Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

mercredi 13 mai 2009

Fausta et les diamants, texte 4 /

Fausta ne sut pas vraiment comment elle était rentrée chez elle ..... A travers les voilages, le ciel était déjà fort lumineux: Quelle heure pouvait-il être? Elle essaya de se remémorer la fin de cette épuisante soirée: Luigi ,fatigué , prétextant une réunion matinale S' était fait raccompagner directement Dans leur villa de Padoue , Elle-même décidant de rester pour la nuit Dans leur appartement de Venise.. Elle avait échangé des banalité d' usage avec plusieurs connaissances, Et après avoir bu deux autres coupes de champagne , S' était trouvée face au personnage mystérieux aperçu Du haut de la fenêtre, Pietro Moretti avait fait les présentations , avec un petit sourire narquois: "Mon vieil ami , Gianfranco della Barbosa, qui revient Tout juste d' un périple de prospection, en afrique du sud-est!" -Pour trouver quoi?", avait soufflé Fausta intriguée, -Ceci , ma chère !" avait répliqué le Comte , En plongeant une main très bronzée et quelque peu velue Dans l' échancrure de sa chemise de soie. Il avait fait apparaitre un petit sac , pendu au bout d' une chainette d' or, Et , d' un geste ostentatoire ,versé le contenu Au creux de la main fine de Fausta, Dont il s' était emparé brusquement , La prenant au dépourvu . Le contact glacé des pierres la fit frissonner , Instinctivement , elle referma ses doigts et ses paupières. Le rire tonitruant de Barbosa la fit sursauter, Elle rouvrit les yeux , comme égarée Et contempla le contenu de sa main : Des diamants bruts , de toute beauté , Une vingtaine , au jugé , dont trois avaient des reflets bleus. "Et bien, chère Madame Beresini ,que pensez-vous de ma petite récolte? -Vraiment stupéfiante , mon cher Comte, quelle vie aventureuse que la vôtre! -Vous ne croyez pas si bien dire , belle Dame , j' ai du m'enfuir au plus vite Après cette trouvaille , heureusement que mon hélicoptère privé me suit toujours à la trace, Sinon, je ne serais pas ici , en votre si gracieuse compagnie, Il faut dire que mes guides n' ont guère apprécié la manière Dont je les ai entourloupés: Leur part n' a pas été aussi....belle que celle que vous tenez , Leurs sbires , armés jusqu' aux dents attendaient à mon hôtel, Où je me suis bien gardé de repasser , Laissant valise et autres effets inutiles en cadeau d' adieu!!" Puis , le Comte , prenant doucement entre les siennes , La main de Fausta, avait remis les précieux diamants Bien au chaud contre sa poitrine , Faisant disparaitre le petit sac de tissu brun sous l' encolure De sa chemise d' apparat . Ensuite , tout était flou: Fausta se souvenait d' avoir dansé , Dégusté un breuvage exotique Apporté par Gianfranco dans la véranda aux fleurs tropicales, Mais rien de précis n' émergeait de sa conscience , Seule une vague torpeur et la sensation D' avoir vécu une expérience vénéneuse, Lui laissaient un trouble indéfinissable . Elle se leva et tira complètement le rideau pour admirer la Salute: Une légère vapeur montait de l' eau , Mais le ciel , dégagé , promettait une belle journée. Les clochers sonnèrent soudain , avec de petits décalages , mais avec un bel ensemble, " Seigneur! 14h !!, déjà!!" Elle s' habilla à la hâte , et en ouvrant son petit sac de soirée Pour y prendre son mouchoir , En fit tomber une pierre aux reflets bleutés. Elle eut un choc , et tout lui revint soudain , Comme une vague noire et insondable : La véranda , la lumière glauque des verrières, Le cocktail douceâtre et entêtant , Les lèvres très rouges sur les dents aiguisées, Un visage penché sur elle ..et.. Le rouge envahit son cou où elle porta convulsivement ses mains... Ce cadeau dont elle ne souvenait pas Devait avoir eu une contrepartie des plus fâcheuse pour sa réputation... Vite ! quitter cette ville et ses chimères , reprendre pied dans la réalité, Et retourner à Padoue . Rien ni personne n' existait vraiment , ici , Des masques , des silhouettes fuyantes, Des fantômes , des ombres, Quelle importance ?? Du vent! Chaussant ses bottes , elle enfila ensuite son manteau noir , Et , le coeur plus léger , elle referma la porte de l' appartement Et dévala ,les marches de l' imposant escalier , Pour rejoindre la vraie vie. suite proposée par Croukougnouche

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