Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

samedi 14 août 2010

L'ATTACHEMENT

                         

Elle tourne la tête

légèrement

Regard furtif vers lui ,
dans ce jardin public qu'elle aime
                                                   traverser au petit matin.


Elle est encore ensommeillée et les premières mésanges
                                                                                 chantent le réveil


dans les hauteurs parfumées des platanes.


Il est debout au milieu de l'allée.
Elle devine son regard fixe
noyé dans le vide,


ne la voit pas,
                     semble absent,
immateriel,
                pourtant là,
comme attaché,
fixé au sol,


Enchaîné.

1 commentaire:

croukougnouche a dit…

Elle est sortie du parc .
Les boulangeries embaument le pain frais : elle pousse la porte vitrée , submergée par la faim qui l'assaille , narines dilatées par les chauds parfums de sucre , beurre et pâte des brioches gonflées.
La salive envahit ses papilles , elle choisit plusieurs viennoiseries : pain au chocolat , croissant aux amandes ,chausson aux abricots encore tiède .Elle paye à la hâte , reprend le fil des passants sur le trottoir vers le premier bistrot , s'écroule presque sur la chaise tressée ;
Geste rapide de la main : un grand crème et un petit pot de lait .
Les lèvres plongées dans la mousse de la boisson onctueuse , elle aperçoit la silhouette du parc , juste là, de l'autre côté .Il est immobile , dos appuyé au réverbère , devant une boutique de vêtements excentriques - on voit sur le portant des étoffes pleines de paillettes et un long boa vert qui pend comme un reptile endormi -
Il la regarde , elle en est sure .
Elle se redresse et mord avec avidité dans le chausson moelleux:un peu de jus coule au coin de sa bouche , qu'elle essuie avec la petite serviette en papier.
il ne bouge pas , ses yeux sombres et fiévreux ,comme un aimant.
Il traverse soudain , contournant les voitures garées en double file,s'avance , et sans un mot , s'assoit face à elle , pose une main aux ongles pâles sur le guéridon de métal , saisit le pain au chocolat à peine entamé .
Les yeux dans les yeux , il se mettent à mâcher lentement , dégustant chaque bouchée .
Le silence est total.
autour d'eux , la ville est complètement éveillée et le bruit assourdissant.