Dans un lieu retiré de la forêt au pied d'une falaise de roches moussues je connais une source d'eau fraîche qui, même aux heures chaudes de l'été le plus torride désaltère et redonne l'énergie aux marcheurs rencontrés sur le chemin du refuge des Elfes: une grotte minuscule dont l'entrée est invisible au promeneur insouciant.
Ce promeneur ne ressent pas la présence des Elfes qui lui transmettent des frissons dans les jambes et le bas du dos. Le voile des Fées lui caresse le visage, il n'en est pas conscient. Il ressent seulement les pincements et les morsures des gnomes crapoussins sous la forme des griffures des épines des ronces. Les orties le démangent et parfois il bute sur une racine sortant du sol et certainement disposée en travers du chemin par quelque esprit malfaisant.
Il avance en aveugle simplement guidé par le gargouillis de l'eau surgissant de la terre. Des fissures, des ouvertures sur la roche calcaire laissent filtrer une eau limpide qui forme en contrebas un petit lac translucide.
Des algues, des branches immergées, une musique, l'ensemble danse car les feuillages s'agitent sous la brise, le parfum des fleurs et de certaines feuilles arrachées flottant dans l'onde, enivrent légèrement celui ou celle égarée à cet endroit. Et puis au centre de ce petit lac une forme allongée, on devine des formes jeunes et une chevelure longue flottant juste au dessous de la surface limpide.
Insensible aux Fées ce marcheur ne voit pas cette forme étendue et n'entend pas le chant triste qui s'échappe du petit Lac.
Ophélie pleure.
L'homme reste souvent fermé à cette beauté et à ce chant.
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