LE PORTILLON |
Tous les matins, il empruntait le petit sentier des chèvres, se dirigeait vers le soleil levant et quand il n’y avait pas cette douce chaleur, quand la brume masquait le parcours rocailleux, quand une pluie fine s’infiltrait dans l’épaisseur des fourrés il allait vers l’Est sachant qu’il finirait par rencontrer le portillon de bois, fait de tuteurs usagés, assemblés maladroitement, branlants et retenus les uns aux autres par une mauvaise ficelle de chanvre.
Dans le lointain, l’Angélus. Le concert matinal des cloches se mêlait au chant des oiseaux, au roucoulis des tourterelles.
Il marchait avec précaution car les racines des arbustes émergeaient du sol. Il pouvait à tout moment s’entraver et rouler sur le sol boueux et glissant.
C’était le gardien du troupeau. Il allait à la bergerie.
Le jeune pâtre qui s’occupait des animaux pendant la nuit avait déjà allumé le poêle et une fumée toute blanche s’élevait en gracieuses volutes au dessus du toit d’ardoise. Le bêlement des chèvres devenait de plus en plus perceptible. Au fur et à mesure qu’il approchait il poussait un cri rauque puis un sifflement pour prévenir de son arrivée.
(à suivre).
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