Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

dimanche 3 mai 2009

Le Voyage

Le Comte Gianfranco della Barbosa del Popolo bondit dans son gros cigare motorisé au mouillage face à la plage du Lido, il file à grande vitesse grâce à la puissance phallique du hord-bord. L'étrave du monstre marin fend l'eau glauque et nauséabonde de la lagune vénitienne, éperonne des corps étranges - poissons déchiquetés, humains rejetés la nuit par les tueurs de la Camora - .
Les embruns fouettent le visage, les bras découverts, les appâts généreux de celle qui l'accompagne, femme aimante d'un jour, d'une nuit, d'un voyage.
A bâbord une chaloupe mortuaire couverte de grands voiles noirs .
A tribord, enveloppée de brumes , l'île de Murano.
Les souffleurs de verre travaillent à la réalisation de son personnage statufié.
Pour l'éternité il sera présent en Sicile natale dans la maison familiale.
Pour l'heure, le jet privé rugit et se prépare au départ tonitruant du comte.
Nous le reverrons toujours dans l'extase, un sac de diamants autour du cou, caché sous sa chemise et caressant son torse velu . Un grand cri orgasmique agitera sa couche.

1 commentaire:

croukougnouche a dit…

Hummm! très alléchant , ce début de polar-roman-photo , laissez moi quelque loisir ,et je vais certainement trouver une suite sulfureuse et alambiquée à publier dans ces pages ,
Je vous salue bien bas !!