Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

samedi 18 juillet 2009

Une seconde coupe. Fausta et Khotso.

Une seconde coupe. Une seconde coupe, et leurs yeux deviennent complices. Khotso, un beau regard plongeant au cœur des pensées de Fausta. Qui fait glisser son siège, allonge ses jambes et rejette sa tête. Son corps est légèrement cambré. Elle s’ouvre aux regards du jeune Sud Africain, Khotso de Shaken, héritier d’un célèbre diamantaire allemand de l’époque maintenant révolue de l’apartheid. Le Baron de Shaken, diamantaire réputé de la ville de Standertone sur les bords du Vaal était plein de sollicitude pour son prochain. Et c’est tout naturellement qu’à son arrivée à Johannesburg, il adopta un enfant des faubourgs de Soweto. Eduqué dans la discipline mais avec beaucoup de bonté de la part du Baron qui sortait de l’enfer nazi qu’il avait combattu et qu’il rejetait avec force, Khotso fit de brillantes études d’avocat international et son charme lui ouvrit les portes de la société. Il était irrésistible dans le cœur des belles femmes. La douce complicité amoureuse des deux voyageurs étroitement assis sur leur siège, le silence - on ne parla pas- les nimbait d’une aura mystérieuse. Le régime des réacteurs indiqua une vitesse différente et le processus de descente sur l’aéroport de Johannesburg débuta. La luminosité de l’intérieur du fuselage devint de plus en plus intense. Le soleil brillait à l’horizon. Pas de nuages. La magnifique masse d’acier de l’aéroplane se posa enfin avec souplesse et délicatesse sur le tarmac luisant imprégné de l’humidité de la nuit africaine. Un grand silence car les voyageurs étaient encore imprégnés de sommeil. Chacun bougea à son rythme et lentement les passagers se dirigèrent vers la sortie. Fausta et Khotso entrèrent dans un petit bureau pour accomplir les formalités de police. La légèreté de leur bagage leur permit de ne pas attendre inutilement. Une fois son sac récupéré, libéré de toute contrainte, Khotso se retourna, fixa Fausta avec intensité. Ses yeux bleus souriaient. « Allons au salon pour déjeuner » fut sa première phrase depuis le passage de la ligne. Un café, des croissants, de la confiture, un grand verre d’eau plate. « Maintenant je vais partir à Kimberley, mon travail m’attend et pendant quinze jours environ je ne serai pas disponible. Cependant si tu as besoin d’aide voici mon adresse et mon téléphone » : Khotso de Shaken 12 Adam Namakola St +27 51 820 1769. Il lui glissa dans la main une carte. Elle sentit la douceur de son contact et remarqua son tutoiement imprévu. Il se leva, prit son bagage, régla directement la note à la caisse. La porte électronique s’ouvrit largement. Il disparut, happé par la foule exubérante de la rue.

1 commentaire:

croukougnouche a dit…

hummm!
quelle belle arrivée...
Gianfranco , toujours muet ,
je suis débordée , et pars lundi pour la belgique....
tu as carte blanche ....