Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

jeudi 8 avril 2010

Ode Maritime de Fernando Pessoa




     Fernando Pessoa et son Ode Maritime : il y a si longtemps que M. Paul Petrogalli m'avait conseillé, dans un commentaire, d'en publier des extraits !
Il n'est jamais trop tard et je commence aujourd'hui...

Toute la vie maritime !  Tout dans la vie maritime !
Dans mon sang s'insinue cette séduction subtile
Et je rêve de voyages sur un mode indéterminé.
Ah !  Les lignes de côtes lointaines, aplaties par l'horizon !
Ah ! Les caps, les îles, les plages sablonneuses !
Les solitudes maritimes, comme certains moments dans le Pacifique
Où, par l'effet de je ne sais quelle suggestion apprise à l'école,
On sent passer sur les nerfs le fait que c'est là le plus grand des Océans,
Et le monde, et la saveur des choses deviennent un désert
     au-dedans de nous !
L'étendue plus humaine, plus éclaboussée, de l'Atlantique !
L'Indien, de tous les océans le plus mystérieux !
O Méditerranée, douce, sans aucun mystère, classique, ô mer
Bonne à lécher des esplanades regardées par des statues blanches
     en des jardins proches !

Toutes les mers, tous les détroits, toutes les baies, tous les golfes,
Je voudrais les presser sur mon sein, les bien sentir, et mourir !
Fernando Pessoa.
Ode Maritime.
Traduction Armand Guibert
Editions Fata Morgana.
Et aussi : "Les Carnets de la Licorne" : http://lalicorne.canalblog.com/

Par pierre escaillas - Publié dans : F. PESSOA 
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Jeudi 6 septembre 2007
     Toujours avec F. Pessoa et son "Ode Maritime"...

Ah, les paquebots, les charbonniers, les navires à voile,
Se raréfient, pauvre de moi !  les navires à voile sur les mers !
Et moi, qui aime la civilisation moderne, moi qui baise
   de l'âme des machines,
Moi l'ingénieur, moi le civilisé, moi élevé à l'étranger,
J'aimerais n'avoir encore sous les yeux que des voiliers
   et des bateaux en bois,
Ne connaître d'autre vie maritime que l'antique vie des mers !
Parce que les mers anciennes sont la Distance Absolue,
Le Lointain pur, libéré du poids de l'Actuel ...
Et, las !  Comme tout ici me remémore cette vie meilleure,
Ces mers, plus vastes, parce qu'on y naviguait plus lentement,
Ces mers mystérieuses parce que moins connues ...

Fernando Pessoa, Ode Maritime.
R.d.V sur les "Carnets de la Licorne" : http://lalicorne.canalblog.com
Par pierre escaillas - Publié dans : F. PESSOA 
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1 commentaire:

Mabes a dit…

Quel plaisir de retrouver chez vous notre grand Pessoa, poète du voyage immobile !