Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

mercredi 7 juillet 2010

Un Parcours . Scène 2 La rue vue sur le port.

Mes fesses baignent dans une flaque d'urine. Étrange peur que ces battements de coeur, ces frissons dans le dos et ce relâchement des sphincters qui laisse se répandre les fluides de notre corps. Étrange animal que l'homme qui jouit parfois de sa peur et de l'odieux spectacle des tortures.
La bouteille de scotch brisée dans la chute boursoufle la poche de ma veste et la crève et déchire le tissu élimé. Douleurs violentes dans le ventre, et la peur étreint le haut du thorax, gorge nouée, mains griffant le bitume, crispées. Les ongles saignent.
Les rues sont toujours aussi vides et désertes. 
Une ville étrange, je suis entouré de lignes rigoureusement droites, verticales, angles droits. Les oreilles bourdonnent et les yeux se troublent. Les fenêtres se déforment, les poteaux indicateurs se courbent jusqu'à baiser le sol, sur le pont franchissant le tunnel un tramway silencieux, vide, et lent dans sa progression vers les quartiers du Nord de la ville.
A l'opposé j'aperçois le port, les hangars alignés, et les containers. Il y en a des bleus, des verts, des rouges et des noirs. Certains sont rouillés.
Elle est descendue de la cabine d'une grue. Une simple robe grise courte et très échancrée.
Vers moi s'est avancée.
Belle et parfumée comme un jour d'été, un jour de chants d'oiseaux, les cormorans bercent de leurs cris mon délire. Ils viennent tournoyer au dessus de notre couple. prévenante elle se penche et caresse mon visage.
Mes yeux se ferment. La corne de brume du premier ferry de la journée annonce le départ.

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