Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

mardi 29 juin 2010

Réponse de Jacqueline Waechter (Bright Moments) sur Charon Le PasseurLe Passeur

Jacqueline Waechter a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Le Passeur . La barque de Charon. Impro pour un ta..." :

" Pourquoi vouloir faire revivre cela, sans mots qui puissent parvenir à capter, à retenir ne serait-ce qu'encore quelques instants ce qui m'est arrivé... comme viennent aux petites bergères les visions célestes... mais ici aucune sainte apparition, pas de pieuse enfant...
J'étais assise, encore au Luxembourg, sur un banc du jardin anglais, entre mon père et la jeune femme qui m'avait fait danser dans la grande chambre claire de la rue Boissonade. Il y avait, posé sur le banc entre nous ou sur les genoux de l'un d'eux, un gros livre relié... il me semble que c'étaient les Contes d'Andersen.
Je venais d'en écouter un passage... je regardais les espaliers en fleurs le long du petit mur de briques roses, les arbres fleuris, la pelouse d'un vert étincelant jonchée de pâquerettes, de pétales blancs et roses, le ciel, bien sûr, était bleu, et l'air semblait vibrer légèrement... et à ce moment-là, c'est venu... quelque chose d'unique... qui ne reviendra plus jamais de cette façon, une sensation d'une telle violence qu'encore maintenant, après tant de temps écoulé, quand amoindrie, en partie effacée elle me revient, j'éprouve... mais quoi ? quel mot peut s'en saisir ? pas le mot à tout dire : «bonheur», qui se présente le premier, non pas lui... « félicité », « exaltation », sont trop laids, qu'ils n'y touchent pas... et « extase »... comme devant ce mot ce qui est là se rétracte... « joie », oui, peut-être... ce petit mot modeste, tout simple, peut effleurer sans grand danger... mais il n'est pas capable de recueillir ce qui m'emplit, me déborde, s'épand, va se perdre, se fondre dans les briques roses, les espaliers en fleurs, la pelouse, les pétales roses et blancs, l'air qui vibre parcouru de tremblements à peine perceptibles, d'ondes... des ondes de vie, de vie tout court, quel autre mot ? ... de vie à l'état pur, aucune menace sur elle aucun mélange, elle atteint tout à coup l'intensité la plus grande qu'elle puisse jamais atteindre... jamais plus cette sorte d'intensité-là, pour rien, parce que c'est là, parce que je suis dans cela, dans le petit mur rose, les fleurs des espaliers, des arbres, la pelouse l'air qui vibre... je suis en eux sans rien de plus, rien qui ne soit à eux, rien à moi. "


Nathalie Sarraute.

Le Passeur . La barque de Charon. Impro pour un tambour et une contrebasse.

Le Passeur

Traverser les ondes
flotter sur les remous de la vie
le passeur éternel sans âge,
puisse-t-il accoster aux rives lumineuses....

                                                                   ( croukougnouche)


Le tambour voilé et la contrebasse improvise sur la lecture du texte de Pascal Quignard

La barque de Charon


Mais ce n'était pas une barque. C'était un aliscaphe. Nous montâmes sur la passerelle en fer. Nous prîmes l'aliscafo et nous quittâmes l'île. Je tenais sa minuscule main dans ma main tant le bateau bougeait et tant elle était effrayée. Il y avait un peu de houle. Il y avait beaucoup de vagues. C'était le début de l'automne. Nous débarquâmes. Nous montâmes dans la colline. Dans le soleil pâle le parc de Virgile était très beau et pris de brume. La pelouse était toute déserte et bleue. Le silence était total. Il semblait qu'il n'y eût personne. L'enfant ne parlait pas. Je la perdis de vue. Je la redécouvris à l'angle de la maison du gardien. Elle se tenait accroupie devant le grand parterre de frétillaires blanches. Elle avait quatre ans. Elle ramassait les feuilles mortes, les défroissait, les dépliaient longuement sur sa cuisse avec la paume de sa main et les rangeait, les tassait dans son sac en plastique bleu vernissé qui brillait dans le soleil. Nous attendîmes longtemps à l'arrêt de bus. La route qui montait au Vésuve par le flanc ouest faisait de longues boucles sur le mont Eremo. A un kilomètre de Calle Umberto ce fut le parking et nous descendîmes du bus. Nous nouâmes les lacets des grosses chaussures de marche. Elle se frottait le bout des doigts parce qu'ils étaient couverts de cendres. A pied nous traversâmes le petit chemin de lave qui conduit à la Valle dell'Inferno. Puis nous revînmes par la falaise. Le vent du large souffla brusquement sur nous à l'instant où nous fûmes parvenus en haut de la falaise. L'air sur la falaise était une énorme vague transparente qui se perdait dans le ciel, rebroussant soudain son souffle. Le bleu du ciel gagnait les habits des hommes, de nous tous qui nous tenions penchés en avant, regardant la grève en contrebas, la mer en contrebas, la barque qui venait silencieusement vers l'île, penchés au dessus de la paroi de tuf qui s'était effritée sur la grève noire. C'était d'une extraordinaire beauté.    

lundi 28 juin 2010

LA BARQUE

Demi échouée sur la berge.
L'étrave creuse un sillon noirâtre dans la vase.

Silencieux le cours de la rivière.
Sombre la ramée et le souffle du vent du Nord agite le feuillage

                                                                                                  Argenté

ruisselant d'une rosée odorante.

Au petit matin, il se tient prêt à repousser l'esquif dans le courant du fleuve, geste éternel, chaque jour accompli.

Le visage est sombre.
Taillé à la serpe.
Souche rabougrie née de l'accouplement d'un corps puissant et d'une pensée immatérielle.

Le passeur. Geste lent et solennel accompagne les défunts.

CONTRE . Poème d'Henri Michaux. Ed Gallimard/ Poésie

"Je vous construirai une ville avec des loques, moi.


Je vous construirai sans plan et sans ciment un édifice que vous ne détruirez pas

Et qu'une espèce d'évidence écumante soutiendra et gonflera,

Qui viendra vous braire au nez, et au nez gelé

De tous vos Parthénons, vos Arts Arabes et de vos Mings.

Avec de la fumée, avec de la dilution de brouillard et du son de peaux de tambours

Je vous assoirai des forteresses écrasantes et superbes,

Des forteresses faites exclusivement de remous et de secousses,

Contre lesquels votre ordre multimillénaire et votre géométrie

Tomberont en fadaises et galimatias et poussières de sable sans raisons.

Glas ! Glas ! Glas ! Sur vous tous! Néant sur les vivants!

Oui! Je crois en Dieu ! Certes, il n'en sait rien.

Foi, semelle inusable pour qui n'avance pas.

Ô monde, monde étranglé, ventre froid !

Même pas symbole, mais néant !

Je contre! Je contre! Je contre, et te gave de chien crevé !

En tonnes, vous m'entendez, en tonnes je vous arracherai

Ce que vous m'avez refusé en grammes!

Le venin du serpent est son fidèle compagnon.

Fidèle ! Et il l'estime à sa juste valeur.

Frères, Mes Frères damnés, suivez moi avec confiance;

Les dents du loup ne lâchent pas le loup,

C'est la chair du mouton qui lâche.

Dans le noir, nous verrons clair, Mes Frères!

Dans le labyrinthe, nous trouverons la voie droite!

Carcasse ! Où est ta place ici ?

Gêneuse! Pisseuse! Pots cassés! Poulie gémissante !

Comme tu vas sentir les cordages tendus des quatre mondes !

Comme je vais t'écarteler !"






Un moment de respiration poétique. Un texte qui par sa force et son intensité rebelle nous aide malgré les embûches et les chausse-trapes  de la vie quotidienne.
Ce texte nous accompagne depuis les premiers instants de notre vie théâtrale.

jeudi 24 juin 2010

Extrait du Château de Cène de Bernard Noël

         " La lune émergeait de la mer: c'était la vieille lune que la brume vêtait mi de soie noire et mi de blanche. Je me souviens. Nous entrions dans le port et quelqu'un dit:
   -     Diane est encore veuve, et ses dévots s'essouflent à honorer tantôt la fidèle et tantôt la changeante.
         Je me souviens. Une lumière froide baignait le sommet de la colline, qui couronne la ville. Tous les yeux étaient tournés vers là, et nul ne vit sans doute le brusque et passager dédoublement de la face du disque, et comment le sourire transparent de Diane découvrt le rire noir d'Hécate. Là-haut, les maisons blanches étaient des dents.
          Le lendemain, je quittai la ville et marchai vers le désert,qui occupe le centre et l'est de l'île. J'espérais y rencontrer l'un de ces vestiges qui mettent la science en défaut et ne parlent qu'à l'imagination - vestiges fréquents dans cet archipel de l'Atlantique Sud, dont le peuplement échappe à l'histoire. Il ne s'agissait d'ailleurs pour moi que d'aller jusqu'au bout de ma mémoire: je rêvais de l'oeuf blanc du désert au pied duquel l'ombre est salée comme la solitude. Et puis au bout de tant de jours de marche, j'ai aperçu, tout près de l'autre mer, un rassemblement de maisons que ne mentionnent pas les cartes.
          Ce village est bâti sur les pentes d'un amphithéâtre dont les épaulements rocheux le masquaient aux corsaires. Une seule pancarte de bois,clouée sur le pilier sacré qui marquait la frontière du côté des hauteurs, indique le nom de ce lieu écarté - nom gravé profondément au fer: Matopecado.
          Lier connaissance avec les indigènes est assez dificile: ils nous reçoivent, vous observent, vous parlent, mais n'acceptent guère qu'on franchisse la distance."

. Chanté par RaphaelPoème de Jean Genet mis en musique en 1960 par Hélène Martin

mardi 22 juin 2010

Introduction au Château de Cène de Bernard Noël.

Un texte Mythique

Le Château de Cène porte en lui le scandale. Celui de n’être qu’un Oeil ouvert sur le monde...
C’est en 1969 que Bernard Noël, poète du langage,écrit le château de cène, texte mythique qui débute l’oeuvre d’un de nos plus grands auteurs contemporains, un auteur majeur, un acrobate de la langue, d’une langue en révolte, violente et violentée.
« Jusqu’au Château, j’étais un écrivain qui s’interdisait à peu près d’écrire. Un écrivain sans oeuvre ou presque. A la fin de 1968, et pour des raisons liées aux événements, un long attachement cessa. Ce fut une insurrection intime à la fois suicidaire et libératoire (...) Je voulais tuer « l’écrivain » en lui faisant écrire l’inavoué-inavouable, et je le libérais en levant la censure intérieure ».Bernard Noël
Ce mouvement de révolte contre lui-même est concomitant aux évènements politiques…
« J’écris le Château. J’en ai assez de la violence, assez de l’horreur. J’espère que le temps est venu de mon « Aurélia »... J’écrivais comme on regarde fixement. J’étais le vif regard qu’à la fois je lisais pour l’écrire et que j’alimentais. ».BN
Le texte est écrit très vite, dans une jubilation qui accompagne la révolte et la dit…il est publié sous un pseudo et il faut attendre 1971 pour que Bernard Noël publie le texte sous son nom. La censure s’en mêle et le procès d’outrage aux moeurs commence. Le livre serait pornographique. Bernard Noël est alors défendu par un avocat célèbre, futur ministrele poète doit entendre une bien étrange et marquante plaidoirie.
Il est « un bon écrivain, donc un écrivain inoffensif ».
Cette phrase est une double blessure. En écrivant le château, Bernard Noël « retourne sa langue » contre lui-même, il en utilise la violence et la force pour lever la censure en lui. Il est d’abord offensif contre lui-même, ce qui lui est nié.
De plus, s’il n’est pas offensif parce qu’il est un bon écrivain, alors le pouvoir de la langue est lui aussi nié.
Il écrira cinq ans plus tard l’histoire du procès dans « L’Outrage aux mots » et développera le départ de sa longue réflexion sur la censure :
« La censure bâillonne, elle réduit au silence. Mais elle ne violente pas la langue... Le libéralisme fonde son pouvoir sur l’absence de Censure, mais il a recours à l’abus de langage. Le discours qui étalonne la valeur des mots, le vide en fait de sens - d’où une inflation verbale qui ruine la communication à l’intérieur de la collectivité et par là-même la censure... Il faut créer le mot de Sensure, qui par rapport à Censure indique la privation de sens et non de parole... Et le culte de l’information raffine encore cette privation en ayant l’air de nous gaver de savoir. » BN
En levant la censure intime du poète, il rencontre la censure du monde. C’est dans la rencontre de l’intime et du bruit du monde que le poème devient politique .


Préface.

         Et la déesse m'accueillit avec bienveillance, prit ma main droite dans sa main, et m'adressa la parole en ces termes: ô jeune homme, toi qu'accompagnent d'immortels cochers, toi qui, avec ces cavales qui t'emportent, atteins notre demeure, salut. Ce n'est certes en rien un sort funeste qui t'a mis sur cette route ( car elle est à l'écart du sentier des hommes), mais la justice et le droit. Or il faut que tu sois instruit de tout, du coeur sans tremblement de la vérité,sphère accomplie, mais aussi de ce qu'ont en vue les mortels, où l'on ne peut se fier à rien de vrai. Mais oui, apprends aussi comment la diversité qui fait montre d'elle-même devait déployer une présence digne d'être reçue, étendant son règne à travers toutes choses.

                                                                                                                Parménide




lundi 21 juin 2010

De pleine lune / Dits de la nuit. Rêve et vision.

S'asperger d'eau parfumé  e
E
I
N

D
U'
N
E                        Madone SE          dresse


La palombe offre sa gorge    ensanglantée.   Les bottines d'une jeune vierge marche sur le gravier

du jardin. La lune est froide et nos mains bleues.

dimanche 20 juin 2010

Sur la route de Khajuraho. Les ghâts de Varanasi





VARANASI- Bénarès


Des sept villes saintes de l'Inde, c'est Varanasi la plus sainte. Les pèlerins viennent y mourir et la crémation se fait sur les bords du Gange.

Cette ville très ancienne est dévouée à Shiva. Depuis des lustres elle résiste aux attaques des musulmans, aux pluies diluviennes qui s'abattent sur elle en période de mousson, sur les bords du Gange les palais délabrés plongent dans l'eau sainte. Au fil de l'eau, les vaches mortes le ventre gonflé, suivent le courant,  les odeurs d'encens se mêlent à celles des excréments, de chair gonflée et pourrissante, brûlée sur les nombreux bûchers éparpillés sur les Ghâts.
Des chants, des musiques échappées d'instruments bizarres.
Nous sommes passés par Bénarès ou Varanasi (nom actuel) et nous nous sommes dirigés vers Khajuraho,
lieu saint, lieu d'Amour et de Méditation. Je cite ici J.C. Carrière: "...voici les vrais temples de l'amour, où la force du monde jaillit du plaisir même. Rien de plus sacré que ces formes-là, que cette pierre qui jouit, que ce bonheur des corps offert à nos regards, non pas comme une tentation ( mot absurde) mais comme un exemple.







vendredi 18 juin 2010

Vidéo Agnès.

Nous sommes heureux de vous présenter sur ce site la vidéo concernant un des aspects de l'oeuvre peint d'Agnès Mottelet.
Nous reviendrons sur ce travail qui s'associe à la poésie et à l'écriture de contes, nouvelles et scénarios.
C.C





Message de Jacqueline Waechter. ( Bright Moments ) en réponse au texte d'Albert Camus sur "Les ruines de Tipasa"Bright Moments

Jacqueline Waechter a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Les ruines de Tipasa. NOCES d'Albert Camus" :




"Je parle ici, comme Algérien devenu français un moment donné, ayant perdu sa citoyenneté française, et l'ayant retrouvée. Parmi toutes les richesses culturelles que j'ai reçues, que j'ai héritées, ma culture algérienne est parmi celles qui m'ont le plus fortement soutenu. L'héritage que j'ai reçu de l'Algérie est quelque chose qui a probablement inspiré mon travail philosophique. Tout le travail que j'ai poursuivi, à l'égard de la pensée philosophique européenne, occidentale, comme on dit, gréco-européenne, les questions que j'ai été amené à lui poser depuis une certaine marge, une certaine extériorité, n'auraient certainement pas été possibles si, dans mon histoire personnelle, je n'avais pas été une sorte d'enfant de la marge de l'Europe, un enfant de la Méditerranée, qui n'était ni simplement français ni simplement africain, et qui a passé son temps à voyager d'une culture à l'autre et à nourrir les questions qu'il se posait à partir de cette instabilité. Tout ce qui m'a intéressé depuis longtemps, au titre de l'écriture, de la trace, de la déconstruction de la métaphysique occidentale - que je n'ai jamais, quoi qu'on en ait répété, identifiée comme une chose homogène ou définie au singulier -, tout cela n'a pas pu ne pas procéder de cette référence à un ailleurs dont le lieu et la langue m'étaient pourtant inconnus ou interdits."







*

mercredi 16 juin 2010

2° Sélection d'Agnès .

Les ruines de Tipasa. NOCES d'Albert Camus

Les quelques lignes qui vont suivre sont depuis très longtemps présentes dans mes pensées. Elles apparaissent, disparaissent, me font voyager et à chaque fois j'ouvre les pages d'un livre de Camus tout en repensant au terrible accident dont il fut victime et qui lui emporta la vie.
Ce matin j'ouvre les pages de Noces et vous transmet ce texte, simple et magnifique.


Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bleu écru,les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. A certaines heures la campagne est noire de soleil. Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils. L'odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme. A peine au fond du paysage, puis-je voir la masse noire du Chenoua qui prend racine dans les collines autour du village, et s'ébranle d'un rythme sûr et pesant pour aller s'accroupir dans la mer.
Nous arrivons par le village qui s'ouvre déjà sur la baie. Nous entrons dans un monde jaune et bleu où nous accueille le soupir odorant et âcre de la terre d'été en Algérie. Partout, des bougainvillées rosat dépassent les murs des villas; dans les jardins, des hibiscus au rouge encore pâle, une profusion de roses thé épaisses comme de la crème et de délicates bordures de longs iris bleus. Toutes les pierres sont chaudes.






                                                                 

lundi 14 juin 2010

Les dits de la nuit

Nuit peuplée de mots étranges

ÉTRAVE
entrave d'un corps

chevelure sur le visage
cris d'oiseaux

passer la main
douce sur les plis odorants
chouette pleure
la
souris chauve quitte la faille rocheuse.
introduire la fente soyeuse dans sa rosée nocturne.

Ainsi éveiller la couche des amants.

Bruissement des draps.

samedi 12 juin 2010

Fête du Poufre


F

Cercle Européen de poésie francophone. Poésie érotique. Résultats du concours 2010

 Vous trouverez ces résultats à l'adresse suivante: http://cercle.poesias.over-blog.com/.
Le prix est attribué à un ensemble de cinq poèmes inédits. Ces poèmes sont sur le site Mykonos que vous pourrez consulter.

Christian CAZALS

Exposition TAPIEZO Roussillon



Tapiézo constructs his paintings with elements as diverse as sand, gravel, wood, pigments and wire grid.


After this clever revisited XVIIth century alchemy, off we go on a trip through this utopian architecture in Tuscany. His poetic imagination is totally disorientating. He also suggests a mysterious Egyptian journey with his sculptures " Totem Hieroglyphs ".
Important companies enlighten their walls and communication with the artist's work. Monumental or thematic, art that can be touched and shared, that combines dream with authenticity offering a rare voyage.
The grid, for Tapiézo, is a reading tool, the layout of a page where recursive soothing symbols occur, circle, triangle, dash, point, from a common alphabet, a universal algebra. Here we are in the midst of an intimate, warm abstraction, unhampered by time.

vendredi 11 juin 2010

Le réveil nocturne


L'eau en rigole
sur le métal d'une table de bar
miaulement du chat perché- au faîte d'un toit de tuiles disjointes-
illuminations brutales de la couche-
un pied découpé dans sa blancheur- la chevelure aux reflets mordorés-
un sein dans le plissement des draps.
Le volet brutalement frappe le mur.
Les yeux s'ouvrent, immenses, sentir le mouvement naître, dans la beauté, danse buto au coeur de la nuit.
Une main se tend, la mienne, la sienne,
                                                          le carnet de croquis,

                                               Ea  
                                                    U    pluie

un trait.

Les corps retombent....Le sommeil  ////     

Au matin un soleil gris inonde la chambre, ouvre les paupières. Chante l'Angélus.   

C.C                                

OGM

La Commission Européenne vient d'autoriser la culture de plantes génétiquement modifiées, plaçant les profits du lobby OGM avant les préoccupations sanitaires des citoyens. Cliquez ci-dessous pour signer la grande pétition citoyenne et nous aider à atteindre 1 million de signatures appelant à une recherche scientifique indépendante et à une forte régulation des OGM:



Signez la pétition!

Ecrits de Nuit.

Nuit sans lune
nuit de vent et de pluie.
Étendu,
en éveil dans le profond du corps
psyché solitaire .
La pluie, le vent, dans le lointain de collines et de forêts difficilement accessibles, l'orage gronde et zèbre les nuages sombres.
Il s'agit cette nuit d'une expérience corporelle, gestuelle, aux confins du sommeil.
Démarche psychologique, artistique, parce que mobilisant la pensée et le mouvement.
Sensuelle.
Les mouvements du corps, l'éveil, les sons parvenus aux oreilles, permettront l'écriture d'un mot, d'une lettre, d'un signe, une représentation graphique de ce qui peut être à l'origine d'un texte.
Le corps reviendra dans cette période sensible du sommeil, espace mental de création et de réflexion, comme l'esprit intègre à nouveau le corps physique qu'il a quitté.

C.C
( l'écriture de ce texte se fera au fil des nuits.)

jeudi 3 juin 2010

L'Exil.


village des pêcheurs.
L'Exil


au commencement ce fut le lent voyage du corps de l'enfant
la case familiale résonnait de cris
de souffrance de joie
de femmes en boubou chantant le nouveau né.
Puis ce fut la croissance
la progression sur le dos de la mère.
les promenades aux pieds nus sur une latérite desséchée.
Les longues années d'école.
Les chants appris au coeur des forêts.
Le rythme du djembé, celui du balafon et les larmes de la Kora.
 les oiseaux s'envolaient vers le Nord,
les serpents muaient et déposaient leur ancienne peau aux confins du marigot.
En visite prés de l'Arbre Sacré
Les mères le touchent
et frottent leurs visages.
Lent accouplement avec l'origine de la Terre.
Les enfants grandissent .
Le chant d'ablaye Cissoko sur la plage.
Le soleil se couche
et le groupe de garçons et de filles doit se protéger du vent.
Proues tendues vers l'horizon,
la haute mer insondable,
les pirogues sont alignées sur le sable,
l'équipage réuni autour d'un feu,
-poissons grillés-.
Il attend la nuit tombée
la chute du soleil et la montée de la lune.
Alors il poussera l'esquif couvert de peinturlures,
tout muscle bandé,
et le chant de l'aventure dans les puissantes gorges.
Émerveillement sur la plage
des hommes en devenir,
désir de naviguer,
de fuir le pays difficile, de mettre le cap sur les îles espagnoles,
et d'aborder le continent Européen.
Chacun y trouvera son boulot.





Le départ
la nuit tombée,
un voile étoilé,
la lune est très basse.
La barre est franchie,
les corps sont trempés et déjà tremblent de froid.
Jusqu'au premier naufrage
les hommes chanteront en murmure
regards tendus vers une terre d'accueil.
Ils combattront les vagues démontées
lutteront plusieurs fois.
Ibrahim, Mustapha, Mamadou mettront à flot la pirogue chavirée.
Certains disparaîtront...
Une nuit de pleine lune ils seront recueillis.








mercredi 2 juin 2010

Flotille pour Gaza. Signez la pétition. Merci

Ricken Patel - Avaaz.org à moi


afficher les détails 20:29 (Il y a 12 heures)
Chers amis, Le monde entier est sous le choc après l'assaut d'Israël sur la flottille qui tentait d'apporter de l'aide humanitaire à Gaza. Il est temps d'obtenir dès maintenant une enquête complète et la levée blocus de Gaza. Signez la pétition mondiale, puis faites suivre le message:
L'assaut meurtrier d'Israël sur une flottille humanitaire se rendant à Gaza a provoqué un choc dans le monde entier.
Israël, comme n'importe quel Etat, a le droit de se défendre, mais le raid sur la flottille représente un usage scandaleux et meurtrier de la force pour défendre une politique tout aussi scandaleuse et meurtrière: le blocus de Gaza par Israël qui réduit la vie de deux tiers des familles gazaouies à se demander chaque jour si elles trouveront de quoi se nourrir.
L'ONU, l'Union Européenne, et presque tous les gouvernements et organisations multilatérales ont déjà appelé Israël à lever ce blocus et, à présent, à lancer une enquête complète sur l'attaque de la flottille. Mais sans une pression massive exercée par les citoyens, la réponse des principaux dirigeants mondiaux risque de se limiter à de simples déclarations -- comme ils l'ont fait tant de fois par le passé.
A nous de faire résonner un appel mondial assez fort pour être écouté. Rejoignez la pétition pour une enquête indépendante concernant l'attaque, afin que les responsables soient tenus de rendre des comptes, et pour la fin du blocus de Gaza -- cliquez pour signer la pétition, puis faites suivre ce message à tous vos proches:
http://www.avaaz.org/fr/gaza_flotilla_3/?vl
La pétition sera remise à l'ONU et aux principaux responsables politiques dans le monde dès que nous atteindrons 200 000 signatures -- puis à chaque opportunité, au fur et à mesure des réponses que nos dirigeants formuleront et de l'ampleur que prendra notre appel. Une pétition très large en ce moment de crise peut montrer à nos responsables politiques que des communiqués de presse et des déclarations solennelles ne sont pas suffisants -- et que les citoyens redoublent d'attention et demandent des actes.
Alors que l'Union Européenne s'apprête à décider ou non de l'expansion de ses accords commerciaux spéciaux avec Israël, qu'Obama et le Congrès américain définissent le budget qui sera alloué l'an prochain à l'aide destinée à l'armée israélienne, et qu'enfin les pays voisins comme la Turquie et l'Egypte définissent leur réponse diplomatique à la crise, c'est le moment de faire entendre la voix des citoyennes et citoyens. Toute la lumière doit être faite sur les responsabilités dans l'attaque de la flottille, et l'heure est venue pour Israël de respecter le droit international en mettant un terme au blocus de Gaza. Signez dès maintenant et faites suivre ce message:
http://www.avaaz.org/fr/gaza_flotilla_3/?vl
Partout dans le monde, nous sommes une grande majorité à partager le même souhait: deux Etats viables et libres, Israël et la Palestine, vivant côte à côte. Mais le blocus, et la violence utilisée pour le maintenir, nous éloigne toujours plus de cette issue. Comme l'indiquait un journaliste à ses concitoyens israéliens dans les colonnes du journal Ha'aretz aujourd'hui: "Nous ne défendons plus Israël. Aujourd'hui nous défendons seulement le blocus. Ce blocus est entrain de devenir le Viet-Nam d'Israël."
Des milliers de militants pacifistes en Israël ont manifesté hier et aujourd'hui contre l'attaque et contre le blocus de Gaza lors de rassemblements à Haïfa, Tel Aviv et Jérusalem -- rejoignant les manifestations organisées partout dans le monde. Quelque soit le camp qui a donné le premier coup ou tiré la première balle (l'armée israélienne affirme qu'elle n'est pas à l'origine de l'usage de la violence), les dirigeants israéliens ont décidé d'envoyer des hélicoptères et des troupes d'assaut surarmées pour attaquer dans les eaux internationales une flotte de bateaux convoyant des médicaments et des biens de première nécessité pour Gaza. Aujourd'hui, certains membres du convoi sont morts.
Rien ne pourra les ramener à la vie. Mais peut-être qu'ensemble nous pouvons faire de ce moment tragique un tournant -- il faudra pour cela faire résonner avec conviction notre appel à la justice et rendre incontournable notre rêve de paix.
Avec espoir,
Ricken, Alice, Raluca, Paul, et toute l'équipe d'Avaaz
SOURCES:

NouvelObs: Récit, heure par heure, des événements liés à l'assaut de la flotille:

mardi 1 juin 2010

Miscellanées. Mykonos/ Blog Erotique. Textes poèmes et photos Non pornographiques.


Pour accéder au blog traitant de l'érotisme des textes , de la poésie, et des images et photos, il vous suffit de taper: http://christian-cazals.blogspot.com/
Les commentaires vous permettront de livrer vos textes et poèmes, photos ou dessins, en respectant les règles de la bienséance. Nom du blog: Miscellanées 2 Mykonos.

Collectif P4 Vernissage Dimanche 6/Juin à 18h.Exposition du 6 au 26 Juin.

Sur invitation de la Dépendance à Renens, nous avons développé un projet d'exposition avec la participation de Lionnel Gras, autour de la question

d'environnement et de désordre.



Texte: On ne peut échapper à l’idée incroyable : c’est en se désintégrant que le cosmos s’organise.[1]

Partant du postulat que le cadre existant (le lieu, l’espace-temps, le contexte, le protocole curatorial) constitue une organisation en soi, l’intention
est d’offrir à neuf artistes l’occasion de discuter, voire de déconstruire ce cadre en dépassant par là-même l’aporie entre l’ordre et le désordre.
En général, le désordre est pensé et ressenti comme chaotique. Le dés-ordre apparaît donc comme une absence d’ordre, comme un non-ordre.

Il est communément assimilé à tout ce qui est perturbation, confusion et trouble. Pourtant, il est bien la matrice nécessaire à la matérialisation de tous
nouveaux systèmes, règles et structures. A contrario, il n’est rien d’ordonné (physiquement, biologiquement ou socialement) qui ne soit également menacé par
la destruction, la désorganisation ou la nécessité constante de réorganisation.
En définitive, il s’agit d’appréhender de manière sensible ou discursive, l'engendrement réciproque et la mise en dialogue constante de ces deux états opposés au
sein même des environnements proposés par les artistes faisant du cadre de l’exposition un acteur essentiel de leurs démarches.

Lionnel Gras



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[1] Edgar Morin, La Nature de la nature, La méthode.

L.G.A 26700 / Galerie Eric Linard


La Garde Adhémar est un petit village perché sur un piton rocheux et proche du site nucléaire du Tricastin
Il peut s'enorgueillir d'abriter dans la forêt proche, une forêt magique et mystérieuse , le val des nymphes où se niche l'Espace Main-Forte.
C'est une galerie d'art Contemporain animée avec beaucoup de courage et de savoir faire par Eric Linard, éditeur d'ouvrages sur l'art et sérigraphiste.
Actuellement il présente le travail abouti de Marie Claude BUGEAUD dont l'Atelier se trouve à Paris dans le quartier de Malakoff.
L'été les soirées provençales sont animées par un festival de Jazz de qualité. Pour tous renseignements s'adresser au 04 75 04 44 68 ou bien http://www.ericlinardeditions.com/.