Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

vendredi 18 décembre 2009

L'irréversible . In Octavo Editions. 2005

L'irréversible
Tes pensées
Tes désirs
Tes espoirs
s'enfuient brutalement vers les étoiles lactées
par les veines éclatées du front.
Maintenant toi tu es l'astre qui nous regarde
nous caresse la nuit d'un rayon froid- lumière blanche et pâle-
larme qui tombe le soir sur les vergers ensoleillés
de couchant lumineux
Larme que nous recueillons le matin
sur nos pieds nus de marcheurs pénitents.
Le bruit effroyable de l'arme
Sexe inachevé
insipide
sexe qui porte dans ses couilles toutes nos peurs,
nos haines,
nos jalousies,
notre laideur plusieurs fois centenaire.
Le bruit effroyable je l'entends
Quand toutes les étoiles se rassemblent le soir
bien ordonnées dans leur géométrie originelle
je l'entends car il vient de très près
de derrière les cyprès.
Il submerge les oreilles de chacun
Comme autant de cris d'appels
et nous sentons couler le long de notre échine
la sueur glacée
malodorante
irritante
Tout ce qui pue
Au fond de nos coeurs meurtris
Expulsé du corps par les pores dilatés de rogne
de hargne facile et de colère.
Texte écrit au lendemain d'une bavure policière survenue au coeur d'une petite ville de Provence
Dans ce temps de violence et de barbarie nous relisons ce texte avant d'écouter le très beau chant de Léonard Cohen.

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