Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

mardi 30 novembre 2010

L'arbre aux mille visages

A la demande de certains lecteurs intrigués par la photo de l'arbre sacré, l'arbre aux mille visages, je fais paraître un billet concernant cet arbre, un billet certes succinct, mais qui nous permettra de pénétrer dans ce mystère de la philosophie africaine, des pratiques rituelles qui sont trop souvent mises de côté dans nos villes et nos campagnes, ou tout simplement moquées.
Au cours de mon prochain voyage je pense approfondir cette connaissance et pouvoir ainsi vous la transmettre.

Christian CAZALS





Il repose solidement sur ses deux pieds. Ancré au sol.
C'est l'arbre sacré. L'arbre gardé jalousement par les femmes du village, comme on surveille le nouvel époux.
Il a de multiples visages, multiples regards, multiples oreilles. Ses différentes bouches servent à le nourrir, ce sont des porte voix qui peuvent murmurer des mots doux et plein de sagesse, il projette sa voix très loin, dans la brousse et parmi l'entrelacs des étangs et des rivières.
C'est un griot souverain. Le plus grand par sa hauteur et son envergure. Le baobab n'est qu'un petit buisson à son côté. A moins que ce ne soit le roi des baobabs dans une autre vie. Son regard est vif. Ses yeux transpercent les visages et vont fouiller jusqu'au plus profond de l'âme de son interlocuteur.
Il l'oblige à baisser le visage et à écouter les paroles de sagesse des mille bouches du roi des arbres sacrés.

lundi 29 novembre 2010

Edmond Jabes





Je suis à la recherche
d'un homme que je ne connais pas,
qui jamais ne fut tant moi-même
que depuis que je le cherche....


Edmond Jabes

samedi 27 novembre 2010

Dans les rues de Dakar. Sur un trottoir dans la foule bigarrée.

LE SCULPTEUR



Bois et ventre rond.
Rouge de terre assis sur le sol parsemé
sculpte le bois et ponce la pierre.
Les yeux du masque sont de verre
la corde usagée souligne la barbe du sage en prière.

Jusqu'au chant de la nuit il frotte
griffe
use de la gouge
dentelée.





ISBN: 2-296-01765-7
L'Harmattan
christian CAZALS

vendredi 26 novembre 2010

jeudi 25 novembre 2010

Souffrance du modèle.

... De trop voir son image exposée, 
ses cheveux, son visage, son corps, dans le tourbillon des feuilles mortes,
 protéger le modèle, 
ne pas le cacher 
mais l'aider dans sa vérité poétique, 
l'emmener dan le royaume des fées....


*

Les Mots comme...

Les Mots comme les galets

roulés par la mer sortent de la bouche sombre des profondeurs


LES ABYSSES
les rejettent
la bouche vocifère
et ce sont les plaintes
les cris
ils encombrent la plage
entravent la marche du promeneur
lui font découvrir
l'humide
le galet devient glissant battu par les flots
c'est un organe que l'homme porte en lui
le cœur bat
et l'écorce de granit se veine de rouge,
de bleu
de vert
de pourpre auquel est accroché
le mollusque carnassier du même non
et qui bave rouge foncé
violet funèbre.

Les mots je les dis
les chante
accompagne mon rythme drum.

Les mots emportent mon cœur.


Et toi?

mercredi 24 novembre 2010

L'Or des mots.

S'écoule l'or des mots.
Ta bouche argentée
en cascade
un flot ininterrompue et lumineux.
luisantes roches
en diamants dressés.
L'arbre mort est planté au centre de l'œil.
Le sel bienfaisant des larmes se répand sur le trajet sombre de ton visage

                                                                                                          carminé.

En réponse au billet concernant "Sons de la Poésie" de Charles DANTZIG

eigh8t a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Sons de la Poésie. Charles DANTZIG" :

Relevons seulement ce passage de Charles :

«La poésie est une production de solitaire et sera mieux reçue solitairement. Elle nécessite du recueillement.
De plus les lectures publiques tendent à la faire confondre avec l’éloquence dans l’esprit du public. Et qui sait si à la longue l’auteur ne deviendra pas un bluffer en écrivant pour satisfaire cette confusion?
Que, anciennement, la poésie ait été lue en public est une preuve puérile. Le nouveau peut être meilleur que l’ancien.»

???

Qu’arrive-t-il à l'intelligence humaine ? D’où viennent ces œillères – culturelles, didactiques, lexicales ?

Voici l’Afrique, l’Inde, la Chine et cent contrées, cent mondes nous offrant leurs poètes, leurs chantres virtuoses, leurs chamanes exaltés – naïfs, conscients, lucides, maîtres de leurs moyens, inspirés dans leur art.
Leurs langues, classiques, dialectales, leurs styles secs ou fleuris y portent aussi bien à l’émotion intime qu’à l’introspection ou à la transe collective !

Les fioritures extrêmes du « kriti », le « récitatif aux huit timbres », le « chant chuchoté » – tant d’extraordinaires particularités de tous les arts du monde, les uns traditionnels, les autres récents (y compris les concerts de l’art pop, l’art vidéo, les « performances », la « culture urbaine »…) vivent manifestement hors cadre dantzigien ! mais saisissent le rapport au monde et rythment l’action bien plus sensiblement qu’un poème dans son livre.

Charles ! C’est ici :

mardi 23 novembre 2010

Trop c'est trop

Trop c'est trop.
J'ai trop donné.
trop de cris trop de larmes trop de regards et trop de soupirs
trop aimé
il y a trop de pensées dans l'attente.
Trop vouloir donner.
J'ai trop donné.
Elle a trop reçu
jusqu'à l'épuisement.

qu'elle me pardonne.

Don incontrôlé de soi, de moi, jusqu'à l'épuisement j'ai trop donné.

Oui. Trop c'est trop.



dimanche 21 novembre 2010

Remerciements au blog Chronophonix. The Doors





Remerciements++++ à Chronophonix pour son travail sur Jim Morrison.


Léo Ferré un autre poète.

Tombe de Jean GENET.

 1910-1986


Jean Genet a choisi cette terre marocaine, anciennement portugaise, face à l'océan. Il vivait dans cette petite ville de Larache avec son ami marocain. La terre est rouge. La tombe peinte au blanc d'espagne est lumineuse sous le soleil.
Le calme règne dans ce lieu.

vendredi 19 novembre 2010

Jean Genet. ECRIRE C'EST LEVER TOUTES LES CENSURES.

Jean Genet vit une seconde vie, celle de la Mort,sur un promontoire Marocain battu par les flots dans la petite ville de Larache, au sud de Tanger. C'est un ancien cimetière Portugais, les tombes sont belles. Lorsque j'ai vu la pierre sous laquelle il repose un chien errant m'a regardé. Il est venu se frotter contre mes jambes. Le ciel était gris et il pleuvait. Les embruns nous frappaient le visage. Il y a eu des larmes et un moment de silence.

Guerre en moi...




Âmes errantes dans la cité déserte
Les ruines
Guerre en moi
chez l'homme en souffrance.

mercredi 17 novembre 2010

Sur le toit....

Les jours d'angoisse, les moments de nostalgie, j'aime me retirer sur le toit de la maison Malaparte. C'est une maison qui se dresse sur l'île de Capri; elle est cubique le toit est horizontal. On y monte par un escalier majestueux. Cette maison a servi de décors au film de J.L.Godard  "Le Mépris". Du haut de ce toit j'aime retrouver Ulysse revenant à Ithaque. Mais Poséidon le Dieu de la mer s'acharne contre lui et le voyage dure une éternité, l'éternité de nous autres mortels.Sur le toit de cette maison dont les murs sont rouges, construite à l'aplomb de la falaise trouvant son origine dans la Méditerranée, je laisse mes pensées retrouver l'énergie qui souvent me fait défaut
(Pour le lecteur désireux d'élargir son champ de recherche sur ce lieux je conseille un article sur cette maison et sur sa construction en interrogeant le site google sur les Maisons d'écrivains.)
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mardi 16 novembre 2010

Retour d'Hôpital.

Il était important que je souffre pour connaître ensuite cette rage de dire les choses.


                                                                                                         Claire CASTILLON

lundi 15 novembre 2010

CHRISTIAN BOBIN

Entre la terre et le ciel une échelle. Le silence est au sommet de cette échelle. La parole ou l'écriture, si persuasives soient-elles, n'en sont que des degrés intermédiaires. Il faut n'y poser le pied que légèrement, sans insister. Parler, c'est tôt ou tard faire le malin. A un moment ou à un autre. Inévitablement. Seul le silence est sans malice. Le silence est premier et dernier. Le silence est amour - et quand il ne l'est pas, il est plus misérable que du bruit.
Les heures silencieuses sont celles qui chantent le plus clair.

Pousser une Porte...

Pousser les portes, pousser des portes, une porte est fermée, il faut la pousser, et parfois cogner, d'abord des petits coups discrets, puis avec le poing, et les pieds, elle reste obstinément fermée.
Fermée à double tour comme certains visages, certains corps. Le baiser est impossible, la caresse froide sans vie. Un silence, vertigineux, le silence de la mort. Obéir à la demande d'une muse, une, dangereuse, car il faut lui dire ce qui fait le pas lent et mesuré vers elle, pousser à nouveau la porte qui cède enfin, au petit matin, lumière dans l'entrebâillement, des bribes de phrases et de mots.
J'ai poussé cette porte, un petit grincement, du froid a frappé mon visage, une lumière pâle, des voix, un chant mélancolique, un oiseau blanc, jeune palombe prisonnière s'est envolée agitant des ailes cendrées. Une parade nuptiale.
Et cette main surgissant de l'espace lumineux. Une main tendue. La prendre, la toucher, la réchauffer, puis la baiser longuement. Lentement je disparus dans l'ouverture lumineuse.
Se retrouver étendus sur une couche blanche d'un tissu d'orient bordé de soie cramoisie.
Plonger dans le songe royal des amants.

Symphonie N° 7

mercredi 10 novembre 2010

LES CHEMINS PARCOURUS.

...  Les chemins de montagne drainés de rigoles, de petites roches volcaniques qui gênent la marche ascendante  des bergers des troupeaux et des chiens sont  encombrés de branches mortes.
Jan Petrus pense son parcours de montagne, il a le visage battu par une pluie fine et glacée, le vent se glisse sournois dans l'encolure de sa veste de toile doublée de peau de mouton, malgré le chapeau déformé qui recouvre la chevelure, épaisse et bouclée, la pluie dégouline sur ses épaules. Le brouillard, épais, lorsqu'il parvient au sommet du col creusé par les siècles de vent, lui cache une partie du troupeau qu'il appelle en poussant d'étranges sons gutturaux et en claquant dans ses mains. Les petits matins de Jan Petrus aux confins des Alpes. L'Italie, la Suisse, il n'aime pas, trop engoncée dans son confort bourgeois, et la France un peu barge pense-t-il. Vive Voltaire et la petite ville frontalière de Ferney.
Sa marche se prolonge sur la pente dangereuse des éboulis, quelques maigres bouquets d'herbe folle entre les roches en équilibre, les marmottes qui poussent d'étranges cris, et l'immense lac d'eau translucide, l'éclair lumineux soudain d'une truite en chasse, la flèche démesurée d'un rayon de soleil, les sonnailles du troupeau de vaches. Le brouillard envahit très vite la combe froide, c'est ainsi que Jan Petrus retrouve son énergie après la chaleur intense de l'Afrique et les parcours de ville en ville à la recherche de Rimbaud .

Proverbe Africain.

Pour elle.


Seul, on marche plus vite; à deux on marche plus loin.

lundi 8 novembre 2010

JAN PETRUS. Il se souvient de ce poème qui l'accompagna pendant son voyage.

SENSATION

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,

Picoté par les blés, fouler l'herbe menue:

Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds,

Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

*
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien:

Mais l'amour infini me montera dans l'âme,

Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la Nature,- heureux comme avec une femme.

dimanche 7 novembre 2010

JAN PETRUS LE RETOUR





Déjà plusieurs mois que Jan Petrus, après une nuit Parisienne mouvementée dans les hauts Lieux Germanopratins et Montparnos du Dôme, du Flore, Blue Note et autres boîtes de jazz, nous a quitté pour l'aventure africaine sur la piste de Rimbaud, grand marchand d'armes et immense poète devant l'éternel, peut-être aussi pourvoyeur contre monnaie sonnante et trébuchante de coke, H, et autres produits favorisant le paradis artificiel de la"gentry" parisienne.
Et le revoilà. Dégingandé, amaigri, presque noir, des cheveux auburn tirant sur le rouge de henné, retombant en boucles sur les épaules, un sac de toile kaki en bandoulière.


"- Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près."


C'est la Première Soirée... de Rimbaud  et aussi de Jan Petrus dans la ville Yéménite d'Aden où Rimbaud passa des soirées d'amour et de marchandage... Et de poésie.

"Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d'aise
Ses petits pieds si fins, si fins."


Il débarque du Marseille - Paris à la Gare de Lyon.
Par économie, il est fauché et le chèque de l'éditeur va arriver à petits pas, l'atterrissage s'est fait à Marseille
et puis il aime bien cette gare... Le Train Bleu souvenir des années folles... un p'tit repas tout simple le replonge dans la vie parisienne. Un coup de rouge... autre chose que le thé des peuples du désert...

vendredi 5 novembre 2010

Libre réponse au texte d'Imazine.







En réponse au texte d'Imazine
Retrouver Paris
Pour moi c'est une marche
Un errement subtil fait
de rues enfilées
de ruelles arpentées
de bistrots
qui m'interpellent et dans lesquels je vais m'en jeter une.

"Un p'tit noir"
au comptoir
une minette,
un sourire
Parfois un geste prolongé
et je repars la foule me happe,
ça grouille

et je m'émerveille de ce mouvement
de ce tangage des corps
du bruit
des cris
des moteurs
et mon cerveau bouillonne.
Ces jours ci je lis un livre,

Pour l'instant il s'agit de New York
Et j'étreins ces deux villes comme on étreint la femme aimée.

PARIS... NEW YORK... Manhattan
merveilleuse foule.

En moi je souris pour une fois...

Merci  à ceux qui m'aident
Le jeune poète d'Imazine
et celle qui manipule si bien les mots et les images.

christian cazals

mercredi 3 novembre 2010

La nuit ..... Il y a des glissements furtifs

Le rêve s'épuise.
Dans les arbres les branches cèdent et la sève s'écoule
Des feuilles s'éparpillent, jaunies et sèches, craquantes lorsqu'on les froisse.
Une danse de fées,
ce jour le visage démoniaque
Les corps s'agitent et le bransle rythme les pas sur le chemin du village.
Des plumes sombres fouettent mon visage.

Se laisser vibrer en jouissance, écouter chanter les Anges.

                                    C.CAZALS




mardi 2 novembre 2010

L'Héautontimorouménos. ( Le bourreau de soi-même)

L' Héautontimorouménos.


Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme Moïse le rocher!
Et je ferai de ta paupière,

Pour abreuver mon Saharah,
Jaillir les eaux de la souffrance.
Mon désir gonflé d'espérance
Sur tes pleurs salés nagera

Comme un vaisseau qui prend le large,
Et dans mon coeur qu'ils soûleront
Tes chers sanglots retentiront
Comme un tambour qui bat la charge!

Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord?

Elle est dans ma voix, la criarde!
C'est tout mon sang, ce poison noir!
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.

Je suis la plaie et le couteau!
Je suis le soufflet et la joue!
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau!

Je suis de mon coeur le vampire,
Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire!


( le bourreau de soi-même. Ménédème après avoir contraint son fils Clinia à quitter sa maison, fut pris de remords. Il s'oblige alors a exécuter des travaux pénibles et pense ainsi pouvoir se racheter. Nom fabriqué à partir du Grec Ancien: heauton et timoroumenos.)

Notes brèves sur Charles BAUDELAIRE

Charles BAUDELAIRE est né à Paris en 1821, et il y est décédé en 1867. Il avait six ans quand son père, ancien prêtre défroqué pendant la Révolution, est mort. Sa mère se remaria avec le commandant Aupick et, entre ce dernier et le jeune Charles, ce fut une guerre permanente.
Les premières publications de Baudelaire furent des essais sur l'art. Puis il découvrit les Histoires extraordinaires d'Edgar Poe et décida de les traduire.
Son projet de recueil poétique, qu'il intitulait provisoirement Les Limbes, prit forme peu à peu, et finalement parut, en 1857, sous le titre Les Fleurs du mal. Les Mais ce recueil fut jugé " obscène" par la justice, Baudelaire condamné à une amende, et à retirer six poèmes du recueil; ce jugement ne fut cassé qu'en 1949. A partir de cette époque, la vie de Baudelaire se détériora: il était pauvre et dut fuir ses créanciers. Il était malade, et abusait des stupéfiants.
Il écrivit cependant plusieurs livres encore, en particulier Le Spleen de Paris, en 1862, réédité à titre posthume en 1869 sous le titre de Petits poèmes en prose.

lundi 1 novembre 2010

L'Otage.

Les fissures sur les briques de terre me renvoient aux rides qu'avaient au coin des yeux les hommes du désert et des hauts plateaux... les guerriers vêtus de bleu se découpant au sommet des dunes.

Fatigue. Marche silencieuse sous la lune. Une lune pleine. Lumineuse. De chants des espaces. Marche rituelle le sable glisse sous le pied . Le froid, gifle sur le visage, larmes de sel. Marche guerrière au creux du défilement de l'oued. La nuit enveloppe de soie fraîche.
Les heures de la nuit, celles des amants, des chiens qui hurlent à la mort dans le lointain.
Puis la prière au petit matin.

Les ablutions.

Une femme en gésine cachée par le flanc du dromadaire.
Le seul.
étendu et silencieux.

Les étoiles pâlissent, la bouche est sèche,
le regard se perd dans l'immensité du ciel en respiration.

Beauté des heures nocturnes
Les visages se croisent
Les mains se nouent...
et les corps...

Nous longeons le muret sur lequel veille une chèvre extatique.

Le veilleur se dresse au sommet du mirador de terre et de bois entrelacés.