Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

jeudi 28 mai 2009

Cérémonie 1

La nuit fut semblable à la précédente et Fausta resta très longtemps sur le Balcon. Nuit froide. Une multitude d'étoiles scintillaient dans la voûte céleste.
Transie, elle entra dans l'intimité du boudoir et s'étendit sur un sofa.
Quelques heures d'un sommeil léger suffirent à lui redonner l'énergie dont elle avait besoin aujourd'hui.
Certains bruits parvenus à ses oreilles pendant son sommeil lui firent comprendre que les hommes chargés de la crémation étaient déjà au travail.
Après avoir déposé Luigi dans un cercueil de bois blanc ils l'emportèrent vers le crématorium dans une grande limousine blanche.
Le petit groupe d'amis se retrouva, très tôt, dans les jardins de l'immense bâtisse ancienne, et pénétra en silence dans la grande salle de méditation au centre de laquelle se trouvait le catafalque.
Un jeune adolescent, le protégé de Luigi, son fils spirituel, habillé de blanc, les cheveux bruns bouclés, chantait de sa voix de haute-contre le magnifique texte de Bob Dylan: " He was a friend of mine".
L'assemblée fut plongée dans un moment de méditation.
La tension fut extrême quand le jeune homme prononça cette pensée de Rilke:
"Il est étrange, sans doute, de ne plus habiter la terre;
de ne plus suivre ces coutumes, qu'on vient d'apprendre à peine;
et de ne donner plus aux roses, à d'autres choses en promesse,
la signification du devenir humain; de n'être plus
ce qu'on avait été dans l'angoisse infinie des mains,
et puis d'abandonner jusqu'à son propre nom, tel un jouet brisé."
Puis ce fut l'intervention des praticiens de la crémation.
Dans une pièce contiguë le four flamboya.
Enfin les participants à la cérémonie attendirent dans un salon anonyme. Pas de fleurs, pas de prières.
L'attente. Pour les uns quelques larmes, certains conversaient entre eux. Le père San Felice lisait son bréviaire. Fausta, était plongée dans un texte de l' Enfer de Dante.

1 commentaire:

croukougnouche a dit…

bon! et bien , sans nous concerter ,
c' est assez complémentaire tout çà!!
Je pense continuer avec les trafics divers de Gianfranco et son prochain voyage en afrique du sud à Sun City, là où il avait renconté pour la première fois Federico Moretti...
Je me documente mieux ce week-end.
Rebondissements à prévoir..