Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

samedi 21 août 2010

Parcours Scène 7. Elévation, envol, érection.

Me porte vers le haut. Les yeux clos. La chevelure agitée dans le vent. La bouche largement ouverte dans un cri de douleur, la douleur des muscles bandés - chaque pas est un bond - sonore que l'escalier de pierre met en écho.
C'est une tour en colimaçon et l'ascension n'en finit plus. Tout là haut le chant a cappella. Comme au bas de la tour il y a des chiens de garde. Assis sur l'arrière train ils exhibent leurs organes, le ventre rose. Ce sont des chiens et non des femelles. Les oreilles pointent, les pupilles fixent le visiteur, une légère bave s'écoule et retombe sur le carrelage
Ce sont les chiens qui gardent l'entrée d'une vaste rotonde vitrée. Du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest le regard du visiteur se perd. Ainsi, il peut contempler les hautes vagues de la mer en furie, les oiseaux de mer s'abattant sur la proie aperçue depuis les nuages, le navire démâté, en perdition, se fracassant contre les rochers de défense de l'îlot.
Au centre, géométrie parfaite, une couche de satin sombre.
En dépit des grognements, des mouvements circulaires autour de mon corps je fais quelques pas.
J'entre.
Un chien s'approche, puis un autre, un autre, enfin toute la meute. 

Chacun arrache un morceau de vêtement. Avec douceur. Lèche mon corps.
Je peux voir dans le lointain monter la lune très haut dans le ciel accompagnée de Vénus la première étoile du soir.

Et toujours le chant a cappella.

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