venger et on entre dans un cercle vicieux d’où on ne sort pas. « Je veux voir Mboumba étendu, mort comme ma fille ». [20] La manducation du corps de la jeune Igowè prend la forme d’un rite sacrificiel qui permet à Mboumba (esprit maléfique incarné dans un homme) de renforcer son pouvoir spirituel. Dans ce cercle familial pernicieux se déploient diverses forces occultes des membres qui contrecarrent la destinée des uns ou des autres, décident de la vie ou de la mort des filles qui généralement, détiennent des pouvoirs supra-humains à exploiter. Ces pratiques s’apparentent à une conception magico-religieuse qui anime les hommes désireux d’obtenir des faveurs en contrepartie du corps féminin sacrifié comme Jephté qui offre sa fille pour que vive Israël (La Bible, Livre des juges, 11, 29-40). Après la représentation sacrificielle du corps féminin dans Elonga, le roman d’Angèle Ntyugwetondo Rawiri, Fureurs et cris de femmes s’appuie sur un support discursif qui rend l’expression de la douleur plus patente. D’ailleurs, la douleur liée à la décrépitude du corps est récurrente dans la production romanesque. Elle fait l’objet d’une attention particulière notamment lorsqu’elle sert d’élément catalyseur à la création. Ntyugwetondo Rawiri nous invite à connaître les tourments du corps féminin à travers certaines prémices indispensables afin de comprendre ce qui s’ensuivra. La stérilité au sein du couple est prise en acte, en train de se manifester et de se déployer comme venant démontrer les apports discursifs qui ont permis d’énoncer et d’annoncer la relation adultérine de l’époux d’Emilienne, Joseph qui possède une maîtresse, son « deuxième bureau avec qui il a deux enfants » [21]. Il appert que le rapprochement des corps de l’épouse, Emilienne et de la maîtresse de son mari, Dominique est au faîte de la fusion. Les gestes d’empathie d’Emilienne envers Dominique dénotent du champ sémantique de l’affection, palliatif à l’amour de l’homme. La femme se retrouve et intensifie son sentiment d’existence par l’octroi de sensations fortes. Son corps qui n’était qu’une terre de douleurs devient un arbre de plaisirs. L’affectivité nous vient du corps et peut aller au langage selon Chantal Chawaf, la « chair linguistique » [22] guide le questionnement de l’héroïne sur l’amour et met en cause le dualisme féminin/masculin. On constate seulement qu’Angèle Ntyugwetondo Rawiri transmet aux mots la culpabilité, les cris de rage et écrit ce que sa chair lui dicte. Pour remédier à sa stérilité, Emilienne va voir un guérisseur car la stérilité est considérée comme un sort parce qu’elle se dit « frappée de stérilité ». [23] Lorsqu’Emilienne parvient à ses fins, elle affirme son caractère priapique en rejetant alors son mari et la maîtresse de son mari devenue son amante. Toute l’intrigue qui a suscité l’intérêt et maintenu le lecteur en état d’effervescence maximale jusqu’au bout, est enfin dénouée. Dans cette optique, l’intrigue commande une stratégie d’écriture permettant au discours d’intensifier son potentiel attractif. L’enfant que l’héroïne désire tant occupe son esprit et les vides creusés par le manque d’amour et le cri de son corps. C’est le lieu de convergence de tous les points du récit. L’aboutissement de l’action principale plonge le récit à un stade supérieur, à un degré supplémentaire de son déploiement. Après avoir fait une auto-représentation du corps en proie à la douleur, du corps transformé par la maternité ou par la vieillesse et le corps rongé par l’angoisse de la stérilité dans une société qui contrôle la virginité, le plaisir féminin et la fertilité, le « corps-découverte »[24] est plus que présent dans le récit d’Angèle Ntyugwetondo Rawiri : « Pendant une semaine, Emilienne se laisse entrainer par ce cri nouveau de son corps qu’elle peut faire taire à volonté par les caresses qu’elle échange avec sa secrétaire dans son bureau ». (Fureurs et cris de femmes, p.116.) Cette posture explore les méandres de la conscience féminine qui s’éveille en voulant rivaliser avec l’homme. Angèle Ntyugwetondo Rawiri dresse le portrait d’Emilienne qui goûte aux plaisirs de l’adultère avec Dominique, sa secrétaire également la maîtresse de son mari, dans son bureau afin de ressentir les mêmes émotions que son mari. On mesure l’ampleur des transformations corporelles au sens où la femme découvre son corps en comblant le vide affectif et le manque sexuel, plutôt que de subir les infidélités et les rebuffades de son époux. Et on peut penser qu’Emilienne veut supplanter l’homme dans le cœur de Dominique. Par ailleurs, dans G’amàrakano, au carrefour, Angèle Ntyugwetondo Rawiri met en scène un autre type de protagonistes qui prennent les hommes comme des objets afin de favoriser leur ascension professionnelle. Toula et les personnages féminins périphériques refusent de se constituer en victimes des hommes qu’elles utilisent comme moyen d’accession à la réussite professionnelle. La mercantilisation de la relation amoureuse est l’expérience abyssale de la femme pour sortir de l’asservissement en exigeant financièrement de l’homme le maximum. « Les hommes commandent encore aux femmes. Et ça nous oblige à faire tous nos efforts, à déployer tous nos charmes pour leur être attirantes ». [25] Sa vision de l’amour vise un approfondissement de la connaissance de l’homme à travers un guide de séduction : conseils diététiques, esthétiques, attitude à adopter pour retenir l’attention, cadeaux à exiger, une fois la victime subjuguée. Pour atteindre son but, Toula ne s’embarrasse pas de scrupules, l’attrait physique ne compte pas. Ekata, la collègue et l’initiatrice de Toula définit sa relation avec les hommes comme suit : « je me contente de leur argent et de jouir de la vie tant que je peux ». [26] Cela induit, dans la trame discursive, une forme de théâtralité, faisant de l’action du roman, une mise en scène introduisant un jeu qui oppose savamment l’homme et la femme. A ce niveau, nous assimilons ce jeu au renversement des rôles dont les pérégrinations prouvent la duplicité de la femme. La réalisation des personnages féminins dépend des bases fondées au sein de leur milieu professionnel en vue de la construction d’une stratégie féminine et, entre autres, d’un possible existentiel. Le bureau apparaît comme le lieu du njembè, société secrète exclusivement féminine chez les omyene, groupe ethnique auquel appartient la romancière. Cette secte initiatique met en valeur chez l’impétrante, représentée dans le récit par Toula, tous les atouts et les pouvoirs mystiques féminins pour lui permettre de réaliser un parcours ascensionnel en séduisant son patron.

L’inscription textuelle du corps chez les romancières africaines est non seulement un désir de rompre le silence mais aussi une écriture en porte-à-faux audacieuse. La représentation du corps est insérée dans un projet esthétique personnel qui n’a aucun rapport sur le plan familial, économique ou politique. Le corps devient expression du désir féminin, création d’un espace propre de subjectivité du discours féminin. Marianne Bosshard, expliquant les rapports du corps et du verbe chez Chantal Chawaf dit qu’« il faut humaniser l’histoire humaine non par le biais d’une spiritualité détachée du corps mais par la spiritualisation et la verbalisation du corps et de la chair afin de leur rendre leur place perdue auprès de l’Esprit ». [27] Par le corps, le « je » féminin se décline sous le mode de la relation existentialiste de l’être en situation et va libérer de l’inertie, l’inconscience, la corporalité du langage refoulé. Les romancières font vivre leur chair à travers leurs écrits par une sorte de transcendance scripturale.

La valorisation de la femme africaine