Les chiens.
Une porte de bois, des colonnes de pierre sculptées, et grognant tout en allant et venant dans la broussaille des énormes chiens de garde .
Le souffle des molosses réchauffe un instant le bas de mon dos qui baigne encore dans un vêtement trop large, humide d'écume maritime, jaunâtre et salée.
Agressifs, assis en statues pétrifiés ils me regardent passer, soutenue par ma gardienne.
J'avance d'un pas hésitant, mes pieds saignent, mon regard est celui d'un somnambule.
Montée difficile des escaliers de pierre.
J'écoute le chant a cappella qui m'attire vers le haut malgré mon immense fatigue.
Soudain mon accompagnatrice détache ses mains de mes épaules et je me sens libre de mes mouvements.
Les articulations se font plus souples et je me transforme en danseur le corps libéré et transfiguré. Transmutation de l'homme en Dieu.
Elle m'appelle tout en haut de la tour. La mer se fracasse contre la jetée, le vent souffle dans ma tête et m'enivre.
Me voici loin de la ville. Et bientôt la rencontre. Mon coeur bat. La sueur ruisselle sur le visage et colle, poisseuse, les loques en lambeaux qui recouvrent mon corps.
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