Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

dimanche 14 août 2011

AU BAS DU CHEMIN: LE PORTILLON

LE PORTILLON

Tous les matins, il empruntait le petit sentier des chèvres, se dirigeait vers le soleil levant et quand il n’y avait pas cette douce chaleur, quand la brume masquait le parcours rocailleux, quand une pluie fine s’infiltrait dans l’épaisseur des fourrés il allait vers l’Est sachant qu’il finirait par rencontrer le portillon de bois, fait de tuteurs usagés, assemblés maladroitement, branlants et retenus les uns aux autres par une mauvaise ficelle de chanvre.
Dans le lointain, l’Angélus. Le concert matinal des cloches se mêlait au chant des oiseaux, au roucoulis des tourterelles.
Il marchait avec précaution car les racines des arbustes émergeaient du sol. Il pouvait à tout moment s’entraver et rouler sur le sol boueux et glissant.
C’était le gardien du troupeau. Il allait à la bergerie.
Le jeune pâtre qui s’occupait des animaux pendant la nuit avait déjà allumé le poêle et une fumée toute blanche s’élevait en  gracieuses volutes au dessus du toit d’ardoise. Le bêlement des chèvres devenait de plus en plus perceptible. Au fur et à mesure qu’il approchait il poussait un cri rauque puis un sifflement pour prévenir de son arrivée.

(à suivre).









                              

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