Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

jeudi 31 mars 2011

LA CHAMBRE DANS L'ESPACE. René CHAR

TEL LE CHANT DU RAMIER QUAND L' AVERSE EST PROCHAINE - L' AIR SE POUDRE DE PLUIE, DE SOLEIL REVENANT - JE M'ÉVEILLE LAVÉ, JE FONDS EN M'ÉLEVANT; JE VENDANGE LE CIEL NOVICE.

ALLONGÉ CONTRE TOI, JE MEUS TA LIBERTÉ. JE SUIS UN BLOC DE TERRE QUI RÉCLAME SA FLEUR.

EST-IL GORGE MENUISÉE PLUS RADIEUSE QUE LA TIENNE? DEMANDER C'EST MOURIR!

L'AILE DE TON SOUPIR MET UN DUVET AUX FEUILLES.
LE TRAIT DE MON AMOUR FERME TON FRUIT, LE BOIT.

JE SUIS DANS LA GRÂCE DE TON VISAGE QUE MES TÉNÈBRES COUVRENT DE JOIE.

COMME IL EST BEAU TON CRI QUI ME DONNE TON SILENCE!

mercredi 30 mars 2011

MEDITATION_ SHRI BABAJI

DES LARMES...

...Si bien que tout entier je saigne sur deux faces.
Jean Claude RENARD



Les veines du front et les paumes fissurées des mains.
Par la bouche entr'ouverte s'écoule la source d'un cœur 
en soubresauts telluriques, 
le corps du nouveau né, expulsé de la mère, le premier chant d'amour, au parfum étrange, 
 au parfum de plante en devenir, 
les épines se dressent, 
une vigueur de sexe, 
le sang gicle et se répand sur le ventre de feu.

Feu de la terre sèche du désert
             MON REFUGE.

MEDITATION_ SHRI BABAJI

Psalmodiez sans cesse.
En psalmodiant le mantra, ses vibrations se propagent  
tout autour de vous.
Vous méditerez alors pour vous-même et pour les autres.

Simplement grâce aux chants sacrés,
Je mènerai et gagnerai n'importe quelle guerre en ce monde.
Quoi qu'il arrive, chaque homme sera sauvé, 
de par SA volonté.
inspiré par Shri Babaji
                                                         

samedi 26 mars 2011

SON REGARD








SON REGARD




sur MYKONOS

vendredi 25 mars 2011

Photos Posthumes Marck CAZALS

 Sur la route de Katmandou



Un sari s'envole.




Il est difficile d'emprisonner ceux qui ont des ailes.


( CAIO . F )






CAIO FERNANDO ABREU écrivain, dramaturge, poète a traversé notre monde à la vitesse d'une flèche de feu .


Cet écrivain brésilien est décédé du sida à l'âge de 48 ans.


Il nous laisse une œuvre de nouvelles, pièces de théâtre, poésie, réflexions philosophiques.


Nous vous livrons une réflexion tirée du recueil "Petites Épiphanies":


<< Quand tout paraît sans issue, on peut toujours chanter, je continue à le penser. Voila pourquoi j'écris.>>

( Caio Fernando Abreu in Petites Épiphanies. ed José CORTI )

LE CHEMIN DES DOUANIERS

J'ai déjà parlé de ce chemin des douaniers.


Il serpente en moi comme il serpente dans la montagne. C'est un chemin de mon enfance. Un des nombreux chemins que j'aimai parcourir.
C'était un chemin qui traversait la barre montagneuse des Pyrénées et à certains endroits il longeait le précipice.
Seul un isard se hasardait et faisait des bonds, se faufilait parmi les roches en équilibre, dans le lointain le torrent chantait, il y avait des plantes rares, au printemps les amandiers laissaient se dérouler de longues robes blanches.
Les fruitiers sauvages parsemaient de couleurs étranges la vallée interdite surveillée par les douaniers.
Ma compagne du moment s'accrochait à mon bras, à mon cou, m'enveloppait le torse au risque de nous déséquilibrer, nos visages se rapprochaient et nos bouches... nous restions ainsi de longs moments, le vent soufflait parfois très fort.
Dans le lointain, près de la frontière espagnole, trois douaniers en file indienne progressaient vers le petit poste de garde.
La fumée s'échappait de la cheminée de briques. C'était l'heure de midi.


Le dernier arbre qui marquait ce chemin avant les éboulis et les falaises qu'il fallait escalader était un amandier.
Le dernier rameau fleuri marquait la fin de la période froide.


Il ferait chaud bientôt. Nous pourrons nous étendre, nous cacher entre les roches dures veinées de marbre.
Ce serait alors une vibration intense et profonde de nos corps. 




© boucherif.   L'ultime rameau



mardi 22 mars 2011

René CHAR


FEMMES QU'ON NE VOIT PAS ATTENTION


*



 La Poésie éclatée de René CHAR.




"Poète cherche modèle pour poème"


séances de pose, exclusivement pendant sommeil recip, René CHAR, 8 ter, rue des Saules. PARIS
( inutile avant nuit complète, la lumière m'est fatale ).




lundi 21 mars 2011

L'EMOTION


L'émotion



L'émotion fut vive.
Laisser aller ma main sur l'eau

jusqu'à toucher ta cheville,
remonter prudemment le long de ta jambe,

sentir les secrets inviolables
encore inconnus
toujours renouvelés 
que je découvre.

L'émotion fut vive.


©photo xavier zimbardo ed Mille
©christiancazals 1990

dimanche 20 mars 2011

LES GRANDS MOMENTS DE LUNE

Halo Indien  

C'était la nuit avancée. Les elfes et les fées dansaient autour de notre couche.




Lune Indienne colorée



C'était la Sarabande. Les Satyres cornus entraient dans la danse.




Fragments d'étoiles et de lune



C'était l'accouplement. Les tabous étaient brisés comme le cristal des coupes d'un breuvage capiteux.



Lumières de la ville.




Dans le lointain les lumières de la ville.

Il faisait encore froid. Le printemps faisait son apparition.

L'ARTISTE ET LE MODÈLE

LE MODELE

by ~boucherif

L'artiste et le modèle
_couple fusionnel_
l'amour, la tendresse,
parfois la Haine

L'artiste et le modèle
la matière et la pensée,

Pensée de la matière,

L'argile s'anime
L'objectif fixe l'instant
le burin creuse

La pensée,
          insondable réflexion.



samedi 19 mars 2011

L'HOMME QUI MARCHE

Quelque chose avant sa venue le pressent.
Quelque chose après sa venue se souvient de lui.
La beauté sur la terre est ce quelque chose.
La beauté du visible est faite de l'invisible tremblement des atomes déplacés par son corps en marche.

                                                                                                    CHRISTIAN  BOBIN

UN ACTE D'AMOUR/ Sérigraphie de Manu ITEM.

 UN ACTE D'AMOUR ( Manu ITEM)



Dessiner un ARBRE.
peindre un arbre
le graver
sur le bois
sur le cuivre
sur le corps

TATOUÉ

L'arbre ici représenté
un cyprès
et la neige du pollen qui s'échappe.

L'arbre, l'artiste,
représenté par son fils,

L'ARBRE LE PÈRE.

Le cyprès le bois dur
celui qui résiste
qui offre sa puissance
qui n'en fait pas un instrument du pouvoir.

Le Cyprès le bois dur.





Connaissant Georges Item et l'ayant accompagné pendant un temps de sa maladie la sérigraphie présentée dans ce blog a été réalisé par son fils Manu qui me l'a offerte à son décès.
L'œuvre de Georges ITEM est visible à la Galerie Maison ITEM, Coin des tilleuls, 8a CH-2502 BIENNE.

jeudi 17 mars 2011

Shri Babaji

Shri  Babaji


<< Le seigneur est au-delà du nom et de la forme. Personne ne peut prétendre avoir atteint un tel stade de réalisation. L'adoration demeure une partie essentielle de la prépararation et de la purification du cœur.>>

                                                                                                                 SHRI  BABAJI

mercredi 16 mars 2011

La Crevette sortie des flots.

crevette et boule lumineuse    



Elle était sortie des flots et le flotteur lumineux abandonné sur la plage l'attirait.
Elle rampa sur le sable et se creusa un nid douillet.
Elle recouvrit son corps d'écailles grises, odorantes, l'odeur de la marée des flots venus de très loin.
Elle s'abandonna,
amante sensuelle,
à l'objectif du photographe.

On entendait la marée progresser.
Bientôt elle retrouverai l'élément liquide et froid de cette mer lointaine.
Proche des frontières du monde.

LES HAIKUS

LE FEU... se clivera le sol.


Chargé de nuages
Un ciel blanc de catastrophe
Papillon de feu.



Dans les entrailles
Nos amours disparaissent
C'est une larme.



Nue à mes cotés
Le feu insupportable
Particule au ventre.



Je la baiserai
Alors le sol s'ouvrira
Fendra le miroir.

lundi 14 mars 2011

LE BLEU

BLEU
                                                                                


BLEU

SE PLONGER DANS LE BLEU
S' ENDUIRE DE BLEU
                                     POUDRE DU BLEU
                                     SULFATE
                                     AU BOUT DES DOIGTS

                                     LE BLEU QU'ON ÉTALE EN CARESSE DE PAUPIÈRE

DES FILAMENTS BLEUS PARCOURENT LE CORPS GELÉ
LES LÈVRES DU NOYÉ SONT BLEUES
UN CRI ÉTOUFFÉ LUI IMPOSE CE RICTUS DE SURPRISE_

BLEU DU CIEL

                         PARCOURU DANS SON IMMENSITÉ  PAR LES CIGOGNES VOYAGEUSES

                                                                              L'ŒIL BLEU.

DOUCEUR DU REGARD MANDORLE DU VISAGE NONCHALAMMENT COURBÉ

SUR L'ENFANT NOUVEAU NÉ
UNE LARME
UNE TRACE SUR LE VISAGE
UN VOILE BLEU DU CIEL MAROCAIN ENVELOPPE LA TOMBE DE JEAN ( GENET )

LES TOMBES PORTUGAISES CHANTENT MISERERE.
IL Y A DU BLEU SUR LA MER.

LA PISTE DE LATÉRITE N'EN FINIT PAS DE SUER  LE BLEU DES CHALEURS TROPICALES. 

LE BÉDOUIN AUX PIEDS NUS PREND LE BLEU DANS SES BRAS
ET S'ENFONCE DANS LE LABYRINTHE DES DUNES.
SE CACHER EN MINOTAURE.
BOIRE L'EAU BLEU DU PUITS
                                                        SE MIRER


L'ENCRE EST BLEUE SUR LE CAHIER DE L'ENFANT DU DÉSERT


LA POUDRE BLEUE EST TRANSFORMÉE ET RYTHME LA VIE DU PEUPLE NOMADE.


SENTIR LE BLEU ME PÉNÉTRER.


JOUIR DE CETTE SEMENCE.
S'IMMERGER.


                                                               LE FROID DU BLEU.                 

dimanche 13 mars 2011

L'ENFANT DE RUE. Photo Marck CAZALS

C'est au cours d'un voyage d'étude en Égypte  que le photographe Marck CAZALS a réalisé ce cliché d'un enfant de la rue égyptienne.
Nous vous donnons à lire un court extrait d'une étude de l'UNICEF sur la vie de ces enfants.
<< Le Caire, Egypte - Au milieu des foules tourbillonnantes des grandes villes égyptiennes, on remarque à peine les petites silhouettes des enfants qui ont élu domicile dans les rues. Adel, un jeune garçon au visage ouvert et intelligent est l'un d'entre eux. Il a quitté la maison à neuf ans pour échapper à une vie de misère et de violence.
« Mon père me battait tous les jours quand il revenait du travail, et pourtant je faisais tout à la maison, dit Adel, il revenait toujours de mauvaise humeur et il me frappait avec tout ce qui lui tombait sous la main. À la fin, je ne pouvais plus supporter tout ça. »
Mais la vie qu'il a découverte dans la rue n'était guère meilleure, admet Adel. Aujourd'hui, après quatre années d'une existence vulnérable de déraciné, il meurt d'envie de retourner à la maison. « Quand je vois les autres enfants qui vont à l'école, je voudrais être comme eux. Ici, dans la rue, je n'ai pas d'avenir » ajoute Adel en haussant les épaules d'un geste d'impuissance.
L'histoire d'Adel est celle du million de jeunes Égyptiens, selon les estimations, qui passent la plus grande partie ou la totalité de leur vie dans la rue. Cependant, selon Nadra Zaki, administratrice du programme Protection de l'enfant de l'UNICEF, leur situation désespérée suscite peu de sympathie chez le commun des Égyptiens.
« Beaucoup de gens ont tendance à considérer les enfants comme de simples petits délinquants qui méritent parfaitement la dure manière dont ils sont traités par la police et les autres autorités », dit Mme Zaki.
« Du coté positif, il existe aujourd'hui une prise de conscience claire du phénomène des enfants des rues, de ses causes et des ses caractéristiques. Maintenant, il nous faut réfléchir aux solutions, les solutions qui donneront aux garçons et aux filles des rues la protection dont ils ont tellement besoin. Et également des solutions qui leur éviteront de se retrouver à la rue.>>

La photo a été réalisée en 1990. Le texte est beaucoup plus récent. Mai la vie de ces enfants est toujours la même.

                                                    © Marck CAZALS 1990

mercredi 9 mars 2011

LE MIROIR /

Le miroir me renvoie l'image d'un visage buriné

Des yeux dans lesquels des larmes vont et viennent

Elles se répandent le long des plis du cou

Disparaissent dans la chemise entrouverte sur mon torse amaigri

                                                                     JE LES SENS

S'infiltrer à chaque mouvement du corps

S'infiltrer dans l'intime de MOI.

Sur mes lèvres il y a maintenant un goût de sel

Elles baignent mon visage... Mes yeux se troublent...

Une fissure partage le miroir...



dimanche 6 mars 2011

Masques Maoris.

Masque Maori
Les Masques et la Mer.


Trois pirogues à balancier,
-la proue est casquée-
Un masque peint en guerre.
L'orage gronde à l'horizon
Les vagues de plus en plus creuses,
L'écume blanc jaune
s'accroche à la coque
creusée dans l'arbre abattu sur la plage,
une coque d'un seul tenant,
un ouvrage fait pour les tempêtes et les chocs sur la roche de la barre
ultime défense de l'île des sorciers.


Pour l'heure
le cap est mis sur l'île des Fées guerrières,
elles vivent dans des habitations troglodytes
creusées par les vagues sur la hauteur des falaises,
elles se nourrissent de nids d'oiseaux et de fruits cueillis sur les arbustes épineux
dans les anfractuosités du rocher.


Un chant rauque s'élève de l'embarcation.
Un chant de guerre.
En pleine nuit,
-les étoiles seront à l'apogée de leur luminosité-
la masse sombre de l'île de guerre se dressera en muraille fissurée.

Le vent chantera en s'engouffrant dans les fissures naturelles.
Un orgue étrange.
Un organiste invisible.

samedi 5 mars 2011

IL VOYAGE EN SOLITAIRE

J'ai choisi la version chantée par Bashung. J'aime les deux versions.
Celle de Gérard MANSET me transporte dans un monde où le calme règne.
Il me semble que c'est un lieu peuplé d'êtres irréels, il n'y a pas de jeunes et de vieux, de tordus et de militaires puissants, de gangsters et de misérables loqueteux.
Ce voyage en solitaire est un grand sourire de lune, les étoiles scintillent et certaines nous montrent la route.
C'est un long chemin de terre purpurine. L'odeur est celle de la bruyère









Il voyage en solitaire





J'aime le muscle de Bashung. Sa force intérieure. Son désir fou de vivre. Lui il marche dans la ville. Obscure.
Le bruit de la circulation est étouffé. La nuit les lampadaires illuminent son cœur. Il a toujours ses lunettes noires, et les volutes de fumée autour de lui. Il est parti pour un long voyage en solitaire. Salut!

jeudi 3 mars 2011

IL Y A DES CORPS PEINTS AUX COULEURS RITUELLES.

©tatouage-polynesien.blogspot.com



La plage est battue par les flots. Les guerriers s'agitent. Ils ont le visage giflé par le vent. Dans l'eau jusqu'à la ceinture, ils retiennent la pirogue battue par les vagues puissantes qui viennent du large, les nuages amoncelés chargent l'horizon d'une ligne sombre. Le front, le nez, les joues musculeuses sont peintes des couleurs rituelles du combat. Pour certains, les plus vieux, le front est tailladé, le nez percé à la narine droite. Un anneau de métal blanc lui donne la majesté qui en fait le chef de l'équipage.
Ils sont maintenant accroupis dans la barque qui prend le large et se dirige vers le Sud, en direction de l'île volcanique, qui détient le feu et la pierre rare, le bijou d'échange des noces et des cérémonies de passage de la vie terrestre à la vie spirituelle.
Celui qui commande les matelots
(il a la colonne vertébrale peinte en bleu)
est seul,
debout à l'avant de l'esquif.
D'une voix monocorde il chante des paroles de guerre et de luttes ancestrales.



©cazalschristian-miscellanees.blogspot.com















mercredi 2 mars 2011

RACINES

IMPRESSION



Rameaux encore fragiles se courbant vers le sol - le vent souffle - fait gémir les branches des arbres, certaines se brisent, quand la tempête atteint l'acmé, quand les nuages gris défilent et masquent le soleil, quand les voix des chasseurs et les cris des oiseaux de proie deviennent un hurlement guerrier, une invite au combat.

Certains grandissent, une écorce protectrice les habille, leurs racines s'étalent ou plongent profondément dans ce puits d'énergie. Une matrice, un creuset de feu et d'amour qui permet à l'arbre de grandir, d'étaler ses branches, de se vêtir de feuillage argenté, de se gorger de liquide, sucré, salé, épais, liquoreux, semence semblable à celle de l'homme.

Plusieurs années le mèneront à maturité.

Alors il resplendit, une gravure sobre étalée sur le corps de la terre. La Terre... Mère.

Immobile dans sa nudité d'accouchée.

A l'intérieur une flamme la nourrit. C'est une œuvre. Une œuvre d'art.

UN CORPS PEINT.

Un corps en joie