Le compartiment.
Les temps révolus.
Les temps des compartiments, six places assises, des photos de régions lointaines sur les murs, deux porte bagages à chaque banquette, la petite poignée du signal d’alarme, la porte à glissière sur laquelle, le contrôleur tape d’un coup discret pour avertir de son passage.
Sur la fenêtre donnant sur la voie : « e pericoloso sporgersi ».
Croukougnouche a toujours raison. Sa voix me dit « les trains font parfois bien les choses ».
En ce jour de chaleur des années soixante Arles sentait la mer, la nuit allait s’étendre sur les arènes et de Las Casas marchait d’un pas allègre.
Il dépassa une belle arlésienne (il pensait que c’en était une…), jeta un coup d’œil à la maison de Vincent et s’engouffra dans la gare qui sentait le tabac froid et l’alcool frelaté.
Le seul guichet ouvert, un billet pour Paris/Austerlitz, affaire rondement classée et le quai A. Le train de nuit arrivait, venant de Marseille. Une nuit de voyage.
Dans le couloir surprise de rencontrer la belle brune, les deux corps se touchent superficiellement en se croisant, sourire, enfin les deux dans un compartiment. Conversation sur la chaleur, l’orage qui gronde, les éclairs, on se rapproche, le contrôleur en visite déclare, un sourire sur le visage, qu’il va fermer le compartiment, ainsi ils ne seront pas dérangés, et tranquilles jusqu’à Paris.
Nuit de plaisirs. Roulement des boggies.
Vraiment les trains font parfois bien les choses.
© christian cazals 2010
Blog concernant notre vie littéraire, poétique, cinématographique. Tout ce qui touche à l'art, à l'expression artistique sous toutes ses formes. Tous les moyens d'expression sont reconnus dans ce blog. EXCLURE FORMELLEMENT LA VULGARITÉ ET LA GROSSIÈRETÉ.
Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.
... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.
Désert. Le Clézio.
1 commentaire:
Le train file dans la nuit
Les lumières lointaines allument de brefs éclairs .
Monde clos , hors du temps .
Immobile au cœur de la vitesse .
Disparaitre ,aspiré par un regard qui ne dit rien .
Oublier qui l'on est et toucher au vertige inconnu.
Les mains seront paroles
Les lèvres ,chant muet,
La peau ,livre des écrits secrets,
Le train file dans la nuit.
Enregistrer un commentaire