Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

jeudi 26 mai 2011

LES YEUX CLOS

LES YEUX CLOS




Certainement la gazelle est étendue.
Endormie.
Au creux de la roche fendue par le gel.
Dilatée
Le grand soleil au zénith
cisaille le pan de latérite qu'il déchiquette avec brutalité.

L'ANIMAL FRAGILE EST TOUJOURS ÉTENDUE _ LES YEUX CLOS.

Elle s'est endormie presque dans les bras des Touaregs.

Après avoir roulé à tombeau ouvert sur la piste rocailleuse.

Dans la nuit étoilée... la lune est pleine

Les véhicules stoppent aux pieds de l'antique ksar démantelé, refuge espagnol et portugais.
Les combats d'un siècle de luttes coloniales sont présents dans chaque pierre, dans chaque cul de basse fosse, dans chaque mur détruit par l'obus.

Enveloppés d'une gandoura en laine de chameaux, le froid et le vent du désert nous giflent, les larmes coulent de nos yeux, nous entrons sous la tente de fortune dressée par les bergers.

Un repas de couscous et d'abats de chameaux,
un thé brûlant
nous nous étendons harassés aux cotés des guerriers,

les respirations se mêlent.

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