Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

dimanche 3 janvier 2010

Le message

Conte bref d'une peuplade primitive vivant sur une côte africaine. Les vagues se fracassent sur la côte rocheuse parsemée de débris et creusent de longs sillons dans le sable gris et noir,dont l'origine est la lave incandescente des volcans maintenant en sommeil. Ce sont de hautes montagnes dressées en couronne autour de ce lieu sauvage qui fut une plage réservée aux sacrifices humains. Une pirogue creusée dans un arbre de bois noirci par le feu plonge à intervalles réguliers dans les vagues écumantes. Un messager se dresse à l'avant, il est nu, le sexe dressé semble une lance sculptée dans le diamant luisant de la chair. Il accoste et se dirige vers des arbres polis par la mer. Un enchevêtrement de troncs et de branches échoués sur le sable. D'un petit sac de peau, une peau rugueuse et tannée par le soleil, il extrait une large feuille arrachée d'un buisson épineux sur laquelle sont inscrits les mots suivants:
" Qu'on nous laisse donc seuls face à l'énigme oui hommes seuls avec leur souffle leur prière de peu mariant les corps à la nuit amoureuse et là s'allégeant dans l'énigme".
La feuille est roulée en boule, introduite dans une anfractuosité de l'arbre abattu,
un peu de sable, d'argile font un scellement éternel au message.
L'homme continua sa route vers les montagnes dressées dans le lointain opposé à l'océan.
Un oiseau de mer cria jusqu'à l'étranglement et la chute, épuisé.
Ce fut le clap de fin.
(Texte en italique gras de Jean Pierre SIMEON)

1 commentaire:

croukougnouche a dit…

Merci pour ce message , Christian!
Bon début d'année à toi et Cathie!
a bientôt!