Bimbo’s bar.
Soirée de gala chez les dames. Toute la faune diamantifère est réunie et prête à s’éclater.
Accrochée au bar fait de poutres de bois et de pierres arrachées au sol les deux policiers ingurgitent avec ardeur des verres de mampower. Raides comme des saillies ils observent les chauffeurs des énormes cargos surchargés. Dans leur regard l’inquisition. Les Ray Ban sur le front accentuent leur regard flamboyant.
Gianfranco en grand seigneur s’avance vers le couple, tape dans le dos de celui qu’il considère comme le chef et lui balance quelques rands*pour pouvoir continuer à boire.
Ça tape le carton dans un coin de la salle - trois monstres obèses et huileux- et un roquet montant la garde aux pieds du plus gras. Un singe est en contemplation, juché sur l’épaule d'un grand filou, celui qui porte une moustache en guidon de vélo.
Nos deux voyageurs ignorent ces personnages d’opérette et vont à la recherche de la patronne dans une backroom à lumière tamisée.
Musique douce, rythmée façon queen, couples de belles cariatides noires plongées dans des ébats compliqués. Gianfranco habitué à ce genre de sport pénètre dans une chambrette où il découvre celle qui régit toute cette organisation. Il faut faire vite. Il interrompt brutalement sa gymnastique. En échange de sa coopération laisse deux caisses de mampower et se dirige vers le téléphone qui trône sur un tabouret de bistrot.
Ben qui sert aussi d’interprète a un grand sourire .Ouais !! Le téléphone fonctionne. Un ouf de soulagement et notre séducteur s’empare du récepteur poussiéreux des années 30.
« Allo ! Jacopo ! Oui salut c’est Gianfranco. T’inquiète la neige arrive. Peu !! Les affaires sont difficiles. Il y a d’autres cadeaux.
La belle Fausta ? A la piscine ? Non… No disturb. Annonce notre arrivée dans la nuit. Je la veux endormie et parfumée. « Paris » de Saint Laurent. Ad domani ! »
En s’éloignant de ce lieu de stupre il cogite et pense que depuis qu’il baroude dans cet enfer il n’est plus l’élégant personnage des nuits vénitiennes. « Je la veux ! » Quelle grossièreté !!
Vite retrouvons la belle Fausta…
Ben le presse car il connaît la nuit sur la piste défoncée.
Les nuits africaines sont mystérieuses. Il y a des chants dans le lointain. Les rythmes dans les villages. Les animaux se répondent d’une colline à l’autre.
Ben embraye et avec un seul phare se dirige vers leur prochain bar. C’est « La Savane » tenu par deux vieux orpailleurs. Il n’y a jamais personne.
* monnaie Afrique du Sud
Blog concernant notre vie littéraire, poétique, cinématographique. Tout ce qui touche à l'art, à l'expression artistique sous toutes ses formes. Tous les moyens d'expression sont reconnus dans ce blog. EXCLURE FORMELLEMENT LA VULGARITÉ ET LA GROSSIÈRETÉ.
Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.
... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.
Désert. Le Clézio.
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