Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit.


... en tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par un voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche.


Désert. Le Clézio.

lundi 18 octobre 2010

Sons de la Poésie. Charles DANTZIG

Pensant que la littérature n'est écrite pour personne, j'ai longtemps éprouvé les plus grande réticences envers les lectures publiques de poèmes. La poésie est une production de solitaire et sera mieux reçue solitairement, me disais-je. Elle nécessite du recueillement. De plus, les lectures publiques tendent à la faire confondre avec l'éloquence dans l'esprit du public. Et qui sait si à la longue, l'auteur ne deviendra pas un bluffer en écrivant pour satisfaire cette confusion?
Que, anciennement, la poésie ait été lue en public est une preuve puérile. Le nouveau peut être meilleur que l'ancien.
Enfin, pas de souci: le public de ces lectures est le plus souvent composé d'autres poètes.

2 commentaires:

croukougnouche a dit…

bonne journée, Christian!
espérons te voir avec cathie, samedi à Pierrelatte , je continue de fonctionner sur le petit ordi de secours!!

eigh8t a dit…

Relevons seulement ce passage de Charles :

«La poésie est une production de solitaire et sera mieux reçue solitairement. Elle nécessite du recueillement.
De plus les lectures publiques tendent à la faire confondre avec l’éloquence dans l’esprit du public. Et qui sait si à la longue l’auteur ne deviendra pas un bluffer en écrivant pour satisfaire cette confusion?
Que, anciennement, la poésie ait été lue en public est une preuve puérile. Le nouveau peut être meilleur que l’ancien.»

???

Qu’arrive-t-il à l'intelligence humaine ? D’où viennent ces œillères – culturelles, didactiques, lexicales ?

Voici l’Afrique, l’Inde, la Chine et cent contrées, cent mondes nous offrant leurs poètes, leurs chantres virtuoses, leurs chamanes exaltés – naïfs, conscients, lucides, maîtres de leurs moyens, inspirés dans leur art.
Leurs langues, classiques, dialectales, leurs styles secs ou fleuris y portent aussi bien à l’émotion intime qu’à l’introspection ou à la transe collective !

Les fioritures extrêmes du « kriti », le « récitatif aux huit timbres », le « chant chuchoté » – tant d’extraordinaires particularités de tous les arts du monde, les uns traditionnels, les autres récents (y compris les concerts de l’art pop, l’art vidéo, les « performances », la « culture urbaine »…) vivent manifestement hors cadre dantzigien ! mais saisissent le rapport au monde et rythment l’action bien plus sensiblement qu’un poème dans son livre.

Charles ! C’est ici :
http://www.theatreartproject.com/langage.html