Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

lundi 6 juillet 2009

Bientôt Sun City, l'Hôtel des Cascades

Lampedusa…Johannesburg … en passant par Rome… Paris… On the Road again… Un long poème d’amour, une route parcourue dans le ciel… Une étape dans le Paris des petits hôtels, de la musique dans les rues. Un road movie façon Kerouac se faufile dans la matière grise de Fausta. Kerouac… Beat génération…le premier auteur qu’elle dévora avec passion. Gianfranco… un personnage sorti tout droit de cet univers de la beat generation. Elle fit une plongée dans son univers mental, sa jeunesse lui donnait rendez-vous. Loin de l’univers Padouan. La rue des Canettes, des bars vomissant sur le trottoir les musiciens éméchés, les actrices en recherche de cachets, et les mystérieux loubards échangeant des liasses de billets contre des petits paquets enveloppés de papier kraft. Le petit hôtel qu’elle avait fréquenté avec les danseurs rencontrés sur les planches. La nuit fut agitée… Les sirènes d’ambulance, les pompiers, les coups de frein et le matin le ramassage des poubelles, les premières livraisons ponctuées de cris et de mots grossiers. La vulgarité des rires… Très vite elle se prépara au départ après un déjeuner rapide et voulut revoir le jardin du Luxembourg. Déambulation dans les allées encore désertes. Le petit matin gris des journées tristes de la capitale et le brouhaha étouffé d’une circulation automobile de plus en plus dense. Il manquait les cris des enfants et le bassin était désert. On entendait seulement le bruit sec d’une balle de tennis. Grisaille sur Paris. Vite ! L’Afrique et Gianfranco. Elle ne comprenait pas très bien ce qu’il faisait à Sun City. Et puis cette histoire d’alcool, ce photographe étrange (G. avait expédié par le mail de la capitainerie une copie de mauvaise qualité). Ses qualités artistiques lui faisaient pressentir une sorte de génie. Le désir de connaître des moments d’abandon dans ses pensées trop souvent enchaînées la titillait. Un vrai bondage psychologique qu’il fallait détruire. Et Gianfranco serait l’artisan. Un petit chariot tiré par trois chèvres passa chargé de deux bambins, Guignol commençait à s’activer et quelques bateaux flottaient sur le bassin. Il était déjà midi. Le départ était prévu à Roissy pour 23H20. Dans une brasserie elle commanda un plat du jour. Saucisses aux lentilles du Puy. Un temps relax pour savourer ce plat régional et même discuter avec un écrivain anglais qui venait se ressourcer dans le Paris de sa jeunesse. Very correct. Il lui recommanda même d’aller voir une expo photos d’un ami allemand qui vivait à Johannesburg dans les années 50 : Herman Shadeberg. Il lui montra quelques clichés originaux qu’il cachait dans sa serviette de cuir usagé. On prit le thé vers 17heures et on se sépara en se promettant de correspondre. Fausta donna son adresse à l’hôtel des Cascades à Sun City. Par le R.E.R elle arriva rapidement à Roissy et commença les formalités d’embarquement. L’hôtesse au sol fut surprise par le bagage minuscule de Fausta surtout pour un aller simple sans retour. Fausta s’installa dans un fauteuil de la salle d’attente et feuilleta un hebdomadaire offert gracieusement par la compagnie. Repas frugal, conversation à voix basse. L’ambiance du salon était reposante. Elle ferma les yeux et laissa ses pensées voleter dans son cerveau. Le bonheur d’une vraie relaxation avant le départ. La magie du lieu, le sourire de l’équipage, les paroles douces des hôtesses et Fausta se retrouva confortablement installée, sur le siège voisin d’un jeune black aux allures de sportif. Elle lui sourit, il fit de même. Dernières vérification de la part de l’équipage, contrôle des ceintures, des brassières de sauvetage en mer. Le gros porteur s’engagea sur la piste de départ. Point fixe. A 23h20 envol majestueux dans la nuit. Ce fut le début de la vie nocturne. Progressivement le sommeil s’empara de chaque passager après une rapide collation.Fausta éprouva un grand repos dans son corps endormi. Une douce jouissance. Un orgasme silencieux et puissant. Elle pensa qu’un ange l’emportait vers Gianfranco

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