Il serpente en moi comme il serpente dans la montagne. C'est un chemin de mon enfance. Un des nombreux chemins que j'aimai parcourir.
C'était un chemin qui traversait la barre montagneuse des Pyrénées et à certains endroits il longeait le précipice.
Seul un isard se hasardait et faisait des bonds, se faufilait parmi les roches en équilibre, dans le lointain le torrent chantait, il y avait des plantes rares, au printemps les amandiers laissaient se dérouler de longues robes blanches.
Les fruitiers sauvages parsemaient de couleurs étranges la vallée interdite surveillée par les douaniers.
Ma compagne du moment s'accrochait à mon bras, à mon cou, m'enveloppait le torse au risque de nous déséquilibrer, nos visages se rapprochaient et nos bouches... nous restions ainsi de longs moments, le vent soufflait parfois très fort.
Dans le lointain, près de la frontière espagnole, trois douaniers en file indienne progressaient vers le petit poste de garde.
La fumée s'échappait de la cheminée de briques. C'était l'heure de midi.
Le dernier arbre qui marquait ce chemin avant les éboulis et les falaises qu'il fallait escalader était un amandier.
Le dernier rameau fleuri marquait la fin de la période froide.
Il ferait chaud bientôt. Nous pourrons nous étendre, nous cacher entre les roches dures veinées de marbre.
Ce serait alors une vibration intense et profonde de nos corps.
© boucherif. L'ultime rameau |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire