Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

vendredi 10 septembre 2010

En réponse au poème de Fernando Pessoa aux Editions UNES

Jacqueline Waechter a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Texte de Fernando Pessoa. Edition Unes" :

"C'est un rêve à l'intérieur d'un autre rêve, et si ses détails varient, son fond est toujours le même. Je suis à table avec ma famille, ou avec des amis, au travail ou dans une campagne verte; dans un climat paisible et détendu, apparemment dépourvu de tension et de peine et pourtant,
j'éprouve une angoisse ténue et profonde, la sensation précise d'une menace qui pèse sur moi. De fait, au fur et à mesure que se déroule le rêve, peu à peu ou brutalement, et chaque fois d'une façon différente, tout s'écroule, tout se défait autour de moi, décor et gens, et mon angoisse se fait plus intense et plus précise.
Puis c'est le chaos ; je suis au centre d'un néant grisâtre et trouble, et soudain je sais ce que tout cela signifie, et je sais aussi que je l'ai toujours su : je suis à nouveau dans le Camp
et rien n'était vrai que le Camp. Le reste, la famille, la nature en fleur, le foyer, n'était qu'une brève vacance, une illusion des sens, un rêve [...]

...j'entends résonner une voix que je connais bien. Elle ne prononce qu'un mot, un seul, sans rien d'autoritaire, un mot bref et bas ; l'ordre qui accompagnait l'aube à Auschwitz, un mot étranger, attendu et redouté :
debout, Wstawac."

"La parole étrangère tombe comme une pierre au fond de toutes les consciences. «Debout» : l'illusoire barrière des couvertures chaudes, la mince cuirasse du sommeil, le tourment même de l'évasion nocturne se désagrègent autour de nous, et nous nous réveillons définitivement, irrémédiablement, offerts sans défense aux outrages, artocement nus et vulnérables. "
Primo Levi



*

I3akicoeur a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Texte de Fernando Pessoa. Edition Unes" :

De sa pensée :

[Le monde est à qui naît pour le conquérir,
et non pour qui rêve, fût-ce à bon droit, qu'il peut le conquérir.
J'ai rêvé plus que jamais Napoléon ne rêva.
Sur mon sein hypothétique j'ai pressé plus d'humanité que le Christ,
j'ai fait en secret des philosophies que nul Kant n'a rédigées...] 
*


 superbe choix Christian, merci
ah l'intranquillité quand elle nous tient...
il n'en demeure pas moins que oui la réalité du dedans nous apporte force et réconfort ;-)
prenez bien soin de vous.
mabes

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