Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

mardi 6 juillet 2010

Extrait de la lettre lue à Strasbourg, aux Assises du Parlement des Ecrivains, le 28 mars 1997. Texte d' Antonio Tabucchi.

" En ce moment particulièrement difficile, quelques heures seulement après Auschwitz ( si on mesure le temps historique avec le mètre de l'homme culturel ) (...), en ce moment difficile où les luciférines idées du nazisme, de la xénophobie, de l'intolérance, de la violence, qui ont produit les fours crématoires, semblent revenir, je suis ici avec vous pour affirmer avec ma présence d'homme et d'écrivain ma répulsion pour ces idées, (...) parce que je me rends compte que contre les ténèbres qui nous menacent tous, les livres, comme disait un poète de mon pays, sont à peine une faible allumette. Mais le fait que, dans chaque pays du globe d'où vous venez, il y ait des allumettes, est déjà quelque chose. Je préfère les allumettes que sont nos livres aux grands feux où les hommes et les livres sont brûlés. La faiblesse de nos allumettes est pour moi notre force."

                                                                                                     Antonio Tabucchi

Aucun commentaire: