Les doigts effilés glissent sur la chevelure humide.
Accroupie elle se penche et palpe le front, les narines pincées, les mâchoires serrées, plonge son regard et pénètre l'immensité sombre de mes yeux effrayés.
Mes bras se raidissent, le corps se tend, les jambes tremblent, le froid les pénètre,
elle sourit
un sourire glacé
la ville portuaire est silencieuse.
Seul le cri du cormoran déchire les nuages bas, il apparaît, grand oiseau noir majestueux, mystérieux dans le dessin des volutes qu'il trace au dessus de notre couple immobile.
Sur le pont métallique lancé au dessus des courbes de l'autoroute vient de passer le premier tramway de la journée. Il disparaît au loin et pénètre la couverture basse des nuages sombres de cette étrange journée.
La jeune femme s'étend sur mon corps épuisé, le réchauffe en le pénétrant, une énergie sauvage qui semble redonner vie aux articulations rigides, je sens ses bras envelopper mon torse, une force étrange me soulève. D'un pas régulier et souple elle m'emporte vers les docks.
Le moteur de l'embarcation qu'elle pilote éveille la torpeur de mes pensées.
Les coques des navires défilent sous mes yeux. Des grandes plaques de rouille s'écaillent sous la ligne de flottaison.
Elle se dirige vers la sortie du port. Double la jetée du phare pâlissant.
2 commentaires:
Magnifique, vraiment.
Merci pour ce voyage.
j'ai un peu peur de lire la suite..
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