Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

lundi 30 mars 2009

Remembrances. Le bouillon CHARTIER

C’était avant l’Euro. Théâtre Le Palace, rue du Fg Montmartre . Année 1970 peut-être. Projet de spectacle. Suis comédien dans cette aventure orchestrée par une forte femme, réalisatrice, et un réalisateur « out of States » John Vaccaro. Beat génération. Arrabal est auteur de cette œuvre, reprise plus tard par G.Gelas au théâtre du Chêne Noir . ( Avignon). « Une pucelle pour un gorille ou Aurora. »
"A seize ans, Aurora, a le projet de mettre au monde un enfant à qui elle inculquera dés son plus jeune âge un savoir immense qui lui permettra de découvrir le secret de la pierre philosophale. Aurora se heurtera aux incompréhensions et aux préjugés de ses pairs mais elle parviendra à faire de sa fille un phénomène de précocité intellectuelle reconnu dans tout le monde… jusqu’au jour ou à l’âge de seize ans, la créature manifestera des velléités d’indépendance." Nous ne sommes pas loin de l’eugénisme… Et Arrabal, sorti de la dictature franquiste et du drame de Guernica, en parla avec beaucoup de qualités littéraires. Mais pour l’heure notre propos n’est pas de parler de ces avatars historiques. L’équipe se retrouva très vite sans travail suite à un conflit violent entre la réalisatrice et l’auteur. Arrabal fit un procès et la pièce se transforma en spectacle concernant le jeu surréaliste :" Les cadavres exquis." C’est ce qui nous permit de découvrir pour la majorité d’entre nous un de ces vieux restos parisiens appelés « bouillons ». Chez CHARTIER . Les années Zola. Ouvert en 1896. Nous sommes actuellement en pleine crise financière et c’est ce moment difficile pour certains qui fait remonter dans ma tête le souvenir de ce lieu. Le prix des repas était très bas pour une qualité au top. Les harengs marinés assaisonnés d’oignons, de carottes et d’huile d’olive. Les daubes et leur vin rouge, Les huîtres, les moules marinières… et les pâtisseries…La carte était très riche et chacun avait accès à ces agapes dignes des princes et des rois. Le lien entre les Cadavres exquis et le restaurant CHARTIER . Le bouillon était notre Q.G et nous passions beaucoup de temps à travailler nos textes dans cette ambiance rétro . Les fêtes de Noël virent le début du spectacle et … son succès. Il y eut une grande fête au bouillon CHARTIER avec huîtres et pâté de foie gras. Pour un prix modique bien sûr. A votre tour et dans la joie essayez le bouillon CHARTIER.

1 commentaire:

croukougnouche a dit…

ahhh! quel bouillon!
il y a quelques années , de passage à Paris chez nos amis Danièle et René, ils nous ont conviés dans cet endroit mythique pour la soirée de la St Valentin.
Ce fut épique et réjouissant .
il faisait à vrai dire , très froid , et nous faisions la queue , comme tout le monde , dans cet étroit passage, attendant que peu à peu , des convives sortent par la porte à tambour, libérant ainsi des places.
Deux "maitres de cérémonie" faisaient ensuite le tri dans la foule en attente , en fonction du nombre de futurs dineurs appariés,correspondant à l' espace disponible..
enfin entrés dans le saint des saints, ce fut la chaleur , l' enchantement, un saut en arrière dans le temps.
effectivement , la carte affichait des prix défiant toute concurence,
René et moi choisirent la tête de veau, tandisque Danièle et Vincent préférèrent un pot au feu;
en tout cas , le spectacle était partout: les boiseries anciennes , le ballet des serveurs en tablier blanc, les touristes japonais d' à côté,totalement perplexes devant une andouillette , et renonçant à la dégustation, après forts palabres , lui préférant une montagne de frites.
Les mets , escellents et copieux nous ravirent les papilles!
Je me souviens qu' en guise de dessert , l' incorigible gourmande que je suis ,ne put résister à une coupe de crème chantilly onctueuse pour accompagner le café..
quelle belle soirée!!
Et moi qui aime tant relire certains Zola , je me suis trouvée transportée à l' époque de "Nana".
Merci d'avoir fait ressurgir ce souvenir si haut en couleurs!!