Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

samedi 5 septembre 2009

Le sommeil.

Le sommeil Douceur de la nuit Africaine. Senteurs du géranium en plantes innombrables dans le parc. Le chant des grillons. Les cascades dans le lointain. Corps étendus bercés dans le sommeil. Mais Gianfranco a le sommeil léger. Le sommeil du baroudeur. Le sommeil de celui qui, en perpétuelle veille, Est aux aguets. Le moindre pas dans le parc. L’appel lointain de l’homme solitaire qui parcourt la savane, A la recherche d’un gibier surpris dans sa tanière. Le braconnier Sur la trace du boa constrictor Dont la peau donnera de magnifiques ceintures. Les yeux grands ouverts Il fixe le sommet en coupole de la moustiquaire. Il réfléchit à ses projets futurs… Un morceau de papier griffonné par Ben Lui a été remis discrètement par le portier de l’hôtel. « Faut s’voir demain Quand tu voudras » lui dit Ben Qui ne s’encombre pas de salamalecs ! « A l’heure de la sieste ». Et vlan ! Ce n’est pas quand je veux, pense Gian… Une partie fine qui tombe à l’eau… Heureusement il y a la piscine. Fausta pourra s’abandonner aux délices de Capoue. Certainement les barbus de trois jours, Visages en lame de couteau, Etranges costumes noirs en lin, griffes Grands Couturiers, Désirent quelques éclaircissements sur sa venue. Il pivote légèrement, Admire le corps étendu, Le dos, les hanches rebondies. Son doigt parcourt savamment le sommet du crâne, la nuque, Glisse entre les omoplates Et descend jusqu’aux lombes, Puis au-delà, pour se perdre Dans la tiédeur douce et parfumée de l’intimité de Fausta. La lumière du jour pénètre. Le couple s’anime. Les yeux noirs du séducteur luisent. Le visage se transforme. L’Homme se transforme en combattant. Les diamants, la poudre blanche, le ciel blanchit, La chaleur équatoriale. Le sicilien tapis dans les fourrés. Un prédateur.

Aucun commentaire: