... Les chemins de montagne drainés de rigoles, de petites roches volcaniques qui gênent la marche ascendante des bergers des troupeaux et des chiens sont encombrés de branches mortes.
Jan Petrus pense son parcours de montagne, il a le visage battu par une pluie fine et glacée, le vent se glisse sournois dans l'encolure de sa veste de toile doublée de peau de mouton, malgré le chapeau déformé qui recouvre la chevelure, épaisse et bouclée, la pluie dégouline sur ses épaules. Le brouillard, épais, lorsqu'il parvient au sommet du col creusé par les siècles de vent, lui cache une partie du troupeau qu'il appelle en poussant d'étranges sons gutturaux et en claquant dans ses mains. Les petits matins de Jan Petrus aux confins des Alpes. L'Italie, la Suisse, il n'aime pas, trop engoncée dans son confort bourgeois, et la France un peu barge pense-t-il. Vive Voltaire et la petite ville frontalière de Ferney.
Sa marche se prolonge sur la pente dangereuse des éboulis, quelques maigres bouquets d'herbe folle entre les roches en équilibre, les marmottes qui poussent d'étranges cris, et l'immense lac d'eau translucide, l'éclair lumineux soudain d'une truite en chasse, la flèche démesurée d'un rayon de soleil, les sonnailles du troupeau de vaches. Le brouillard envahit très vite la combe froide, c'est ainsi que Jan Petrus retrouve son énergie après la chaleur intense de l'Afrique et les parcours de ville en ville à la recherche de Rimbaud .
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