Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

lundi 27 septembre 2010

Albert CAMUS

J'ai toujours eu l'impression de vivre en haute mer, menacé, au coeur d'un bonheur royal.


                                                                                                          La mer au plus prés

                                                                                                          ( A. CAMUS)


Prochain contact: 1/10/2010 


Le sommeil dure longtemps dans ton coeur qui s'effrite et qui mord mon coeur qui saigne par les veines du front

J'ai des larmes bleues
Et toi elles sont rouges
Tu as une épine dans l'oeil
Et moi un épieu
Tu as les bras chargés de soupirs.

Des petits pas 
Pour ne pas faire tomber ta corbeille de fleurs

Tes cheveux sont très longs
Recouvrant tes épaules.

Tu longes les murs sales
Marches sur chacune des dalles de la route
Tu appelles un oiseau caché sur une branche
Il ne te réponds pas.

Un cheval est passé avec des ailes et une longue queue de crin.

Son sabot dans une flaque
La robe est souillée
Elle était blanche.

Il y a de grosses taches de boue.
Sèches
Noires.









                                                                                                                                 Le viol.

dimanche 26 septembre 2010

Puissance du blog... de Juan cristian de las Casas

Sur la toile une multitude de blogs. Ceux et celles qui les écrivent : les bloggers.

Le blog est un site web personnel alimenté par toutes sortes de billets ( messages,articles,classés par ordre chronologique).
C'est un journal personnel, un carnet de voyage dans le monde ou dans SON monde. Ces billets sont écrits et complétés parfois d'éléments audios ou vidéos. On pourrait encore discourir indéfiniment sur le blog et son utilisation. Mon propos ici est volontairement elliptique et je m'en tiendrai uniquement à la puissance créative du blog et à sa force de diffusion . Récemment un billet très simple ( il y a 2 jours) apparaissait sur le blog de Feelonia à la journée du Mercredi 22 Septembre: une vidéo bande annonce du film "La Leçon de Piano", film déjà vu à sa sortie en salle. Simple mention de feelonia " le regarder dés que possible ". Suivait une vidéo de la musique du film.
J'ai redécouvert ce film grâce à la cassette que je possède et un nouveau regard s'est posé sur cette oeuvre.
Je pense que l'impulsion donnée par le blog n'est pas étrangère à cette découverte. Merci Féelonia.
http://feelonia.blogspot.com .
Vous pouvez télécharger ce film gratuitement.

vendredi 24 septembre 2010

  Soutien au cirque Romanès…

Lundi 4 octobre 2010 à 19h30
L’existence du Cirque est menacée !
Soirée de soutien au Cirque Romanès à 19h30
« LES TSIGANES TOMBENT DU CIEL »
Participation libre

www.horschamp.org

Ils veulent nous mettre dans l'avion. Notre existence est menacée !!!
Le Cirque Romanès a besoin de VOUS, SOUTENEZ-LE !
Chapiteau Cirque Romanès

Au niveau de 42-44 Boulevard de Reims, Paris 17e (angle rue de Courcelles )
Métro : Porte de Champerret

Tel : 01 40 09 24 20

Site Internet : www.cirqueromanes.com Myspace : http://www.myspace.com/cirqueromanes
Merci pour tout. Je vous embrasse de tout mon coeur,
Délia « La Terrible ».

________





Le numéro 81 en version numérique

Cliquez ici si vous ne l'avez pas encore lu (et merci de faire suivre)
www.horschamp.org

«C'est, au reste, l'unique revue qui permet de penser la culture sans forfanterie et en plaçant ladite culture et
la création au centre de ses réflexions! Bravo et merci pour cette belle entreprise d'intérêt public !»

Emmanuel Ethis, sociologue, président de l'Université d'Avignon



Soutenez Cassandre/Horschamp,
la plus passionnante revue culturelle du monde francophone !


________


Vendredi 15 octobre  à 20h3O
(Journée mondiale de la récupération des biens communs)


au Vent se lève ! Espace de création partagée - 181, av. Jean-Jaurès 75019 Paris
Dans le cadre des «soirées dogmatiques» L'art, lanceur d'alerte



Trésors publics
www.horschamp.org
________




Avec la terrible actualité que nous subissons, certaines causes passent naturellement au second plan. Cependant l'appel «Impossible absence» sur les enjeux liés au symbolique (notamment dans les domaines culturel et artistique) doit absolument augmenter le nombre de ses signataires pour peser dans le débat lié aux prochaines élections. La culture, c'est d'abord la rencontre de l'autre.
Continuons à le faire circuler afin que cette absence soit entendue comme «impossible» par les acteurs politiques!



Le lien pour le signer est ici

Voir ici les premiers signataires


Plus d'informations (et vidéos du débat du 31 mai au TGP)
sur
www.horschamp.org
Le site art/culture/société (en phase de réorganisation et d'amélioration)


________














                                  




Cassandre/Horschamp,
  la revue art/culture/société


_______________________________________________










Le rempailleur de chaises. Peaux de lapin! Peaux!!

                                                                                            c.cazals
Ainsi l'enfant vivra avec un coin planté dans son cerveau. Un coin semblable à ceux des bûcherons. Un coin solide qui prend racine dans le lieu du cerveau appelé la faux. Une lame de métal chromé plantée dans la scissure longitudinale qui sépare les deux hémisphères.
Il y aura du sang sur son front, une tache indélébile colore son visage et ses mains.
C'était dans un petit village.

Rempaillage de chaises!!  Peaux de lapin peaux!!! On aiguise les couteaux et les ciseaux!!! Il courait à la fenêtre que grand-mère fermait précipitamment , se jetait sur la porte fermée à double tour avec le grand loquet de fer forgé, brutalement grand-père le rejetait dans le fond du couloir sombre de l'immense maison, il avait des yeux furibonds et sa grosse voix lui assénait dans les oreilles: " les romanichels, il ne faut pas leur ouvrir ni aller les voir dans leur roulotte, ce sont des voleurs de poules et de bien d'autre chose." L'enfant repartait penaud sans comprendre cette colère du grand père avec lequel il allait souvent chasser le canard.

Le soir venu il entendait les chants et les guitarres, les tambourins et les rires.
Il pensait "mais ce sont des gens heureux, et moi je suis là avec mes larmes?". Le sommeil était étrange, il y avait des hommes noirs assis autour de son lit. Ils avaient des têtes de bouc avec des yeux de feu.

Longtemps, longtemps après il y repense et comprend. Une libération...?
Mais le coin est toujours dans le cerveau.

mercredi 22 septembre 2010

Théâtre de Rue / Balaruc

LE COEUR / christian cazals

"Tu me tord le coeur comme la lavandière essore le sari de tissu Madras le frappe sur la pierre du lavoir une lavandière à la peau bistre aux mains de fines rémiges fragiles et cassantes au regard d'aile de colombe et d'oeil
rouge transpercé."

Muse et Pygmalion. Couple d'enfer

MUSE

Chant de séduction
appel du loup
merveille du geste & dits de la nuit
à la pleine lune

                                                      HURLEMENT DU LOUP

j'écarte les branches des étoiles

Elle MUSE  accueille l'artiste au creux du coeur

SUCE la substance

                             le mord

de son doigt suit le parcours du serpent argenté

du coeur à l'ombilic

peau émerveillée

chant choral dans les soubresauts du plaisir

sous le regard de Pygmalion.


Il sourit, caresse du regard, attire, transcende.

Muse a le rouge au front. Ses lèvres se gonflent de plaisir.

Ses yeux se ferment.

lundi 20 septembre 2010

L'Artiste et le Modèle. Le sein.

 

Le Sein

Premiers attouchements
des doigts immaculés,
un sein vibre sous la succion
goulue,
friction des lèvres,
le téton chante et se tend,
 pourpre du désir,
- abandon -
les bras enserrent l'enfant .


Nouveaux commentaires au texte" L'artiste et le Modèle".Commentaires

Jacqueline Waechter a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "L' artiste et le modèle" :


Une oeuvre d'art doit satisfaire toutes les muses. C'est ce que j'appelle la preuve par neuf.
Jean Cocteau
Extrait de Le coq et l'arlequin


Si ton but est d'être pilote, apprends à piloter,
S'il est d'être responsable ne soit pas pistonné, S'il est d'être top model tente de te modeler.
MC Solaar
Paroles de la chanson La Fin justifie les moyens


Les héros sont des alibis, mais les saints sont des modèles.
[Gilbert Cesbron
Extrait de Briser la statue




Tout portrait qu'on peint avec âme est un portrait non du modèle, mais de l'artiste.
Oscar Wilde
Extrait de Le Portrait de Dorian Gray




On ne se bat bien que pour les causes qu'on modèle soi-même et avec lesquelles on se brûle en s'identifiant.
René Char
Extrait des Feuillets d'Hypnos




Le modèle, c'est un soi idéalisé.
Edouard Baer
Extrait du magazine Ciné Live - Novembre 2001




Envoyé par Jacqueline Waechter à MISCELLANEES le 20 septembre 2010 13:47
 





croukougnouche a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "L' artiste et le modèle" :

il est toujours dangereux de devenir la muse d'un artiste..
j'ai du sauter en route , dans une première vie ,
alors , depuis , méfiance ,
marcher au large, c'est mon conseil.

samedi 18 septembre 2010

La chambre de Pondichéry

L’ange sombre se faufile dans la couche des amants, le tumulte de la mer sur les rochers limitant la plage de Pondichéry, la moustiquaire de tissu fin agitée sous la brise venue du large, les coups de boutoir d’elle et de lui, il y a des chauves-souris qui pénètrent le lieu environnant, des cris et d’étranges grincements, dans le lointain le chant du muezzin, tôt le matin au sommet du minaret,
Les matines au clocher des églises de cette ancienne colonie, à l’aube le riz au curry et le thé bouillant, soleil levant sur les bords des chemins les hommes déféquant, un rituel, une méditation, un acte spirituel, l’enfant réclamant quelques roupies, une poignée de riz, un poisson sec, les ors des temples, le santal, le musc, l’encens, les musiques, et les litanies, une ville qui s’éveille.
Ils sont étendus. Un chant secret les pénètre.
Ils prient.

de Paul Verlaine...

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour un coeur qui s'ennuie
Ô le chant de la pluie!

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison?
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine!

vendredi 17 septembre 2010

Suite de Psaume de Geog Trakl. Transmis par Christian CAZALS

Il y a dans une cour des petites filles avec des vêtements d'une déchirante pauvreté!Il y a des chambres pleines d'accords et de sonates.
Il y a des ombres qui s'enlacent devant un miroir aveuglé.
A la fenêtre de l'hôpital se réchauffent des convalescents.
Remontant le canal un vapeur blanc apporte des épidémies sanglantes.

La soeur étrangère apparaît à nouveau dans les mauvais rêves de quelqu'un.
Au repos dans le bois de noisetiers, elle joue avec ses étoiles.
L'étudiant, peut-être un double, la regarde longtemps de la fenêtre.
Derrière lui se tient son frère mort ou bien il descend le vieil escalier tournant.
Dans l'obscur de bruns châtaigners pâlit la forme du jeune novice.
Le jardin est dans le soir. Dans le cloître volettent les chauves-souris.
Les enfants du gardien arrêtent de jouer et cherchent l'or du ciel.
Derniers accords d'un quatuor. La petite aveugle court tremblante dans l'allée.
Et plus tard son ombre tâte les murs froids entourés de contes et de légendes sacrées.

A... de christian cazals

Tu sais
jongler le mot et briser la phrase comme l'enfant coléreuse la poupée de porcelaine aimer la nuit quand la lune est pleine et masquée de brouillard rosissant laisser le regard percer l'intimité du corps étendu la main chercher ce qui ravit le coeur au moment ultime de la jouissance échevelée je sais tes yeux fermés de bonheur ressenti au plus profond le chant de ta gorge à peine audible dans l'écartèlement de la nuit et le pépiement des oiseaux perchés sur la corniche du toit la première pluie averse douce frappant le guéridon de métal sur la terrasse isolée les matins blanchâtres sont parfois tristes il y a des nuages noirs au dessus des forêts des chiens aboient je perds ma vie dans ta chevelure et la douceur de ta nuque.


C.C

Psaume de Georg TRAKL ( Traduit par Guillevic)

Il y a une lumière que le vent a éteinte.
Il y a sur la lande une auberge que dans l'aprés-midi quitte un homme soûl.
Il y a un vignoble brûlé, noir, avec des trous pleins d'araignées.
Il y a un lieu qu'ils ont badigeonné avec du lait.
Le fou est mort. Il y a une île des mers du Sud
Où recevoir le Dieu soleil. On frappe le tambour.
Les hommes exécutent des danses guerrières.
Les femmes balancent leurs hanches dans des lianes et des fleurs de feu
Quand la mer chante. O notre paradis perdu.

*

Les nymphes ont abandonné les forêts dorées.
On enterre l'étranger. Alors commence une pluie de lumière.
Le fils de Pan apparaît sous la forme d'un terrassier
Qui dort à midi sur l'asphalte brûlant....Poésie

jeudi 16 septembre 2010

La Barque...le Styx...

- Il me dit: J'ai vu Charon détacher la barque.
Le fleuve était recouvert d'une épaisse nappe de brouillard et je lançai mon filet argenté.
L'esquif était remué par les flots.
Étendu un corps gisait sur le fond, une pièce d'argent entre les dents.
C'était son ultime voyage.
Les ténèbres approchaient,les falaises des enfers se découpaient avec de plus en plus de précision.
Inlassablement, le regard fixé sur Charon et son équipage funèbre, je lançai le filet, le remontait,
et le lançait à nouveau.

mardi 14 septembre 2010

Le Roi et l'Oiseau. Merci à Pan d'avoir remis dans ma tête cette belle musique




Il existe en chacun de nous un grand désir d'évasion.

Besoin de chanter.

Signez la pétition Merci.

Déjà 4358 signataires !

En proposant  d'étendre les possibilités de déchéance de la nationalité française à de nouvelles catégories de citoyens, Nicolas Sarkozy a franchi, avec le discours de Grenoble, un cap dangereux.

En effet, pour la première fois au plus haut de niveau de l'Etat, il aura été publiquement affirmé qu'il existe des « Français de souche » et des « Français de papier », comme le clame le Front National depuis sa création et au risque de crédibiliser ce dernier. Allant jusqu'à remettre en cause le droit du sol, le Président de la République voudrait en outre que les jeunes « d'origine étrangère » ne deviennent plus automatiquement  français à leur majorité s'ils ont été délinquants !

Sous le faux prétexte d'assurer la sécurité des Français, le pouvoir tend en fait à imposer une idée aussi simple que malhonnête: les problèmes de notre société seraient le fait des étrangers et des Français d'origine étrangère.

De tels propos, relayés et amplifiés jusqu'à la nausée par nombre de responsables politiques poursuivent une lente mais sure dérive illustrée aussi bien par le débat sur l'identité nationale que par l'ignoble stigmatisation dont les Roms et les Gens du voyages sont depuis quelques semaines les victimes.

Ces propos constituent une atteinte intolérable aux principes constitutifs de la Nation.

lundi 13 septembre 2010

Commentaire de Jacqueline Waechter. Bright Moments à mon Cri de Rage Christian CAZALS

Jacqueline Waechter a dit...
En voyageant, j'ai compris que l'homme libre est nomade. Je choisis donc la liberté avant qu'il ne soit trop tard. Je ne veux pas devenir un vieux chanteur. Interview à la RTB, 1971. Citations de Jacques Brel «La haine doit être vaincue par l'amour et la générosité.» [ Baruch Spinoza ] «Le chat n’est pas tenu de vivre selon les lois du lion.» [ Baruch Spinoza ] "Au carrefour de la sociologie des organisations et de la psychiatrie, le Dr Yves Prigent dans son livre La Cruauté ordinaire analyse le comportement de petits groupes menés par un pervers envieux. Ces phénomènes sont attestés par Gustave Le Bon dès la fin du xixe siècle dans Psychologie des foules et par Sigmund Freud qui, lui, expose la violence d'un groupe piloté par un pervers envieux. L'attaque se porte sur celui qui dispose d'une vie intérieure profonde ou de compétences affirmées selon le principe que « le clou qui dépasse connaîtra le marteau » . Le pervers agit sans intentionnalité claire, car il ne peut exprimer son manque par le logos. Il transforme donc un souci impensable (l'envie qu'il ressent et ne peut s'avouer sans perdre la face à ses propres yeux) en un souci pensable à l'occasion d'un travail psychique. Il émet donc un double message : Il se demande comment on ferait sans l'objet de sa haine. Mais en même temps, il propage un message de persécution." Bouc émissaire, extrait de l article Wikipédia... l'encyclopédie libre...
13 septembre 2010 12:19

Cri de Rage. de Christian CAZALS



POURQUOI TANT DE HARGNE ENVERS LES ROMS.  SOUDAIN.!!!



Les Amants du Cercle Polaire. Au corps de... dans Mykonos

.


Je réponds à Bakikeur par l'intermédiaire de cet extrait du film " Les amnts du cercle polaire."

vendredi 10 septembre 2010

En réponse au poème de Fernando Pessoa aux Editions UNES

Jacqueline Waechter a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Texte de Fernando Pessoa. Edition Unes" :

"C'est un rêve à l'intérieur d'un autre rêve, et si ses détails varient, son fond est toujours le même. Je suis à table avec ma famille, ou avec des amis, au travail ou dans une campagne verte; dans un climat paisible et détendu, apparemment dépourvu de tension et de peine et pourtant,
j'éprouve une angoisse ténue et profonde, la sensation précise d'une menace qui pèse sur moi. De fait, au fur et à mesure que se déroule le rêve, peu à peu ou brutalement, et chaque fois d'une façon différente, tout s'écroule, tout se défait autour de moi, décor et gens, et mon angoisse se fait plus intense et plus précise.
Puis c'est le chaos ; je suis au centre d'un néant grisâtre et trouble, et soudain je sais ce que tout cela signifie, et je sais aussi que je l'ai toujours su : je suis à nouveau dans le Camp
et rien n'était vrai que le Camp. Le reste, la famille, la nature en fleur, le foyer, n'était qu'une brève vacance, une illusion des sens, un rêve [...]

...j'entends résonner une voix que je connais bien. Elle ne prononce qu'un mot, un seul, sans rien d'autoritaire, un mot bref et bas ; l'ordre qui accompagnait l'aube à Auschwitz, un mot étranger, attendu et redouté :
debout, Wstawac."

"La parole étrangère tombe comme une pierre au fond de toutes les consciences. «Debout» : l'illusoire barrière des couvertures chaudes, la mince cuirasse du sommeil, le tourment même de l'évasion nocturne se désagrègent autour de nous, et nous nous réveillons définitivement, irrémédiablement, offerts sans défense aux outrages, artocement nus et vulnérables. "
Primo Levi



*

I3akicoeur a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Texte de Fernando Pessoa. Edition Unes" :

De sa pensée :

[Le monde est à qui naît pour le conquérir,
et non pour qui rêve, fût-ce à bon droit, qu'il peut le conquérir.
J'ai rêvé plus que jamais Napoléon ne rêva.
Sur mon sein hypothétique j'ai pressé plus d'humanité que le Christ,
j'ai fait en secret des philosophies que nul Kant n'a rédigées...] 
*


 superbe choix Christian, merci
ah l'intranquillité quand elle nous tient...
il n'en demeure pas moins que oui la réalité du dedans nous apporte force et réconfort ;-)
prenez bien soin de vous.
mabes

Texte de Fernando Pessoa. Edition Unes

Je ne suis rien.
Je ne serai jamais rien.
Je ne peux vouloir être rien.
A part çà, je porte en moi tous les rêves du monde.
Fenêtres de ma chambre, 
Ma chambre où vit l’un des millions d’êtres au monde
     dont personne ne sait qui il est
(Et si on le savait, que saurait-on ?),
Vous donnez sur le mystère d’une rue au va-et-vient
     continuel,
Une rue inaccessible à toutes pensées,
Réelle au-delà du possible, certaine au-delà du secret,
Avec le mystère des choses par-dessous les pierres
     et les êtres,
Avec la mort qui moisit les murs et blanchit les
     cheveux des hommes,
Avec le Destin qui mène la carriole de tout par la
     route de rien.
Aujourd’hui je suis vaincu comme si je savais
     la vérité.
Aujourd’hui je suis lucide comme si j’allais mourir
Et n’avais d’autre intimité avec les choses
Que celle d’un adieu, cette maison et ce côté de la
     rue devenant
Un convoi de chemin de fer, un coup de sifflet
A l’intérieur de ma tête,
Une secousse de mes nerfs, un grincement de mes
     os à l’instant du départ.
Aujourd’hui je suis perplexe, comme celui qui a
     pensé, trouvé, puis oublié.
Aujourd’hui je suis divisé entre la loyauté que je dois
Au Tabac d’en face, chose réelle au-dehors,
Et la sensation que tout est rêve, chose réelle  au-dedans.  
Fernando Pessoa
 
F. Pessoa, Bureau de tabac, gravure I Fernando de Azevedo, Editions Unes, 1993

jeudi 9 septembre 2010

Lue sur le blog d'une amie.... de Mark TWAIN...

La Bonté est la langue que le sourd peut entendre et l'aveugle peut voir.

mardi 7 septembre 2010

La nuit... nous flânons dans Paris.

Sur les trottoirs,
notre marche de concert

asphalte luisant,
désertés
le silence d'un


Paris des ténèbres
des lieux secrets,
des jardins des buttes et des bois,
une ville de pierre, de béton, de marbre,
de chants,
d'orgue,
de musique d' afrique
et de tablas des Indes,

la ville des bistrots
et des immenses "cimetières sous la lune".
Ponts
et brûlots sous les arches.
Nos coeurs à l'unisson, respiration précipitée contre l'arbre,
nos corps, nos bouches, joints.
Et puis le fleuve
caresse lente de la ville écartelée.

lundi 6 septembre 2010

Action contre les expulsions des Roms

http://www.avaaz.org/fr/roms_stop_aux_expulsions/97.php?cl_tta_sign=60e7cf7ec11fababff74a14e5728971d

Merci pour votre action

L'équipe d'Avaaz

_______

Chers amis,

Quatre personnes pourraient arrêter la politique répressive du Président Sarkozy et les expulsions collectives de milliers de Roms vivant en France: le Premier Ministre Fillon et les Ministres Kouchner, Morin et Amara.

Sarkozy et les partisans du virage sécuritaire ont jusqu'à présent ignoré les condamnations de l'Union Européenne, de l'ONU et du Vatican vis-à-vis de cette politique xénophobe honteuse, mais ces quatre ministres ont affiché leurs divergences. Un appel citoyen massif les poussant à faire plus que ces déclarations pourrait les inciter à agir au sein du gouvernement fragilisé, pour stopper les rapatriements collectifs et les amendements scandaleux introduits dans la loi sur l'immigration, bientôt en débat au Parlement et qui visent à faciliter les expulsions hors de France.

Mais nous avons peu de temps pour agir -- d'autres expulsions sont attendues dans les jours à venir et les mesures législatives pourraient être adoptées. Mobilisons-nous pour montrer à ces ministres que les citoyens français les soutiennent et les appellent à agir contre ce plan anti-Roms. Cliquez ci-dessous pour signer la pétition et faites la suivre à tous -- ensemble allons jusqu'à 100 000 signatures pour la leur remettre avant le Conseil des ministres cette semaine:

http://www.avaaz.org/fr/roms_stop_aux_expulsions/97.php?cl_tta_sign=60e7cf7ec11fababff74a14e5728971d

dimanche 5 septembre 2010

Transmis par Catia Ramalho. " Feelonia ". Texte Christian CAZALS


J'ai posé mon front sur l'arbre
et des larmes se sont écoulées de mes yeux.
Que dois-je te dire - merveilleux moment -
étreindre l'arbre,
sous les doigts la sève en palpitations,
sous les doigts l'écorce - sa rugosité parfumée -
sous les doigts la douceur de tes yeux, et tes lèvres, et l'intime de tes joies multiples.

Sous mes doigts...

Plutôt qu'écrire des phrase stériles et démagogiques.

samedi 4 septembre 2010

Chanson de l' Etranger. Edmond JABES

Je suis à la recherche
qui jamais ne fut tant moi-même que depuis que je le cherche.
A-t-il mes yeux, mes mains
et toutes ces pensées pareilles
aux épaves de ce temps?
Saison des mille naufrages,
la mer cesse d'être la mer
devenue l'eau glacée des tombes.
Mais, plus loin, qui sait plus loin?
Une fillette chante à reculons
et règne la nuit sur les arbres,
bergère au milieu des moutons.
Arrachez la soif au grain de sel
qu'aucune boisson ne désaltère.
Avec les pierres, un monde se ronge
d'être, comme moi, de nulle part.

                      ( Je bâtis ma demeure   E. Jabes )

vendredi 3 septembre 2010

Transmis par Jacqueline Waechter concernant " Le voleur de Figues" Bright Moment

J'aurais pu t'aimer d'une façon plus agréable pour toi.
Me prendre à ta surface et y rester.

C'est longtemps ce que tu as voulu. Eh bien non. J'ai été au fond.
Je n'ai pas tant admiré ce que tu montrais, ce que tout le monde pouvait voir, ce qui ébahissait le public. J'ai été au-delà et j'y ai découvert des trésors. Un homme que tu aurais séduit et dominé ne savourerait pas comme moi ton coeur aimant jusqu'en ses plus petits angles.

Ce que je sens pour toi n'est pas un fruit d'été, à peau lisse, qui tombe de la branche au moindre souffle et épate sur l'herbe son jus vermeil.

Il tient au tronc, à l'écorce dure comme un coco, ou garnie de piquants comme les figues de Barbarie.

Cela vous blesse les doigts, mais contient du lait.

Lettre à Louise Colet le 6 juillet 1852
Gustave Flaubert
2 septembre 2010 10:47


Egalement de Croukougnouche:

Les figues sont miel et âpreté mêlés, comme les instants volés de la vie: à savourer assis au bord du chemin en
regardant les premières feuilles de l'Automne.

jeudi 2 septembre 2010

Le voleur de figues. C.C

J'ai volé des figues.
Il fut un temps, pas si lointain, un temps de gendarmes à cheval et de propriétaires ventrus,
-voler des pommes- était un crime!
Alors des figues!!

Elle sont le sexe du diable.
Elles contiennent la semence originelle des diablotins et autres malfaisants, les gnomes crapoussins et les cracheurs de feu.
Selon la religion il ne faut pas ingurgiter des figues, encore moins les VOLER.

La chaleur, l'immense ciel bleu, pas de vent, un peu de joie  dans le coeur malgré mes tourments quotidiens,
je pris la route comme on prend celle que l'on aime, à bras le corps, et d'un pas alerte, je marchai sur le bitume odorant et poisseux.
Un coup de chapeau à droite au berger en surveillance assidue posté sur son rocher de granit, un autre à gauche à la vieille grognonne guettant les amoureux, claquement de la langue sur le palais pour faire venir Pilou, l'âne provençal, Bali, alezane pur sang, et je continue mon périple.

Enfin l'objet du délit.
La route, le fossé, entre les deux, le figuier centenaire, symbole de paix et d'abondance. Et, un peu en hauteur,
presque à la cime de l'arbre, quelques fruits violacés, probablement murs.

Dressé sur la pointe des pieds, j'ai tendu les bras, étiré le corps, agrippé la dernière branche, et avec beaucoup de douceur, en caresse d'amour, j'ai cueilli mes deux premières figues.

Sous le regard d'un chien errant, certainement à la recherche de pitance. Mais de pitance carnée.
La figue ne lui disait rien.

Retour à la maison.
Mon nid d'aigle battu par les vents.
J'ai ouvert mon premier livre de poésie.

"Dans la cour intérieure"

Dans la cour de la maison de nos ancêtres,
la maison familiale qui voit de temps à autre
le retour des enfants égarés,
les jours qui suivirent la mort de l'aïeule,
le figuier qui depuis notre enfance étalait ses branches
et nourrissait les oiseaux,
s'est abattu.
Une pourriture le rongeait à la base.

J'ai vu quelques pousses vigoureuses renaître,
plonger dans le profond du sol.
Maintenant elles dirigent leurs bras d'enfants,
avides,
vers le ciel bleu découpé entre les murs lézardés.

Les oiseaux reviennent,
des jeunes enfants jouent,
le calme de midi s'installe,
c'est une douce caresse,
un chant d'amour.











.

mercredi 1 septembre 2010

De Jacqueline Waechter Commentaire sur la Lapidation des femmes

Jacqueline Waechter a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Commentaire réponse. Vous pouvez vous joindre à ce..." :

Nous courons sans souci dans le précipice, après que nous avons mis quelque chose devant nous pour nous empêcher de le voir.

Blaise PASCAL
1623 -1662



Envoyé par Jacqueline Waechter à MISCELLANEES le 1 septembre 2010 12:32