Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

samedi 30 mai 2009

Un moment de méditation et de respiration intérieure

Les plages de nos pensées parfois désertes
encombrées de lichen et de bois africains, et le ressac, l'écume de nos caresses,
de nos instants d'intimité et de prière commune .
Un moment de méditation et de respiration intérieure en compagnie de Bernard-Marie Koltès
auteur, comédien, réalisateur disparu trop tôt.
Un très beau texte qui m'accompagne et que je vous offre bien volontiers.
( Christian CAZALS )
" Si un chien rencontre un chat - par hasard, ou tout simplement par probabilité, parce qu'il y a tant de chiens et de chats sur un même territoire qu'ils ne peuvent pas, à la fin, ne pas se croiser -; si deux hommes, deux espèces contraires, sans histoire commune, sans langage familier, se trouvent par fatalité face à face - non pas dans la foule ni en pleine lumière, car la foule et la lumière dissimulent les visages et les natures, mais sur un terrain neutre et désert, plat, silencieux, où l'on se voit de loin, où l'on s'entend marcher, un lieu qui interdit l'indifférence, ou le détour, ou la fuite -; lorsqu'ils s'arrêtent l'un en face de l'autre, il n'existe rien d'autre entre eux que de l'hostilité, qui n'est pas un sentiment, mais un acte, un acte d'ennemis, un acte de guerre sans motif.
Les vrais ennemis le sont de nature, et ils se reconnaissent comme les bêtes se reconnaissent à l' odeur. Il n'y a pas de raison à ce que le chat hérisse le poil et crache devant un chien inconnu, ni à ce que le chien montre les dents et grogne. Si c'était de la haine, il faudrait qu'il y ait eu quelque chose avant, la trahison de l'un, la perfidie de l'autre, un sale coup quelque part; mais il n'y a pas de passé commun entre les chiens et les chats, pas de sale coup, pas de souvenir, rien que du désert et du froid. On peut être irréconciliables sans qu'il y ait eu de brouille; on peut tuer sans raison; l'hostilité est déraisonnable.
Le premier acte de l'hostilité, juste avant le coup, c'est la diplomatie, qui est le commerce du temps. Elle joue l'amour en l'absence de l'amour, le désir par répulsion. Mais c'est comme une forêt en flammes traversée par une rivière: l'eau et le feu se lèchent, mais l'eau est condamnée à noyer le feu, et le feu forcé de volatiliser l'eau. L'échange des mots ne sert qu'à gagner du temps avant l'échange des coups parce que personne n'aime recevoir des coups et tout le monde aime gagner du temps.
Selon la raison, il est des espèces qui ne devraient jamais, dans la solitude, se trouver face à face. Mais notre territoire est trop petit, les hommes trop nombreux, les incompatibilités trop fréquentes, les heures et les lieux obscurs et déserts trop innombrables pour qu'il y ait encore de la place pour la raison.

jeudi 28 mai 2009

Roman-photo, suite..

Où l' on retrouve le Comte della Barbosa, A lire sur le blog de croukougnouche, "petites histoires sans importance"

Cérémonie 1

La nuit fut semblable à la précédente et Fausta resta très longtemps sur le Balcon. Nuit froide. Une multitude d'étoiles scintillaient dans la voûte céleste.
Transie, elle entra dans l'intimité du boudoir et s'étendit sur un sofa.
Quelques heures d'un sommeil léger suffirent à lui redonner l'énergie dont elle avait besoin aujourd'hui.
Certains bruits parvenus à ses oreilles pendant son sommeil lui firent comprendre que les hommes chargés de la crémation étaient déjà au travail.
Après avoir déposé Luigi dans un cercueil de bois blanc ils l'emportèrent vers le crématorium dans une grande limousine blanche.
Le petit groupe d'amis se retrouva, très tôt, dans les jardins de l'immense bâtisse ancienne, et pénétra en silence dans la grande salle de méditation au centre de laquelle se trouvait le catafalque.
Un jeune adolescent, le protégé de Luigi, son fils spirituel, habillé de blanc, les cheveux bruns bouclés, chantait de sa voix de haute-contre le magnifique texte de Bob Dylan: " He was a friend of mine".
L'assemblée fut plongée dans un moment de méditation.
La tension fut extrême quand le jeune homme prononça cette pensée de Rilke:
"Il est étrange, sans doute, de ne plus habiter la terre;
de ne plus suivre ces coutumes, qu'on vient d'apprendre à peine;
et de ne donner plus aux roses, à d'autres choses en promesse,
la signification du devenir humain; de n'être plus
ce qu'on avait été dans l'angoisse infinie des mains,
et puis d'abandonner jusqu'à son propre nom, tel un jouet brisé."
Puis ce fut l'intervention des praticiens de la crémation.
Dans une pièce contiguë le four flamboya.
Enfin les participants à la cérémonie attendirent dans un salon anonyme. Pas de fleurs, pas de prières.
L'attente. Pour les uns quelques larmes, certains conversaient entre eux. Le père San Felice lisait son bréviaire. Fausta, était plongée dans un texte de l' Enfer de Dante.

lundi 25 mai 2009

Le lendemain. ( suite )

Le chant des premiers gondoliers sur le Canal de la Brenta parvint à ses oreilles en accord avec le roucoulement des pigeons et le son cristallin de l'angélus. Elle étira son corps souple de danseuse et ressentit dans tous ses muscles la présence d'une nouvelle vie qui allait l'emporter vers des aventures dont elle rêvait depuis sa liaison avec Luigi. Celui-ci lui avait tout donné mais il manquait le mystère, la joie intérieure face aux situations nouvelles, l'improvisation des gestes et la créativité des mots, des sourires, des caresses. Elle désirait vivre en toute liberté. L'image du comte était présente et s'imposait à ses pensées. La matinée fut riche en démarches administratives et nécessaires pour cette nouvelle situation. Le lendemain serait le jour de la crémation de Luigi, puis le départ immédiat pour l'île de Lampedusa, terre natale de l'industriel. Pour respecter les dernières volontés du vieil homme Fausta demanda aux personnes présentes à la cérémonie d'être vêtues de blanc. L'urne blanche en figure de proue de la goélette blanche de l'industriel. Voiles blanc immaculé. Ni fleurs ni couronnes.

vendredi 22 mai 2009

Veillée funèbre de Luigi Castiglione

A l'issue d'une soirée vénitienne, Luigi Castiglione est décédé à son domicile de Padoue.
Le roi de la machine - outil venait d'assister au dernier bal masqué du Carnaval dans les salons du Palais Moretti.
Ces quelques lignes d'un journal Romain sont reprises dans la presse locale.
Les radios et les chaînes T.V reprennent la nouvelle et l'étoffent en parlant du couple Fausta / Luigi.
La nuit précédente est encore chevillée au coeur de Fausta. La beauté de la serre, les savantes caresses du comte, les paroles murmurées, ses soupirs, ses moments de jouissance entrouvrant les portes du paradis, le chant d'une harpe dans les bosquets du grand parc du palais Moretti... et maintenant la chambre mortuaire, silencieuse. Seules les paroles du prêtre et du personnel de maison parviennent étouffées aux oreilles de Fausta.
Eros et Thanatos, dualité mythologique toujours présente à l'esprit de cette belle femme pulpeuse.
Aujourd'hui tout est en pleine lumière. Luigi, gisant, le prêtre, la petite assemblée versant quelques larmes et soudain le téléphone.
Un valet prononce aux oreilles de Fausta ces quelques mots: Le comte. Elle se saisit du combiné et ne peut que soupirer doucement en versant quelques larmes. Elle même interrompt la communication.
A la minuit quelques personnes entrent, viennent s'incliner devant la dépouille de Luigi, et prennent place sur les sièges disposés autour de la couche. Fermant les yeux certains entrent en méditation, d'autres marmonnent des patenôtres inintelligibles. Fausta, effrayée par tant d'hypocrisie se retire en silence et va s'étendre dans son petit boudoir tout de rouge tendu.
Ce boudoir dans lequel elle aime s'étendre, les jours d'angoisse et de nostalgie. Une couche lui permet de s'étendre lorsqu'elle reçoit ses ami(e)s.
Maintenant, le vieil homme qui partage sa vie s'efface et lui laisse une totale liberté.
Elle sait que c'est son voeux le plus cher. La nuit... Les heures qui s'égrènent la plongent dans le sommeil. La grande maison est calme. Parfois des pas résonnent dans le couloir et la porte de la chambre mortuaire grince légèrement.

Canal de la Brenta

Canal de la Brenta menant à la grande maison de Luigi Castiglione, roi de la machine - outil.

Court métrage d'animation de Thi-Von Muong-Hane

Morning songs, mon court métrage d'animation / my short animated movieBoîte de réceptionX cazals.christian.miscellanees@blogger.coX Répondre à tousTransférerRépondre par chatFiltrer les messages similairesImprimerAjouter à ma liste de contactsSupprimer ce messageSignaler comme phishingSignaler le message comme non-phishing. Afficher l'original. Afficher avec une police à chasse fixe. Afficher avec une police à chasse variable.Texte du message indéchiffrable ?Pourquoi ce message est-il considéré comme spam/non-spam ?Thi-Von Muong-Hane afficher les détails 12 mai (Il y a 10 jours) Répondre Coucou vous tous !!!Hi everybody !!! Voici le lien vers le film d'animation que 2 potes lao et moi nous avons réalisé. Il a gagné le 3ème Prix et le Prix du jury au 1er festival de films au Laos. J'espère que vous prendrez autant de plaisir à le regarder que Chongkham, Vilakone en avons eu à le faire... 2minutes 45 juste pour rire... pour vous montrer ma vie au Laos. Here is the link to the animated movie 2 buddies of mine and I directed. It won the 3rd and the Audience Prize at the 1st movie festival in Laos last sunday. I hope you will enjoy it as much as we enjoyed making it... 2 minutes 45 just for fun... to show you how my life in Laos is. http://www.youtube.com/watch?v=71YZ9jUCeys N'hésitez pas à me faire des remarques et au plaisir de vous voir bientôt, tous en forme !Feel free to make any remark and I hope to see you all soon, in good shape! T.Von