Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

mardi 15 février 2011

LA FORTERESSE EN RUINE.

Peau zébrée de terre pourpre sèche briques d'argile cuite amoncelées

ÉBOULIS
CORNICHE EFFONDRÉE


Fissure, la main pénètre la chair grumeleuse d'une latérite antique.

Ma peau criblée de flèches solaires fichées au cœur des zones sensibles
les muscles en soubresauts douloureux

la marche échauffe les trajets veineux
l'encolure épuisée par l'effort frémit
le parfum de la compagne de la nuit l'enveloppe
c'est le couchant

sa chevelure flamboie et cache le visage en jouissance.

LA DOUCEUR
du chant d'amour 
résonne dans l'ombre
de la cellule sombre
aux murs crevassés.

Les luttes tribales
étaient sanglantes aux confins de cette zone africaine,
lieu frontalier encombré de carcasses d'engins de mort,

par endroit de cadavres,

de plantes aux larges feuilles épineuses. Un lait s'écoule à la succion,
au coup de machette sur le pied, une fleur s'épanouit seul décor végétal,
la chair est soyeuse, elle respire entre les pierres,
quand on la mord
la suce
la lèche,
ça transpire le camp militaire des cachots
des odeurs multiples

UN PARFUM D'ÉTREINTE.

Nuit de gel et de silence au désert,
la sentinelle hurle et le voile lumineux se déchire,
lune pensive,
caressante,
le rire de l'hyène affamée.



 Ksar Bou Cherif

1 commentaire:

beatrice De a dit…

J'aime les forteresses en ruine... ouvert aux fantasmes de l'imagination, de l'histoire enfuie sous le sable, des romans d'amour envolés....

Un petit coucou de Lausanne.