Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

mercredi 12 août 2009

L'Hôtel des Cascades

Formalité que d’atteindre l’Hôtel des Cascades. Une route à quatre voies déverse le flot des voitures de luxe au centre ville. Ben fait tache avec son antique ferraille. Il se dirige vers la magnifique réserve dans laquelle l’hôtel est blotti. Au ralenti et le plus silencieusement possible l’équipage s’arrête à l’entrée. « O.K. c’est bon » dit-il à l’impressionnant Gianfranco qui se tient majestueusement à l’arrière du véhicule. James est de service, il dort un peu mais on va le réveiller. Ben s’extirpe de son siège défoncé entre dans le hall et rugit comme un lion en pénétrant dans l’immense hall vitré rutilant comme un diamant. James ouvre un œil, hébété, et regarde avec intensité ce grand farceur devant l’éternel !! Eh man !!! Quoi c’est ? Voulant éviter toute erreur d’interprétation G. prend la parole avec autorité. Fausta Beresini ? La chambre est retenue. « Suite Cent vingt deux répond aimablement le portier en frappant sur les épaules de Ben ».Après avoir placé la petite mallette dans le coffre et posé son bagage sous le bar notre baroudeur demande un peignoir aux armes de l’hôtel, un de ces vêtements de bain que les clients les plus huppés emportent dans leur bagage « Lancel ». Il s’enfonce dans le parc en direction de la piscine après avoir pris rendez-vous avec son chauffeur pour la fin de la journée. Encore à cette heure tardive de la nuit des couples batifolent dans les bosquets et les soupirs sont difficilement étouffés par le chant des oiseaux nocturnes qui sont nombreux dans ce magnifique parc aux plantes odoriférantes. Pénétrer dans l’onde fraîche de ce magnifique bassin en labyrinthe, nu, et jouir du léger picotis sur cette peau tannée de vigoureux sexagénaire. La poussière de latérite se détache du corps et celui-ci apparaît dans toute sa musculeuse anatomie. Les cheveux répandus en boucles donnent au visage des allures de statue romaine. Le retour à l’hôtel se fait sous l’œil amusé d’un jardinier matinal qui arrose une haie de lauriers roses. Avant de se diriger vers la suite de luxe il récupère la carte magnétique, sésame lui permettant l’accès à la couche de sa belle. L’employé du room service lui fait cadeau d’un flacon de parfum. Azzaro pour les connaisseurs. Quelques instants il reste debout devant l’entrée, touche délicatement le bois sculpté, puis lentement glisse la carte dans la fente prévue à cet effet, pousse silencieusement la porte et pénètre. Au centre de la pièce un immense lit. Une moustiquaire s’agite dans le vent léger du continent. Fausta, étendue, repose dans une nudité complice.

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