Yassa.
Rassemblée sur le sol écorché
Le sol de terre battue
Le sol gris de la case ronde.
Au centre le grand plateau d'aluminium poli y frémit le riz le poulet le citron dans son jus l'huile en gouttelettes.
Une multitude de doigts
des minuscules
des boudinés
des très fins bagués de cuivre
et d'argent gravé à la pointe du silex.
Adembo l'aîné, griot et musicien habile, ses doigts glissent sur les cordes de la kora.
Mahfou le jardinier, ses yeux lumineux fixent les bougainvilliers et ses lèvres tremblent... un chant intérieur. Pour l'heure il participe au grand repas de fête.
Awa revient au village.
Awa, studieuse, toujours très loin dans ses pensées.
Awa la comédienne, elle qui parcourt le pays, chante, danse.
Dans quelques jours elle va franchir les mers, les continents, pour une lointaine métropole.
Avec délicatesse, elle plonge ses doigts et roule le riz et le poulet. Gourmande, dépose une boulette sur sa langue. Hostie. Douceur du citron.
Plaisir répandu dans sa gorge et celle de ses frères.
L'enfance au village des pêcheurs...souvenirs en images de soleil, le rythme du djembé dans son coeur de femme libre.
Envol d'une palombe noire au dessus de l'écume, semence étalée sur la plage.
Babacar et Souleymane, inséparables sur les chemins de la brousse et dans les branches des arbres.
Plaies et bosses en cours d'école et sur le terrain de foot.
Lamine encore étonné, à peine sorti de l'âge du bébé, il commence à marcher, se roule dans le sable chaud,
Et puis Maurice Idrissa DIEDHIOU le vieux maçon
Accroupi auprès du fromager
l'oeil sur la case familiale,
près de la porte Ngoné Nuaa Mariana
et dans ses bras le dernier: Ibrahim,
enveloppé de batik bleu et or
bouche soudée au téton du sein généreux.
Toute une famille en Casamance dans l'entrelacs des bolongs près de l'île aux oiseaux.
Blog concernant notre vie littéraire, poétique, cinématographique. Tout ce qui touche à l'art, à l'expression artistique sous toutes ses formes. Tous les moyens d'expression sont reconnus dans ce blog. EXCLURE FORMELLEMENT LA VULGARITÉ ET LA GROSSIÈRETÉ.
Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.
... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.
Désert. Le Clézio.
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1 commentaire:
très belle évocation d'un plat goûteux ...
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