LE FARDEAU
Des femmes au visage emplumé
Visage peint
Les yeux chargés de Khôl
Hissent le fardeau et font ployer mes épaules
Chétives
Craquement des os supportant mon crâne
Le cou se vrille
Et jusqu’au sexe un frisson douloureux.
Le campement, en plein désert, est peuplé de femmes
Le visage recouvert d’un tissu de coton fin, blanc ou noir,
La chevelure enveloppée,
Les doigts qui me chargent et parfois glissent sur mon corps,
Éveillant une jouissance repue,
Sont tatoués de henné bleu.
Habiles dans le geste
Un grondement lointain.
Le nuage apparaît, blanc et vaporeux,
Va nous envelopper et peut-être nous ensevelir et dessécher nos lèvres.
Transporter le fardeau près de l’immense fromager.
Les femmes se rassemblent.
S’étendent les coryphées noires
En majesté murmurent sous la lune.
La lune est pleine.
Dans le froid de la nuit chante le grillon.
*
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